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L'ignominie n'a pas de nom [Tyler+ Creed]   L'ignominie n'a pas de nom [Tyler+ Creed] EmptyLun 10 Juin - 6:00



   

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« L'ignominie n'a pas de nom. »

   ➽ Ce RP se déroule le 3 juin 2019. Quelques jours après son arrivée.
Don't worry baby des Beach Boys - clic clic est un excellent morceau pour se réveiller tôt le matin et entamer la journée de bonne humeur. Seulement faut-il encore pour cela, ne pas se rendre compte qu'on est à la bourre. Qui plus est, puis-je réellement me rendre au boulot dans la bonne humeur au vu de l'affaire que l'on traite ... cette même affaire qui m'a conduite tout droit à ce poste et dans cette ville que je ne connais que trop bien. Mes pensées s'égarent un instant au sujet d'Amy et l'expression qui se glisse sur mes traits tient de tout sauf de l'enthousiasme, si bien que je zappe qu'à l'origine, je suis déjà foutrement en retard.
Je bondis alors du lit en dérapant sur le parquet vitrifié, manquant de me prendre la poutre en pleine poire. Vive les appart sous combles ... ! Je me prépare en deux deux, filant à la douche et ne prenant pas le temps de déjeuner avant de partir, je compte sur la secrétaire qui prends toujours soin de ramener des beignets entre autres choses à grignoter en journée.

Je ralentis l'allure une fois arrivé dans l'artère principale de la ville et me gare devant le poste. Ça me fait encore tout drôle de me trimballer en tenue d'US Marshal, mais étonnement j'y suis à l'aise. C'est comme si j'avais toujours fait ça. A croire que mes frasques et mes arnaques par le passé ont servi. Apprendre à tromper son monde et ne rien laisser paraitre, tout comme avoir la capacité de rapidement assimiler les choses, ça aide grandement, c'est certain. J'ai vite appris à avoir plus d'un tour dans mon sac pour me tirer des situations les plus critiques, sans quoi d'ailleurs, j'aurais sans doute bien pu me faire pincer et me retrouver en taule à l'occasion de quelques péripéties dans lesquelles je me suis hasardé. Fort heureusement, personne ici n'a eu vent de ce que j'ai bien pu devenir depuis mon départ de Longford à la fin de l'adolescence. Personne ne sait même où j'étais. Bon sang, ça fait un sacré paquet de temps !

Me penchant en travers du siège passager pour farfouiller dans la boite à gant du pick-up, je récupère un papier puis le glisse dans la poche arrière de mon pantalon une fois descendu. Je réajuste mon ceinturon puis pénètre dans les locaux du marshal, en mode pépère comme si je n'étais pas le moins du monde en retard ou contrarié par ce fait.

- Bonjour la compagnie, saluais-je les gars plus loin déjà installés à leurs bureaux.

Je reviens sur mes pas pour demander à la secrétaire où elle a planqué la boite de beignets. Elle m'adresse un regard qui témoigne qu'elle n'est pas dupe quant à mon retard et mon attitude qui se la veut cool. Mais elle ne semble pas longtemps résister à mon charme et esquisse un discret sourire qu'elle ne sait retenir face au mien. Elle doit avoir l'habitude de ce genre d'attitude je présume avec Lennox, comme j'ai déjà eu l'occasion de le constater vite fait. Un petit quelque chose qui nous fait nous ressembler dans l'attitude. Putain ... dire que c'est mon demi-frère ... . Je n'en reviens toujours pas et je n'ai pas encore trouvé comment aborder le sujet, la situation est déjà bien assez délicate et tendue en ce moment. Sans compter que je ne fais pas forcément l'unanimité au poste. Il y a ceux qui passent sur ma réputation passée, ceux qui me charrient gentiment, notamment sur le fait que je n'aurais pas du être embauché ou du moins sur cette enquête précise étant donné mon implication émotionnelle avec la victime puisqu'il s'agissait d'une amie. Amy Burton. Mais bon, ils manquaient d'agents vu l'importance et la complexité de l'affaire, et ils n'ont eu d'autres choix que d'accepter ma candidature. Dans un sens, ça arrangeait le marshal, lui permettant ainsi de pouvoir garder un œil sur moi puisqu'il sait pertinemment que borné comme je suis, j'aurais enquêté quoi qu'il en coûte de mon côté, au risque de semer la zizanie dans l'affaire.

Cette histoire d'implication revient en particulier souvent dans la bouche d'un des mecs au poste qui se plait régulièrement à me le rappeler. Ça et le besoin de me faire sentir que je n'étais pas désiré non seulement sur l'affaire mais au sein de leur équipe. Toutefois si ses sous-entendus et son animosité sont lourdes à la longue, je passe au-dessus. Je vous l'ai dit, j'ai appris à tromper mon monde et à canaliser mon impulsivité en certaines circonstances. Du moins pour le moment. Pas sûr que je tienne des mois comme ça ... .
La secrétaire m'interpelle un instant pour me rappeler que Lennox m'attend dans son bureau pour me briefer. J'enfourne alors un beignet à moitié et traverse le couloir, bientôt arrêté à mi-chemin par la fameuse tête de con qui se plait régulièrement à me les briser. Qui a dit que je gérais mon impulsivité avec succès jusqu'ici ... ? Bon on oublie. Présentement, face aux propos et à la façon dont il se met en travers de mon chemin, je ne parviens à retenir un geste et le choppe par l'entrejambe pour calmer sa joie et lui rabaisser son clapet au détour du couloir qui nous place à l'abri des regards.

- Tiens toi tranquille p'tite fiote, lâchais-je sur un ton doucereux mais teinté d'une pointe de menace qui témoigne à elle seule qu'il va lui arriver des bricoles s'il persiste à se frotter un peu trop à moi sur ce terrain là. Relâchant ma prise, je rejoins donc tranquillement le bureau du marshal, frappant à la porte avant d'entrer sans attendre qu'on m'y autorise. Merde y'a encore des manies persistantes dont il faudrait que je songe à me débarrasser.
Je me laisse tomber dans le fauteuil face à lui sans perdre de ma consistance, lui adressant juste un bref hochement de menton en guise de salut avant de mordre ardemment dans la dernière bouchée de mon beignet. De petites étincelles invisibles emplissent sans doute l'air à l'heure où je vous parle, la tension est palpable, et je vous prie de croire que ça ne tient pas qu'à mon attitude et mon retard. Je ne prends d'ailleurs même pas la peine de me justifier. A quoi bon ? Une panne de réveil ou une coupure de courant ne ferait aucunement office de bonne excuse. Quand bien même ma piaule viendrait à cramer, je suis censé être à l'heure au poste.
   
   
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Tyler Lennox
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Tyler Lennox
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Re: L'ignominie n'a pas de nom [Tyler+ Creed]   L'ignominie n'a pas de nom [Tyler+ Creed] EmptyLun 10 Juin - 11:55


L'ignominie n'a pas de nom
Tyler & Creed




Le café qui se trouvait sur son bureau et auquel il avait à peine touché était désormais complétement froid, quand au beignet que lui avait apporté Nancy, son adorable secrétaire, une femme d'une cinquantaine d'années un peu autoritaire qui ne se la laissait pas compter et qui gardait toujours un oeil sur lui pour s'assurer qu'il n'oubliait pas de manger au cours de la journée ou en l'obligeant à rentrer chez lui si elle constatait qu'il était souffrant, n'avait pas du tout était entamé. Comment aurait-il pu manger compte tenu de l'affaire sur laquelle il travaillait ? Il lui suffisait de poser les yeux sur les photos pour avoir l'appétit coupé et la furieuse envie de se servir un verre de whisky pour affronter cette affaire difficile, mais ce n'était pas une solution et ce n'était certainement pas l'alcool qui allait l'aider à résoudre quoique ce soit. C'était dans ce genre de moment que Tyler ne pouvait s'empêcher d'être reconnaissant à son père, car s'il y a bien une chose qu'il avait retenu de son paternel outre les coups, c'est qu'il ne désirait pas lui ressembler. Il était hors de question pour lui de devenir la même épave que ce dernier, d'avoir en guise de sang de l'alcool dans les veine ou d'être le même salopard. Il avait vu ce que l'alcool avait fait de cet homme, mais il n'était pas comme lui et ne le serait jamais, sa drogue à lui c'était la cigarette, le café, et sa famille et rien d'autre.

Lui qui d'ordinaire n'arrivait jamais à l'heure au bureau, était arrivé aux aurores, bien avant tout le monde à vrai dire, une habitude qui ne lui ressemblait pas, si bien que Nancy l'avait soupçonné d'avoir passé la nuit ici. Tyler n'avait pas cherché à la détromper. Contrairement à beaucoup de monde à Longford, où les gens se sentait perpétuellement obligé de se justifier, Tyler n'en n'éprouvait pas le besoin. Il savait qu'avec sa femme tout se passait merveilleusement bien, ce que les autres pouvaient penser n'était pas son problème.
La vérité était plutôt que cela faisait quelques jours à présent que Tyler dormait très mal, à vrai dire, depuis qu'on avait retrouvé ce totem avec le corps d'Amy Burton. Quand le Marshall regardait sa femme dormir paisiblement dans ses bras, il ne pouvait s'empêcher de se dire que cela aurait pu être elle à la place de cette pauvre fille, que nul n'était à l'abri. Il savait qu'il ne devait pas penser comme ça, qu'il devait garder une certaine distance avec les affaires dont ils avaient la charge, mais ils n'étaient pas des machines et ce n'était pas toujours facile d'avoir ce recul. Et s'il avait vu de nombreuses horreurs depuis qu'il était gosse, puis par la suite de part son métier, rien n'égalait ce qui se passait aujourd'hui. Il ignorait qui était le détraqué qui se trouvait derrière tout ça, mais il fallait très vite le débusquer avant qu'il ne poursuive sa macabre quête, car lorsque l'on faisait ce genre de chose, on ne s'arrêtait pas en si bon chemin. Malheureusement l'enquête était au point zéro, il n'avait pas l'ombre d'un suspect, par contre il avait le maire sur le dos qui attendait des résultats sans oublier ces vautours de journalistes qui ne cessait de tourner autour du bureau pour connaître les derniers infos concernant les investigations.

Massant sa tempe, il expira un nuage de fumée, tout en reposant sa cigarette dans le cendrier lorsque deux coups donnés à la porte lui firent lever les yeux en direction de cette dernière qui s'ouvrit avant même qu'il n'invite l'opportun à entrer.
Fitzsimmons... Voilà qui n'allait pas soulager son mal de crâne. Lorsqu'il avait découvert que l'enfant prodigue était de retour à Longford, Tyler avait très rapidement deviné ce qui l'avait fait revenir ici, dans ce trou paumé, après toute ces années : le meurtre d'Amy Burton
La jeune femme le dont le corps avait été retrouvé morte à la lisière de la forêt avait été retrouvé complétement nue, son corps ayant servi à construire un étrange totem dans une mise en scène des plus macabres. Sa chair n'était pas la seule à avoir été utilisé pour former cet étrange édifice qui avait été immortalisé dans les clichés qui se trouvaient sous ses yeux. Il ne savait pas qui avait fait ça, mais le type était complétement dérangé. Bien que ça n'allait pas beaucoup plaire à Draven, l'une de ses premières pistes l'avait conduit jusqu'à la réserve car la jeune femme avait été aperçu se disputant à plusieurs reprises avec un homme très insistant d'origine amérindienne au court de ces derniers jours, ce qui pouvait fournir un potentiel mobile pour un potentiel coupable. Qui plus est, la construction de cet étrange totem et le fait qu'il ait été construit avec le cadavre de cette pauvre fille mais également avec le cadavres d'animaux sauvages, signifiait que cette personne s'y connaissait en rite indien et qu'il savait chasser. Certes, il n'y avait pas que les indiens qui savaient chasser dans le coin mais cela ne faisait que renforcer cette piste... une piste un peu trop évidente mais il ne pouvait en négliger aucune. Tyler avait mit Draven sur le coup, en tant que consultant. Il attendait son rapport d'analyse concernant la signification de cet étrange totem vivant. Il avait également mis deux de ses hommes pour tenter d'identifier et d'interroger cet indien qui avait fait du rentre dedans à la victime.Concernant la victime en elle-même, il n'avait strictement rien trouvé. Elle ne faisait pas d'histoire, et n'avait même pas la plus petite contravention à son actif, tout le monde s'accordait à dire que c'était une fille bien qui ne méritait pas ça. Quelque chose cependant laissait Tyler perplexe. Si le coupable était cet homme éconduit, pourquoi, alors qu'elle était à sa merci, complétement nue, ne l'avait-il pas violé ? Cela paraissait logique et pourtant il ne l'avait pas touché... Le coupable l'avait-il déshabiller dans le seul but de l'humilier ?

Lâchant un soupir, il posa son regard sur l'homme qui lui faisait face. Amy Burton était la seule personne de cette ville avec laquelle Creed avait gardé contact. Et s'il n'était pas difficile de comprendre pourquoi l'homme était de retour dans cette ville qu'il avait quitté bien des années plus tôt. Il y avait quelque chose d'ironique à constater que deux des pires racailles de la ville, s'il on excluait son frère, qui s'étaient mis sur la gueule et que tout semblait opposer, avaient choisit d'embrasser la même vocation pour le moins inattendue compte tenue de leur antécédent. Si, en ce qui le concernait, Tyler devait tout à sa femme qui l'avait aidé et soutenue, pour Creed les choses était très différentes. Au vu de son nom et de la place importante de sa famille dans cette ville, Creed n'avait pas à s'inquiéter pour son avenir. Gamin, Creed avait choisit de se rebeller parce qu'il avait tout, il avait fait sa petite crise existentielle sachant pertinemment que quoi qu'il fasse ça ne prêterait jamais conséquence, avant de rentrer gentiment dans les rangs. Est-ce que Tyler avait été surprit de découvrir qu'il avait choisit d'embrasser la même voie que lui ? Absolument. Mais il savait aussi que vu son nom, si Creed voulait faire de la politique et devenir le prochain maire de la ville, rien ne l'en empêcherait, il pourrait même prendre sa place si l'envie lui venait. Même si cette perspective ne l'enchantait guère pour l'heure ce n'était pas d'actualité et tant que Creed faisait son taff, le reste, il s'en fichait.

- On y va ! Fit-il en prenant sa veste et le dossier qui était étalé sur sa table. Et la prochaine fois que tu t'ramènes en retard je pars sans toi pendant que tu te coltineras les rapports de merde

Et autant dire que Tyler ne faisait jamais de menace en l'air.
Avoir Creed dans l'équipe d'enquête sur cette affaire n'était pas pour l'enchanter, non pas parce qu'il lui gardait une quelconque rancune de par leur passé commun, après tout, ils n'étaient que des gosses à l'époque, mais parce que l'homme était beaucoup trop impliqué émotionnellement. En théorie, Tyler aurait du lui retirer l'enquête, pourtant malgré ses réserves, il n'en n'avait rien fait. D'une part parce qu'il savait qu'avec ou sans lui, Creed mènerait sa propre enquête puisque lui-même savait que si les rôles avaient été inversés, rien ni personne n'aurait pu l'empêcher de retrouver ce fumier. Le laisser enquêter, avec lui sur le dos, lui permettait de le garder à l'oeil et de s'assurer le moment venu qu'il ne ferait pas de connerie en se faisant justice lui-même. De plus, à force de faire des restrictions budgétaire, le bureau était en sous effectif et le maire lui cassait suffisamment les burnes pour se passer d'un tel élément que Tyler savait prometteur. Creed avait beau être un fils de riche doublé d'un petit con, il avait du potentiel et ça, le cadet des Lennox l'avait perçu assez rapidement. Toutefois, chacun de ses hommes était sous sa responsabilité et si le Marshall constatait que sa jeune recrue finissait par perdre les pédales, il l'évincerait sans l'ombre d'une hésitation.

Le trajet n'avait pas été très long aux yeux de Tyler, mais peut-être était-ce parce qu'il s'était perdu dans ses pensées et qu'il avait conduit sans vraiment se concentrer sur le temps mais plus sur cette sale affaire. Garant le pick-up, Tyler en descendit et traversa la bande jaune qui servait à marquer le périmètre et à interdire à quiconque de traverser par-là. Le sinistre Totem avait été retiré très rapidement quand à l'oraison funèbre aurait lieu demain. S'accroupissant Tyler fixa le sol avant de lever son regard en direction de la route par laquelle ils étaient venus. Tyler avait besoin de se retrouver sur les scènes de crimes pour analyser et sentir les choses. Les photos ne remplaçait rien le lieux du crime, son atmosphère et ses petits indices qui auraient pu vous échapper la première fois

- Y a aucune trace, pas la moindre empreinte de roue ou d'un corps que l'on aurait pu trainer jusqu'ici. Or, le poids d'un cadavre n'est pas le même que celle d'un être vivant, sauf si on s'appelle Hulk... ou s'il on est deux. Soit notre homme avait un complice, soit Amy a été emmené encore vivante ici avant d'être tué sur place. Il n'y a que cette route qui mène jusqu'ici, elle n'est pas très fréquenté mais t'es pas à l'abri de voir une voiture ou un vélo passer. Seulement en pleine nuit tu peux les voir arriver de loin, et te cacher à leur approche.... ça signifie que si j'étais cette personne j'aurais dissimulé ma voiture par-là, pour ne pas être vu, analysa-t-il en pointant des fourrées assez reculé du doigts tout en se relevant près à aller vérifier ses hypothèses avant de se tourner en direction de Creed. ça va ?

C'était la première fois que le jeune homme se retrouvait sur la scène de crime, sur le lieu où la victime, qui n'était pas une inconnue pour lui, avait été retrouvé morte
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Re: L'ignominie n'a pas de nom [Tyler+ Creed]   L'ignominie n'a pas de nom [Tyler+ Creed] EmptyMer 12 Juin - 5:53



 

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  - On y va ! déclare Lennox sans chercher à me faire la leçon, s'emparant aussitôt de sa veste et du dossier étalé sur la table. Et la prochaine fois que tu t'ramènes en retard je pars sans toi pendant que tu te coltineras les rapports de merde.

J'acquiesce sans un mot. Le silence est certainement mon meilleur allié pour le moment. Le trajet jusqu'aux lieux du crime est étrangement enchanteur malgré le but ou plutôt le contexte macabre de notre destination. C'est la première fois que je viens officiellement sur le terrain et vu le contexte, je prends sur moi pour ne pas laisser l'émotion me submerger. Certes la scène a été "nettoyée" depuis mais ça n'en reste pas moins perturbant de venir ici. Lieu que par ailleurs je connais bien puisque nous y venions enfants et ados pour jouer ou flirter, notamment avec Amy. Il y a la lisière de la forêt d'un côté et de l'autre, séparé par une plus ou moins large bande de terre et de végétation foisonnante, il me semble qu'il y aune petite rivière à quelques bonnes centaines de mètres voir un kilomètre de là, je ne sais plus trop. Rivière qui débouche sur le lac plus loin, dissimulée par une épaisse bande de végétation à cet endroit.
Le sinistre Totem a été retiré mais je situe très vite son emplacement à l'origine grâce aux photos parcourues la veille et la trace qu'a laissé le pilier au sol. Lennox s'accroupit un instant pour observer le sol.

- Y a aucune trace, pas la moindre empreinte de roue ou d'un corps que l'on aurait pu trainer jusqu'ici. Or, le poids d'un cadavre n'est pas le même que celle d'un être vivant, sauf si on s'appelle Hulk... ou s'il on est deux. Soit notre homme avait un complice, soit Amy a été emmené encore vivante ici avant d'être tué sur place. Il n'y a que cette route qui mène jusqu'ici, elle n'est pas très fréquenté mais t'es pas à l'abri de voir une voiture ou un vélo passer. Seulement en pleine nuit tu peux les voir arriver de loin, et te cacher à leur approche.... ça signifie que si j'étais cette personne j'aurais dissimulé ma voiture par-là, pour ne pas être vu, analyse-t-il en pointant les fourrés plus loin avant de se redresser.

J'écoute attentivement et observe les environs en pleine réflexion, armé des quelques clichés sur lesquels je jette un œil avant d'observer en comparaison les lieux en réel. Mais mon esprit est un instant parasité par des souvenirs et l'émotion malgré tout mes efforts pour garder la tête froide. Je m'accroupis un instant, bras ballants sur les genoux en tripotant un brin d'herbe entre mes doigts. Je tente de réguler ma respiration pour mieux contrôler le flux de mes pensées et de ce que je ressens.

ça va ?

Ma mâchoire se décrispe et je demeure encore un instant silencieux avant d'acquiescer à son interrogation. Je me redresse et parcoure alors une zone en particulier du terrain avec précautions au cas où le moindre indice serait passé inaperçu. Je reviens alors sur ce que Lennox a déclaré.

- L'hypothèse que le meurtrier a opéré la nuit me parait le plus plausible en effet. Il a du venir tard pour minimiser un maximum les risques d'être vu. Je dirais plus de minuit, bien plus, disons aux premières heures du matin. Il a du observer les passages, la fréquentation du coin durant plusieurs jours pour s'assurer de sa tranquillité, j'imagine. Aussi, ça soulève une question. Ça vaudrait le coup de voir si le garde forestier a remarqué des allers-retours ou présence suspecte avant le jour J. J'imagine que vous l'avez cependant déjà contacté ?

Je réduis la distance avec mon supérieur et me plante à ses côtés.

- Ce qui me fait m'interroger le plus c'est l'absence de traces comme vous l'avez souligné.

Je pivote sur moi-même et m'éloigne de quelques bonnes centaines de mètres jusqu'à ne plus être qu'une petite silhouette dans le paysage, me dirigeant ainsi vers le coin opposé à la lisière de la forêt, me rappelant que le bandeau de rivière passe normalement tout près derrières ces fourrés où je me trouve actuellement. Une idée se glisse dans mon esprit et j'interpelle Lennox pour qu'il me rejoigne.

- Et s'il avait non pas emprunté une route de terre mais la voie fluviale ? La rivière n'est pas très large mais assez pour laisser circuler un petit bateau ou une barque à moteur.

Je suggère qu'on aille voir du côté du petit port de plaisance pour poser des questions et voir s'il y a pu avoir effraction, vol ou empreint d'un bateau. Ce serait bien aussi de pouvoir consulter leur registre s'ils indiquent le passage des proprios de bateaux etc. Bon à mon avis, ça s'en tient à lister les proprios d'embarcations sans noter d'éventuelles heures de départ etc mais on ne sait jamais. Piste à explorer.
Aussi, tandis que nous en prenons le chemin, j'en viens au totem alors que mon esprit carbure à fond. Nous revenons ainsi au véhicule.

-J'ai le sentiment que l'emplacement du totem a son importance. Mais ça peut être en rapport avec tout et n'importe quoi. On risque de sévèrement ramer sur la question. On peut toujours chercher si un quelconque évènement d'importance a pu avoir lieu dans le coin. Il peut s'agir d'un clin d’œil comme un rappel, une vengeance ? Son "œuvre" n'a pas été mise en place en un clin d’œil. Ça nécessite du temps, du matériel ainsi qu'une sacrée volonté.

Nous arrivons près du pick-up et restons un instant à côté. Je tire une clope de mon paquet et prends le temps de tirer quelques taffes avant de monter à bord.

- Il n'a pas laissé les choses au hasard, c'est clair vu les risques pris pour un tel "monument". Ça aurait été beaucoup trop d'efforts pour courir le risque de tout gâcher et de se faire pincer. C'est clairement quelqu'un de très intelligent, il a du penser à tout, soulignais-je en revenant sur le fait qu'il a forcément observé les allées-venues dans le coin en se postant en planque quelques jours pour mieux appréhender la fréquentation des lieux.
Je monte à bord et nous prenons la direction du petit port de plaisance sur l'une des rives du lac plus loin.

- Son travail n'a rien d'anodin. Il y a un message derrière tout ça. Vous m'avez dit que vous creusiez la piste cheyenne par rapport au sens du totem en général ? Qu'est-ce que ça donne jusque là ?

La symbolique a forcément son importance. Et puis il y a ce signe inconnu gravé sur le haut du pilier de bois qui a servit de support à son œuvre. Les images du corps d'Amy ainsi fixé dessus de façon particulièrement élaborée me reviennent à l'esprit comme autant d'images terribles dont je me passerais bien. Je plonge le visage entre mes mains et abaisse la vitre pour prendre une grande goulée d'air comme si ça pouvait évacuer ces images de mon esprit aussi sûrement qu'un coup de vent. Le corps d'Amy dont les bras étaient tendus de part et d'autre comme pour former des ailes ou représenter une sorte de crucifiction, ses longs cheveux enroulés comme des serpents entortillés autour de ses bras. Des serpents ... animal qui justement lui aussi est présent dans l’œuvre du meurtrier. Au nombre de plusieurs qui remontent en s'enroulant autour des jambes jusqu'à l'aine et deux autres qui s'enroulent quant à eux autour des bras, leur langues desséchées pointant vers le creux des paumes.

- Le tueur a mis un soin particulier a placé les serpents autour de ses membres. J'ai le sentiment que ça aussi révèle une signification particulière.

Je me mets à penser à haute voix en décrivant leur position.

- Ceux remontant vers l'aine en la pointant la zone de leur langue fourchue ... et ceux pointant les paumes de sa main. Le sexe, le touché ...  ?

En effet, il a pris soin de positionner ces animaux et en particulier de fixer leur langue en la faisant ressortir comme pour pointer précisément ces éléments. Je ne peux me convaincre que c'est anodin ... . L'exercice a du être délicat et vu le risque pris, le temps malgré tout compté, il n'aurait pas perdu de temps avec de si infimes détails s'ils n'avaient leur importance.

- Qu'est-ce que représente le serpent en général ? Le mal ... ? supposais-je dans un premier temps en demandant sa vision des choses à Lennox. Qu'en est-il de sa signification pour les amérindiens ? Il faudrait creuser du côté de la symbolique des animaux totem.

Ayant depuis toujours un intérêt particulier pour la culture cheyenne et amérindienne en général, il me semble bien que le serpent du point de vue des animaux totem, d'après mon souvenir, a une symbolique bien moins néfaste. Il symbolise la force de vie entre autre. A creuser ... . Mais je doute que ce soit cette symbolique-ci qui l'emporte sur la première image. Et puis il est question de fouiner sur les autres cadavres d'animaux ayant servis à ériger le totem comme le hiboux qui était posté sur le sommet du crâne d'Amy, entre autres bêtes qui n'ont pas été choisis au hasard, j'en suis certain. je songe à tout un tas d'autres choses. La possibilité comme l'a déclaré Lennox qu'elle ait suivi son "agresseur" jusque là puisque l'on ne voit aucune trainée de cette sorte. Quant à la porter, le poids aurait sans doute creuser des empreintes bien visibles sauf si le tueur a marché sur la végétation touffue derrière les arbres. De l'autre côté, il y a certes des traces de pas mais tout un tas et rien qui ne laisse supposer qu'on ait pu porter quelqu'un. Ça ne semble avoir rien donné de ce côté là, pas d'empreintes spécifiques de chaussures. Des baskets courantes que bon nombre d'habitants en ville porte. Néanmoins, je songe que si Amy a suivi cette personne, ça a du être de son plein gré. Au départ ... . Quelqu'un dont elle ne se méfiait pas ? Oui mais à cette heure, ça demeure étrange.
Non quelque chose ne colle pas. Amy a été égorgée. Il y aurait eu du sang sur les lieux si il l'avait tuée ici même.

Je suis moi-même étonné de carburer à ce point dans ce contexte et cet univers qui m'était étranger il y a tout juste quelques semaines. Je ne suis certes pas arrivé les mains dans les poches, je me suis informé un maximum au-delà de ce que je connaissais déjà du système pour mieux m'éviter des erreurs de comportement entre autres et mieux appréhender les lois de ce que j’en connaissais déjà, le reste laissé au petit bonheur la chance, je sais que je peux faire preuve d'assez de ruse pour parer à toute grossière erreur possible à l'avenir. Mais soit, je ne m'attendais pas à élaborer des hypothèses aussi naturellement et faire preuve d'autant d'initiatives. J'ai l'impression de faire partie de ce monde pourtant tout neuf pour moi. La volonté de rendre justice à Amy étant sans doute la meilleure motivation qui me soit offerte.

 
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Tyler Lennox
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Tyler Lennox
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Re: L'ignominie n'a pas de nom [Tyler+ Creed]   L'ignominie n'a pas de nom [Tyler+ Creed] EmptyMer 19 Juin - 9:35


L'ignominie n'a pas de nom
  Tyler & Creed

 



  Accroupit dans l'herbe, Tyler ne cessait de fixer Creed de son regard perçant, comme s'il cherchait à lire en lui, c'était un regard qui pouvait mettre mal à l'aise autant qu'il pouvait décontenancer.
Creed Fitzsimmons... Voilà qu'il se retrouvait à travailler avec lui sur une affaire des plus sombre qu'il lui eut été donné de résoudre. Quelle ironie !
S'il avait connu le gosse qu'il avait été, il ne savait strictement rien de l'homme qu'il était devenu. Les années vous changeaient, vous faisaient mûrir, réagir différemment qu'à 20 ans mais dans le fond, on avait beau dire, on restait toujours un peu les mêmes.
Qui était réellement Creed Fitzsimmons aujourd'hui ? Tyler ne saurait le dire avec exactitude. Prétendre le contraire serait un mensonge, pourtant, bien qu'ils n'aient jamais pris le temps de se connaître en-dehors des coups qu'ils se donnaient plus jeunes, le Marshall était prêt à parier que cet homme, qui n'avait pas meilleur réputation que lui a une certaine époque et que l'on prétendait froid et sans attache, était loin d'être celui qu'on décrivait. Allait-il s'effondrer sur cette scène de crime ? Il en doutait. Tyler ignorait quel genre de flic était Creed mais il ne l'imaginait pas perdre ses moyens ici et maintenant et ce, même si le crime en lui-même l'impliquait directement de part ses liens très étroits avec la victime et par la mise en scène sinistre et dérangeante, qui l'accompagnait. Ce qu'il ignorait par contre, serait sa réaction lorsqu'ils identifieraient le coupable. C'est là, qu'il devrait redoubler de vigilance à son égard. Peut-être ne tenterait-il rien et se contenterait-il simplement de faire son boulot en livrant le coupable à la justice, comme tout bon Marshall qui se respecte. Mais s'il suivait son instinct, si Creed se mettait à réagir exactement comme lui le ferait à sa place, alors ils risquaient d'avoir un problème. Ce serait à lui de veiller à ce que Creed ne foute pas en l'air non seulement sa carrière mais aussi sa vie, pour assouvir une simple vengeance.  
A quoi pensait-il en cet instant ? Tyler était prêt à parier qu'il visualisait dans les moindres détails le totem de ce détraqué qui avait été retiré et nettoyé par les autorités compétentes. C'est le son de sa voix qui sembla le ramener ici, avec lui. Creed avait beau avoir été perdu dans ses pensées pendant un instant, il n'avait absolument rien perdu de ce qu'il avait dit. Opinant silencieusement de la tête, il ne pouvait qu'approuver ses remarques sur l'heure approximative à laquelle ce maudit Totem avait été érigé, un sourire cependant vint fendre ses lèvres tandis qu'il qu'il se relevait pour faire face au jeune homme.

-T'es de retour à Longford,
lui rappela-t-il. Si comme je le pense le coupable est originaire du coin, nul besoin de venir en repérage pendant quelques jours, ici les gens sont encrés dans leurs habitudes. Le vieux McLean sera le premier à ouvrir la route avec son tracteur aux alentours de 5h du matin, puis suivront Lilian Stone qui travaille dans la ville voisine et passera dans le coin vers 6h30, Matt Lasseter, et Brad Fallow, sans oublier les bûcherons aux alentours de 7h20. Hormis un ou deux cyclistes dans la semaine, au cours de la journée, tu croiseras plus personne jusqu'au soir. Et là, tu reverra ces mêmes personnes cités un peu plus haut, réemprunter ce même trajet pour rentrer chez eux. Et oui, les gardes forestiers, car ils sont 3 pour couvrir la surface environnante, ont tous été interrogé sans la moindre exception et aucun d'eux n'a rien remarqué d'anormal, mais tu peux toujours lire leurs dépositions et les interroger à nouveau si tu as d'autres questions à leur poser .

Il n'y avait aucune provocation de sa part dans cette suggestion. Si Creed souhaitait à nouveau explorer une piste qu'ils avaient déjà étudié qu'il le fasse. Tyler préférait de loin réétudier une piste avec un regard neuf, que d'en laisser une s'échapper pour une histoire de fierté mal placée. Tout ce qui comptait s'était de retrouver ce détraqué et non pas de savoir qui était le plus malin ou qui avait la plus grosse.

- Il faut environs 4h pour monter ce foutu truc de l'horreur parce que ce taré n'a rien disposé au hasard, tout était particulièrement élaboré dans son esprit dérangé, et ce, au millimètre près. Cela fait de lui quelqu'un de prévoyant, méticuleux, patient, organisé et particulièrement motivé.

Car il en fallait de la motivation pour préparer une telle mise en scène. Quel était-elle au juste ? Son mobile ? Pour le moment, l'enquête était particulièrement centrée sur Amy, ses fréquentations, sa vie, mais hormis la piste de cet indien dont il attendait encore l'identification, ils n'avaient strictement rien trouvé. Cette affaire était la plus obscurs qu'il eut jamais à voir mais également à résoudre et il comptait sur Creed pour lui apporter des réponses à des questions qui restaient encore bien obscur. D'ailleurs l'homme faisait des remarques judicieuses et il devait admettre que la voie des eaux était une suggestion des plus pertinentes à laquelle il n'avait absolument pas pensé. En passant par là, leur coupable était sur d'échapper à toute identification. Cela lui épargnait de passer par la route et de risquer d'être aperçu tant par un témoin oculaire qui pourrait identifier son véhicule que par un radar ou une caméra, surtout avec un tel chargement à son bord. Il y avait quasiment aucune chance pour ce dernier de se faire surprendre en passant par la rivière.  

- Et c'est bien plus facile pour transporter et dissimuler un corps et tout son bazar au fond d'une barque sous une bâche que dans une voiture qui serait plus facilement identifiable, moi c'est ce que je ferais en tout cas, admit-il... je crois que qu'on tient une piste.

Approuvant la suggestion de Creed d'un signe de tête les deux hommes regagnèrent le pick-up pour se diriger vers le petit port de plaisance. En toute franchise, Tyler doutait très fortement que leur coupable se soit gentiment fait enregistrer sur leur registre mais quelqu'un aurait peut-être vu ou entendu quelque chose. Parler avec eux leur permettrait de savoir si une petite embarcation avait été aperçu récemment à la vente, ou abandonner quelque part.

- Te fais pas trop d'illusion, je doute franchement que notre assassin apparaisse sur leur registre. Il est peut-être sacrément dérangé mais il n'est pas stupide. Par contre leur communauté est assez petite, tout le monde connait tout le monde, si quelque chose d'inhabituelle s'est produit ces derniers jours on le découvrira très vite.

Si Creed impressionnait Tyler par la pertinence de ses suggestions et de ses remarques, il se montra plus sceptique lorsque Creed émit l'hypothèse que ce lieu n'avait pas été choisit par hasard, qu'il avait probablement une importance cruciale pour ne pas dire centrale dans cette mise en scène. Une importance qui les dépassait actuellement mais qui n'en restait pas moins une piste à explorer. Ouvrant la portière du côté conducteur, Tyler y prit appui et fixa son acolyte qui était entrain de s'allumer une clope, avant de balayer les lieux du regard sur les environs. Il avait beau réfléchir, il ne se souvenait pas de mémoire que ce lieu fut de quelque manière que ce soit lié à un autre drame, ni même à une légende locale

- Je suis d'accord avec toi, ce lieu n'a pas été choisit par hasard, et on sait très bien pourquoi il a porté son dévolu sur cet endroit. Ce n'est pas tant pour rendre hommage à je ne sais quelle stupide légende locale, ou à un autre meurtre sordide mais parce que c'est l'un des coins les moins fréquentés de la ville. Regardes, on est en pleine journée, et on a croisé personne sur la route en venant, ni même durant tout le temps où on se trouvait là et je te pari ce que tu veux qu'on croisera personne au retour non plus. Et dis pas que ce malade est intelligent, fit-il en plissant son regard qui était éblouit par les rayons du soleil qui tapaient avec force dans leur direction. Pour faire un truc pareil faut être complétement dérangé, il n'y a rien de logique à tout ça si ce n'est dans sa propre folie et il faut vite qu'on y mette un terme car pour le moment rien n'indique qu'il ne s'agisse que d'une vengeance ou qu'Amy Burton sera sa seule et unique victime, il pourrait y en avoir d'autres. Pour l'heure je ne sais pas si on a affaire à un tueur en série, un psychopathe ni même si la victime a été choisit par hasard ou si au contraire il y avait une raison bien précise pour qu'on la choisisse elle, plutôt qu'une autre. Allez montes ! Fit-il en tapant avec le plat de sa main sur la portière de sa voiture

Enfilant ses lunettes de soleil d'une main pour ne plus être éblouit par ce satané soleil, il tourna la clé du contact de son autre main et démarra dès que la portière du coté passager se mit à claquer. Tyler pensait que le sujet était clos mais Creed était visiblement aussi borné que lui quand il avait quelque chose en tête. Deux têtes fortes qui s'opposaient sur un sujet ça donnait quoi ? Il comprenait mieux aujourd'hui avec le recul pourquoi ils se foutaient autant sur la gueule quand ils étaient gosses. Lâchant un soupire, Tyler fixa la route sans répondre.
Il savait très bien ce que Creed voulait dire par là. Leur coupable avait effectivement une certaine forme d'intelligence. Ce n'était pas le premier plouc du coin qui pouvait faire ce qu'il avait fait, c'était un fait indéniable et avéré. Rien n'avait été laissé au hasard, que ce soit le choix du lieu, pour son isolement, ou cette mise en scène aux multiples codes qui les dépassaient encore. Tyler en avait parfaitement conscience, mais il répugnait à dire que cet homme était intelligent parce que pour lui l'intelligence ce n'était pas ça. C'était parvenir à combattre un mal incurable, une maladie, à maitriser les subtilités des langues étrangères en l'entendant pour la première fois,... oui ça c'était de l'intelligence tel qu'il la concevait tandis que ça, c'était juste de la folie furieuse. Lancé sur ses analyses, Creed continua d'émettre des opinions à voix haute tout lui posant des questions sans vraiment attendre de réponses puisqu'il enchainait presque aussitôt avec tout ce que ces images sordides lui inspirait. Peut-être se parlait-il plus à lui-même qu'à lui, une chose était sur, pour qu'elles soient gravées ainsi dans sa mémoire au détail près, Creed avait du passer des heures à étudier les photos qui se trouvaient dans le rapport, comme lui du reste. Tyler n'avait plus besoin de les regarder pour vérifier le moindre détail tant chacun d'entre eux semblait être gravé dans sa rétine. Elles le poursuivaient avec une netteté effrayantes jusqu'à dans ses pires cauchemars ou la seule différence résidait dans l'identité de la victime puisque ce n'était plus Amy Burton le clou de cette mise en scène macabre mais sa femme... Chassant cette image macabre d'Imane de son cerveau, il se concentra à nouveau sur la voix de Creed.

- Tu crois quoi ? Lâcha-t-il pour évacuer son exaspération du à sa frustration et à ses peurs les plus intimes de perdre celle qu'il aimait le plus au monde, qui étaient encrés en lui comme si on l'avait marqué au fer. Qu'on t'a attendu pour se pencher sur les symboliques de cette saloperie de totem et de ces putains d'bestiaux qui s'y trouvent ?

S'en prendre de la sorte à Creed était injuste, et il le savait mais ce qui était fait était fait et reconnaître ses torts n'était pas vraiment dans sa nature. Lâchant un énième soupire, il fini par répondre à ses questions, après tout, c'était le mieux qu'il pouvait faire

- Comme je te l'ai dit, quelqu'un travail dessus actuellement, il devrait me communiquer son rapport dans la journée. Il nous attendra surement sur le bureau quand on rentrera. Tout ce que je peux te dire pour le moment c'est ce qu'il m'a dit. Les pieds de la victimes sont posés sur les cadavres de chiens comme si elle les piétinait, or les chiens symbolisent la fidélité. A-t-elle trahit quelqu'un ? Quand on y réfléchit, le serpent symbolise le mal oui, tu as raison, mais maintenant que j'y pense il symbolise aussi la tentation. Lorsque le diable dans la religion chrétienne cherche à tenter les femmes, il prend l'apparence d'un serpent que ce soit avec Eve ou avec les vierges folles
Il y aussi la présence du hibou qui peut avoir plusieurs significations mais selon mon consultant, chez les Amérindiens, le hibou est un animal associé au Flair. Il permet de dévoiler toute la vérité plutôt que d’énoncer des demi-vérités. Personne ne peut le tromper sur ce qu’il fait, même si celle-ci tente de dissimuler ses intentions. Amy avait-elle des choses à cacher ? Une relation secrète et malsaine ? Une infidélité ? Tout semble converger en ce sens, mais rien n'a permis d'établir une quelconque piste permettant d'étayer cette supposition. Tu en penses quoi, toi qui la connaissait ? Quel lien entreteniez-vous tous les deux ? Quand lui as-tu parlé pour la dernière fois ? T'a-t-elle dit quelque chose ? Te paraissait-elle étrange ou inquiète ? Fréquentait-elle quelqu'un ? Un homme marié ou... une autre femme ?


Après tout pourquoi pas ? Certains conservateurs avaient les relations homosexuels en horreur et n'étaient pas loin d'agir comme le KKK en son temps.
Ils avaient interrogé la famille, les amis, les voisins, les collègues de travail, tous tenaient absolument le même discours insipide et inutile : « c'était une gentille fille sans histoire, elle ne méritait pas ça ». Ça Tyler voulait bien le croire, personne ne méritait de finir de la sorte, mais quelque chose clochait dans cette histoire. Il manquait une pièce du puzzle reliant la victime et son bourreau. Ce dernier s'imaginait savoir quelque chose sur la jeune femme que tout le monde semblait ignorer et il l'avait puni pour ça. A tort ou à raison ? Cet homme cherchait-il à jouer les justiciers masqués ? Il espérait que Creed détenait quelques réponses à ses questions

- Tout porte à croire qu'Amy Burton n'a pas été choisit par hasard et que le tueur lui en voulait personnellement mais c'est là qu'on bloque. Pourquoi ? On a beau fouiller dans sa vie, on ne trouve strictement rien, pas l'ombre d'une piste si ce n'est celle de l'indien qu'elle a éconduit dernièrement mais ça me paraît trop simple, trop évident. Et ce qui m'inquiète le plus dans cette histoire c'est que je n'arrive pas à savoir si on a affaire à un cas isolé ou si ce n'est que le début.  

Devaient-il s'attendre à découvrir d'autres horreurs du même acabit ? Il ne l'espérait pas.. La voix grésillante d'un appel radio l'empêcha de s'enfoncer dans ses sombres pensées

- Qu'est-ce qu'il y a Delorga ?

- On a retrouvé le suspect. L'indien s'appelle Joe Wahkan, âge 36 ans, sans emploi et n'a aucun alibi pour la nuit du meurtre. Je pense qu'on tient notre homme chef !


- Parfait, gardez-le nous au chaud. On fait un détour par le port et on rentre

- Le port ? Euh.. Entendu chef !


- On est arrivé, fit-il à l'adresse de Creed, alors qu'il coupait le moteur. Tu t'souviens du vieux Palmer ? Aujourd'hui c'est son fils qui dirige tout ça, et il est toujours aussi con que dans tes souvenirs, confirma-t-il en ouvrant la portière tout en posant un pied dehors





 
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Re: L'ignominie n'a pas de nom [Tyler+ Creed]   L'ignominie n'a pas de nom [Tyler+ Creed] EmptyJeu 20 Juin - 7:26



 

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« L'ignominie n'a pas de nom. »

  Alors que nous revenons vers le véhicule, j'écoute tes propos concernant le choix du lieu. Selon toi ça ne tient qu'au fait que ce soit isolé alors qu'à mon sens, ça révèle une toute autre explication.

- Détrompes-toi, à mon époque enfin la nôtre, pas mal de mômes et d'ados venaient jouer dans les environs ou flirter. Moi-même et Amy avons ... je laisse ces propos en suspend,  m'interrompant à temps alors que je me remémore avoir souvent trainé dans les environs proches avec elle lorsque notre flirt a débuté, c'est dans ce coin qu'on a même du échanger notre premier baiser et notre première fois.
Mes doigts tapotent le bord de la portière alors que j’ai abaissé la vitre plus tôt. On évoque également à un moment donné le fait de qualifier le tueur d’intelligent, soulignant de ton côté que ça ne tient qu'à de la folie pure et dure.

- Oui justement, comme tu le soulignes, il y a une logique dans sa folie, une logique qui n'appartient qu'à lui seul et qu'il est sans doute le seul à même de comprendre.

Ce ne sont pas des gens dénués d'une certaine intelligence qui sont capables d'élaborer une telle horreur.
Une fois à bord du véhicule un instant plus tard, j'évoque le rapport aux animaux présents dans le dit "monument", tu demeures silencieux alors que je cogite à haute voix avant de finalement laisser exploser une pointe de frustration.

- Tu crois quoi ? balances-tu alors sur le ton de l'exaspération. Qu'on t'a attendu pour se pencher sur les symboliques de cette saloperie de totem et de ces putains d'bestiaux qui s'y trouvent ?

- T'as raison. Je ferme ma gueule et je vais me planter dans un coin pour le décor, ça sera d'une grande aide, relevais-je avec ironie et amertume. Mais il est clair que je ne suis pas du genre à me vautrer par terre et la boucler. J'ai besoin de faire le tour de tout ce qui me traverse l'esprit quitte à passer pour un arriviste. Je sais le faire quand la situation n'est pas en ma faveur certes mais là ... est-ce le cas ?

- Comme je te l'ai dit, quelqu'un travail dessus actuellement, il devrait me communiquer son rapport dans la journée. Il nous attendra surement sur le bureau quand on rentrera. Tout ce que je peux te dire pour le moment c'est ce qu'il m'a dit. Les pieds de la victimes sont posés sur les cadavres de chiens comme si elle les piétinait, or les chiens symbolisent la fidélité. A-t-elle trahit quelqu'un ? Quand on y réfléchit, le serpent symbolise le mal oui, tu as raison, mais maintenant que j'y pense il symbolise aussi la tentation. Lorsque le diable dans la religion chrétienne cherche à tenter les femmes, il prend l'apparence d'un serpent que ce soit avec Eve ou avec les vierges folles
Il y aussi la présence du hibou qui peut avoir plusieurs significations mais selon mon consultant, chez les Amérindiens, le hibou est un animal associé au Flair. Il permet de dévoiler toute la vérité plutôt que d’énoncer des demi-vérités. Personne ne peut le tromper sur ce qu’il fait, même si celle-ci tente de dissimuler ses intentions.


Ton développement se cale dans un coin de mon esprit, suscitant un vif intérêt de ma part par rapport à ce que tu décris. Je n'avais pas pensé à la tentation concernant le serpent. Aussi j'approuve. Quant au hiboux c'est d'autant plus intriguant, ce à quoi j'acquiesce d'ailleurs de vive voix.

- Amy avait-elle des choses à cacher ? Une relation secrète et malsaine ? Une infidélité ? Tout semble converger en ce sens, mais rien n'a permis d'établir une quelconque piste permettant d'étayer cette supposition. Tu en penses quoi, toi qui la connaissait ? Quel lien entreteniez-vous tous les deux ? Quand lui as-tu parlé pour la dernière fois ? T'a-t-elle dit quelque chose ? Te paraissait-elle étrange ou inquiète ? Fréquentait-elle quelqu'un ? Un homme marié ou... une autre femme ?

- Des secrets de jeune femme sans importance par le passé de ce que je peux me souvenir, des histoires de flirts d'adolescent avant que nous ne nous fréquentions, des situations où elle s'est sentie honteuse, de soucis de jeune fille, sinon rien de particulier. Quant à sa vie d'adulte, elle ne m'a jamais appris grand chose concernant ses fréquentations, rien qui n'aurait pu me faire tiquer. Elle n'a jamais évoqué d'infidélité ou de tension avec qui que ce soit, elle demeurait discrète, révélais-je frustré de n'avoir moi non plus rien qui puisse nous mettre sur une piste. Elle menait sa barque tranquillement. Cependant, je ne sais pas tout même si l'on se confiait beaucoup l'un à l'autre. Du moins, c'est ce que je crois.

Je songe qu'au delà de son entourage, des commères en ville pourraient révéler des faits ou rumeurs qui pourraient se révéler soit toutes fausses soient brodées à partir d'un détail qui aurait son importance, qui sait ? C'est parfois des mauvaises langues de qui on en apprend le plus car eux se foutent de nuire à la réputation des autres.

Je percute néanmoins sur tes interrogations suivantes et t'esquisse ma vision des choses, notre relation à moi et Amy, que ce soit à l'adolescence comme à l'âge adulte quand nous avons gardé contact et qu'elle venait me rendre visite là où je me trouvais, à l'occasion. Je te parle aussi du fait qu'elle servait en quelque sorte de liaison avec ma demi sœur, transmettant de nos nouvelles respectives à l'un et l'autre et montrant quelques photos.
Quant à quand remonte la dernière fois que je l'ai vue, ça doit être il y a quelques tout petits mois. Quoi qu'il en soit, je n'ai rien noté dans son comportement, elle avait l'air bien, épanouie d'après ce que laissait entrevoir son attitude. Et lorsque je songe alors à cette mention sur une possible infidélité, je songe à cette nuit que nous avons partagé il y a peu justement, la dernière fois qu'on s'est vus. Une relation consentie, sans engagement, juste le temps d'une nuit comme je te le révèle alors. Nous avions bus, nous n'avions personne dans nos vies et le désir s'est présenté en évoquant des souvenirs passés. Elle est repartie le lendemain, nous saluant comme les deux amis que nous étions et comme si rien de spécial ne s'était passé. C'était de toute façon entendu entre nous. Nous avons cédé au désir en y consentant sur l'instant sans que cela n’entache notre amitié ni ne nous engage à quoi que ce soit.

Plus tard, notre petite enquête au port de plaisance de l'autre côté du lac, ne donne rien et nous retournons alors au poste. Ta réflexion sur l'autre vieux me fait rire et me rappelle certains bons moments. Certes je ne m'attendais pas à trouver directement un nom dans le registre à la date ou approximativement mais plutôt consulter les noms des personnes possédant un bateau ou venant en faire régulièrement. Mais surtout, la priorité était de voir s'il y avait eu effraction autour du petit port, sur sa propriété puisque le grillage a pu être coupé afin de passer si le portail lui était verrouillé, ce qui est probable vu l'heure tardive présumée des faits. Ou bref, quelconque mention à un bateau emprunté, disparu etc.
Je songe le long du trajet à l'appel de Delorga, je trouve ça trop facile d'accuser un homme sur si peu mais nous verrons bien. Il faut bien commencer quelque part. Néanmoins, mentionner que c'est sans doute notre homme, m'a déstabilisé de sa part. Je repense d’ailleurs à cette histoire concernant une querelle entre Amy et ce Joe Wahkan. Jamais eu aucun écho de la part d'Amy à ce sujet.
Tandis que tu évoques alors tes dernières interrogations alors qu'on arrive bientôt en ville, j'éprouve les mêmes craintes. Espérons que ce genre de monstruosité ne se reproduise pas à l'avenir. Le cas d'Amy est déjà bien assez éprouvant en soi pour son entourage comme auprès de toute la ville.

 
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Tyler Lennox
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Re: L'ignominie n'a pas de nom [Tyler+ Creed]   L'ignominie n'a pas de nom [Tyler+ Creed] EmptyVen 5 Juil - 15:36


L'ignominie n'a pas de nom
Tyler & Creed





Tyler avait glissé un oeil en direction de Creed lorsque ce dernier lui affirma qu'il se trompait quand à la désertification apparente de ce lieu en pleine nature au milieu de nulle part, qu'il avait jugé un peu trop vite abandonné. Selon les dires de Creed, dont il ne mettait pas la parole en doute, beaucoup de jeunes y venaient pour fricoter, dont Creed lui-même et la victime. Observant un silence respectueux Tyler ne rétorqua rien. Il n'y avait rien à dire de toute manière, rien qui ne soit considéré comme des paroles banales et toutes faites, rien qui ne soulagerait la peine de Creed, rien qui ne valait d'être dit. Quand à ce lieu, bien que natif du coin, Tyler devait bien admettre qu'il ignorait jusqu'à aujourd'hui, qu'il s'agissait d'un coin de drague populaire, vu que ce genre de chose ne l'intéressait pas vraiment. Comme ne cessait de le lui répéter son vieux pendant de longues années, telle une litanie sans fin, le gamin qu'il était à l'époque se pensait trop stupide, débile et repoussant pour que quiconque puisse un jour vouloir de lui et sa cote de popularité à l'école n'avait fait que renforcer cette conviction de finir à jamais ses jours seul. Mais ça, c'était bien avant qu'Imane n'entre dans sa vie telle une joyeuse tornade qui balaya sur son passage toutes ces idées reçues qu'il avait encré en lui très profondément

- Tu veux dire que tout le monde y allait ?


Lui était beaucoup trop introverti et complexé à l'époque pour oser se laisser aller de la sorte en pleine nature. Il aurait eut beaucoup trop honte qu'on le surprenne en pleine action, qu'on voit ses cicatrices ... Par contre, il ne serait pas surprit d'apprendre que son frangin connaissait cet endroit. Quitte à passer pour un vieux ringard ou un type coincé, Tyler préférait de loin les lieux plus intimistes, comme ce petit chalet forestier dans lequel Imane et lui avaient perdu ensemble leur virginité. Mettant de côté ce doux souvenirs, il jugea plus sage de se recentrer sur leur enquête.
Bien que Creed avait raison, bien qu'au fond de lui, il ne pouvait nier que le tueur qu'il pourchassait était un homme diablement intelligent, il répugnait à employer ce terme pour parler de ce détraqué. Pourtant Creed avait raison, intelligent, cet homme l'était indéniablement. Leur tueur avait absolument tout planifié et ce, depuis de longues semaines. Rien n'avait été laissé au hasard, il n'avait pas agit sous le coup d'une pulsion ou d'un coup de tête, non, il s'était montré effroyablement méthodique. Tout avait été prémédité et parfaitement orchestré... mais il avait forcément fait une bourde, c'était obligé

Cette affaire était l'une des plus épineuse et complexe sur laquelle il lui eut été donné de travailler, qui plus est, c'était la première fois qu'il travaillait avec Creed et autant dire que les deux hommes avaient des manières de travailler bien différentes auquel ils leur fallaient s'adapter mutuellement. Si Tyler appréciait le calme et le silence pour réfléchir et mettre de l'ordre dans ses idées, Creed lui, avait besoin d'énoncer tout ce qui lui passait par la tête à haute voix. Ayant le malheur de poser des questions qui ne lui était pas forcément adressé mais auquel il avait déjà répondu, Tyler, qui détestait se répêter, n'avait pu s'empêcher de laisser s'exprimer son exaspération en lui répondant un peu sèchement

- T'as raison. Je ferme ma gueule et je vais me planter dans un coin pour le décor, ça sera d'une grande aide,


En guise de réponse, tout ce que Creed obtint fut un long silence. S'excuser, reconnaître ses torts, admettre qu'il s'était emporté parce que cette affaire le mettait sous pression, ne faisait pas parti de ses qualités premières. Contrairement à Creed qui, étonnement savait dialoguer et s'expliquer sans tourner autour du pot, Tyler préféra garder le silence, laissant croire à son collègue ce que bon lui semblait plutôt que d'admettre qu'il puisse être en tort de quelques manières que ce fut. Préférant changer de sujet plutôt que de s'attarder inutilement sur quelque chose qui à son sens n'en valait pas la peine, Tyler répondit à sa question en lui révélant ce qu'il savait concernant certaines symboliques liés aux animaux qui avaient trouvé leur place sur le totem aux cotés de la victime, et qui n'avaient pas été choisit au hasard. S'il y avait bien une certitude dans tout ce cirque c'est que cette mise en scène avait été parfaitement pensée, le tout était de parvenir à déchiffrer correctement les indices que ce dingue avait été laissé. Il espérait d'ailleurs en savoir un peu plus sur le sujet lorsque Draven lui aurait rendu son rapport, et qui avec un peu de chance, l'attendait présentement sur son bureau.
A son tour, Tyler posa des questions à son équipier pour essayer d'en savoir plus sur la victime. Loin d'être fermé, ce dernier s'ouvrit volontiers sur tout ce qu'il savait, à savoir pas grand chose, du moins pas plus que les personnes qu'il avait déjà interrogé. Amy Burton était une fille sans histoire qui menait sa barque tranquillement et selon toute apparence sans faire de remous. Cependant une personne lui en voulait suffisamment pour la tuer et programmer son meurtre. Qui ? Pourquoi ? On en revenait toujours aux mêmes questions qui demeuraient obstinément sans réponses pour le moment.
Tyler avait écouté Creed lui parler de lui, de sa relation avec la jeune femme... c'était la première fois que les deux hommes avaient une véritable discussion, et qu'ils échangeaient sur un sujet aussi personnel. Sans cette enquête, Tyler était persuadé que ce ne serait jamais arrivé, c'était étrange comme la vie était faite. Tyler ne s'était jamais dit que Creed Fitzsimmons pouvait aimer. Il ne l'avait jamais vu autrement que comme un gosse de riche qui faisait son rebelle en jouant les éléments perturbateur et en distribuant des coups tout en sachant que son nom le protégerait toujours, quoi qu'il puisse faire. Un crétin qui jouait les gros bras et levait les filles juste pour épater la galerie de ses exploits. Aujourd'hui il réalisait qu'il se trompait sur lui et que son image avait'été tronqué par l'opinion qu'il s'était faite de lui. Pourtant diable, Tyler lui-même détestait être jugé par les gens qui ne le connaissaient pas or c'était exactement ce qu'il faisait lui aussi. Malgré les années et bien qu'il faisait son possible pour corriger ce mauvais penchant, il ne pouvait nier qu'il avait exactement le même défaut que toutes ces personnes vivant à Longford. Creed avait des sentiments, il avait aimé cette fille, à sa manière, mais il l'avait aimé.

- Je suis désolé,
fit-il en levant un regard sincère envers Creed.

Il se rendait compte qu'il ne le lui avait pas encore dit, probablement parce qu'il pensait qu'elle n'était qu'une amie, ou tout simplement parce qu'il avait pour habitude de se barricader afin de ne pas laisser les affaires sur lesquels il travaillait empiéter sur sa vie privée et le détruire. On le disait insensible, en vrai s'était tout l'inverse et s'il ne se protégeait pas un minimum ce boulot finirait par le broyer. Avec le temps, ce bouclier qu'il avait érigé autour de lui était devenu comme une seconde nature auquel il ne prêtait plus réellement attention, et qui l'empêchait de faire preuve d'empathie et de s'impliquer émotionnellement parlant. Son attitude donnait la sensation d'un manque de compassion indéniable.
Fort heureusement le rire de Creed ne tarda par à résonner lorsqu'il fut question des Palmer père et fils et en toute franchise, Tyler se laissa à ricaner discrètement lui aussi tout en sortant de la voiture.
Les deux hommes allèrent directement au bureau où le fils Palmer se trouvait probablement à peloter sans vergogne sa secrétaire Daphné Zillia qui n'avait de secrétaire que la mini-jupe qu'elle portait et les ongles peint. Laissant à Creed le soin de faire le tour du propriétaire et d'interroger l'air de rien les quelques personnes présentent occupées à bichonner leurs bateaux, Tyler resta avec Palmer pour l'interroger et obtenir une liste de toutes les personnes qui avaient un bateau, cherchant par la même occasion à savoir si des vols ou des dégradations avaient été signalés. Ce ne fut pas une mince affaire d'obtenir cette liste mais c'est en faisant preuve de beaucoup de persuasions, qu'il quitta le bureau en pré-fabriqué, le dossier en main, alors que Creed revenait vers lui.

- Tu as trouvé quelque chose ? Moi j'ai un nom très intéressant sur cette liste, fit-il en lui tendant le dossier qu'il venait de récupérer. Joe Wahkan. Ça ne veut rien dire, mais ça ne joue pas en sa faveur

Ensemble, alors que Creed lui parlait de ce qu'il avait trouvé de son côté, ils regagnèrent la voiture et repartirent en direction du bureau ou leur premier suspect, un peu trop idéal à son goût, les attendait.

- A quoi tu penses ?


La portière du véhicule, garé sur le trottoir devant le bureau des Marshall, se mit à claquer alors qu'ils se dirigeaient déjà vers l'entrée. Creed était resté étrangement calme tout du long ce qui ne lui ressemblait pas vraiment. Bien que l'entendre penser à haute voix l'agaçait, Tyler se rendait compte qu'il préférait finalement ça que de le voir cogiter dans son coin
Après s'être servit un café, Tyler se rendit avec Creed en salle d'interrogatoire. Un policier en uniforme montait la garde et en apercevant les deux arriver vers lui, il décroisa les bras et se décala

- Bonne chance avec celui-là,
soupira-t-il.

- Tu mèneras l'interrogatoire,
lui dit-il en se tournant vers Creed, et sans lui laisser le temps de rétorquer, ouvrit la porte derrière laquelle les attendait leur premier suspect qui se tenait là, assis sur une chaise les mains menottées posées sur la table devant lui, le visage fermé et le regard noir.

Tyler voulait voir comment Creed allait s'en sortir. Il voulait découvrir sa manière de procéder et de mener les interrogatoires, prêt à le renforcer en cas de besoin ou à prendre la relève si nécessaire. Après les salutations d'usages auquel Joe Wahkan ne prit même pas la peine de répondre, Tyler posa son café sur un coin de la table et pris place sur une des chaises présentes, laissant le soin à Creed de commencer l'interrogatoire.


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Re: L'ignominie n'a pas de nom [Tyler+ Creed]   L'ignominie n'a pas de nom [Tyler+ Creed] EmptyMer 10 Juil - 6:53






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- Je suis désolé, m'adresses-tu avec une lueur de sincérité dans le regard.

Un coude en appui sur le bord de la portière, je pivote légèrement la tête en me rongeant l'ongle du pouce, demeurant silencieux tandis que mon regard lui, traduit que tes mots me touchent. Je t'observe un instant tandis que tu te concentres à nouveau sur la route. Il y a des moments où j'oublie quel lien nous unit secrètement, des moments où les paroles d'Alma se font oublier pour mieux oublier la révélation sur le fait que toi et Wayne êtes mes demi-frères. Comment je suis censé aborder le sujet un jour ? Quand est-ce que ça sera le bon moment ? Je songe un instant que je n'y suis pas obligé en fin de compte, pourtant je sais au fond que tôt ou tard, il faudra lever le voile sur tout. Et puis non pas que je sois extrêmement rancunier mais j'adorerais voir la réputation de ma mère bousculée en sachant qu'une fois qu'eux deux sauront, la nouvelle se répandra comme une trainée de poudre. C'est à n'en pas douter. Qu'ils soient discrets ou non après coup, ça se saura, rien qu'au travers de leurs attitudes, de notre attitude à tous les trois. C'est déjà étonnant en soi que le secret ait été préservé jusqu'alors. Ça risque de péter soit dit en passant. La digestion de la nouvelle ne sera pas évidente. Loin de là.

Présentement, je m'arrache à ces pensées et laisse échapper un rire alors que Tyler évoque Palmer. Une fois sur place, nous nous séparons un instant pour plus d'efficacité puis nous nous retrouvons quelques minutes plus tard sur le ponton. Accroupis alors que j'observe l'étendue d'eau en t'attendant, tu approches et me demande si j'ai mis la main sur quelque chose d'intéressant. Je me contente de secouer la tête. J'ai fais le tour, j'ai interrogé le mec chargé de s'occuper des bateaux et vu par moi-même en arpentant le grillage entourant la propriété qu'il n'y avait nulle trace d’une quelconque effraction. De ton côté tu déclares avoir mis le doigt sur un nom intéressant. Je me redresse et attrape le dossier que tu me tends.

- Joe Wahkan. Ça ne veut rien dire, mais ça ne joue pas en sa faveur.

J'acquiesce tandis qu'on reprend le chemin du bureau.

- A quoi tu penses ?

Je fronce les sourcils avant d'esquisser une moue dubitative, l'air de dire rien de spécial, demeurant obstinément silencieux pour l'heure. Je songe à cet homme qui risque de nous mettre des bâtons dans les roues juste pour le plaisir de ne pas se laisser emmerder.
Nous ne nous rendons en salle d'interrogatoire qu'une fois pris un instant pour se poser et souffler.

- Bonne chance avec celui-là, soupira l'agent en garde devant la porte.

- Tu mèneras l'interrogatoire, déclares-tu à mon attention alors que tu ouvres la porte.

Assis sur une chaise, les mains menottées sur la table devant lui, le visage fermé et le regard noir, ce qui me frappe aussitôt est l'aura qui émane de ce type. Je crois reconnaitre ce visage. Sans doute le côtoyais-je plus jeune. Ou alors l'ai-je souvent croisé. Quoi qu'il en soit, l'homme est impressionnant avec ses cheveux longs rassemblés en une longue natte qui doit frôler le bas de son dos, les côtés rasés et nombre de tatouages aux endroits visibles, cou, bras, épaules.

- Bonjour, déclarais-je en m'installant face à ce dernier. Je demeure calme et posé tandis que je lui expose ce qui explique sa présence en ces lieux. Chose faite, j’en viens à lui poser quelques questions toutes simples sans formuler le moindre soupçon ou accusation de quelque forme que ce soit histoire de ne pas le braquer.

- Vous connaissiez Amy Burton, soulignais-je sans formuler le moindre soupçon d'interrogation dans le ton de ma voix.

- Oui tout comme je te connais toi, approuve-t-il d'une voix si grave qu'elle semble faire vibrer l'air.

J'esquisse que c'est peut-être le cas mais que je n’en ai pas un souvenir exacte. Nous changeons tous avec le temps selon.

- Bien. Quel genre de lien entreteniez-vous avec elle ?

Il me regarde en croisant les mains sous son menton, se penchant légèrement en avant comme pour mieux m'observer, le regard perçant.

- Tu ne te rappelles vraiment pas Homme-grizzly ?

Je le recentre en l'incitant à ne pas dériver la conversation ou du moins l'interrogatoire, soulignant que ce petit jeu ne fonctionnera pas.

- Peu importe. Si tu veux savoir, tu dois te rappeler.

Nos regards se défient presque tandis qu'un mince sourire se glisse sur ses lèvres, comme habité par un brin de malice. Ses traits me rappellent effectivement quelque chose.

- Il fut un temps où tu défendais mon peuple et où tu aimais à côtoyer les nôtres, soulignes-t-il.

Je songe à une époque où en effet, c'était le cas. J'ai toujours éprouvé beaucoup de respect et de sympathie pour son peuple ou quelque nation amérindienne que ce soit. A bien le regarder, je commence à tiquer. J'ai connu un jeune de mon âge à cette période là-bas, petit, tout fin et avec une coupe en brosse mais ce même visage carré et rondouillard. Je n'ai jamais su son nom, je savais juste qu'on le surnommait "ours debout". Nous nous sommes croisés la première fois alors qu'une jeune femme cheyenne se faisait malmener dans un coin de forêt où j'étais en balade. C’est là que je l'avais aperçu, au loin, semblant prêt à intervenir mais se tenant à distance étant donné que j'étais intervenu avant. Il n'avait pas prononcé un mot ni ne s'était approché. J'avais cru voir un mince sourire sur ses lèvres lorsque j'avais aidé la fille à se redresser, puis il avait tourné le dos et avait alors disparu. Presque comme un mirage. Plus tard, alors que je m'étais lié d'amitié avec cette fille, j’allais la voir de plus en plus régulièrement, me liant à quelques-uns de la communauté parmi son entourage proche.
J'avais parlé de ce type que j'avais aperçu dans les bois. C’est comme ça qu'on m'avais alors appris qu'on le nommait "ours debout". Quelqu'un avait raillé en disant qu'il était plutôt "ourson debout" vu sa petite taille. Il semblait sauvage, passant beaucoup de temps dans la forêt. Et après ça, j’ai eu l'occasion de l'apercevoir comme la première fois, à distance. De brefs échanges de regards mais jamais un mot ni une approche. Nous avions approximativement le même âge il me semble.
Et aujourd'hui, il faut reconnaitre qu'il est quelque peu méconnaissable. Il a pris en carrure et en taille.
Quoi qu'il en soit, et histoire de clore le sujet, je souligne qu’en effet, je le remets.

- Tu as marqué mon esprit, déclare-t-il comme pour souligner que quelque chose en lui manifeste une lueur d'espoir envers ma personne là où la plupart des miens se foutent royalement d'eux quand ils ne les rejettent pas tout simplement. Si ce n'est pire.

J'acquiesce en le regardant droit dans les yeux, déclarant que si rien n'a changé de mon intérêt envers eux, il ne doit pas voir en l'occasion présente une quelconque forme d'injustice ou de harcèlement. Certains cheyennes parmi les jeunes ont vite tendance à se sentir persécutés à la moindre occasion.

- Écoute, nous avons besoin de fouiller chaque piste, chaque détail peut se révéler important. Nous interrogeons chaque personne qui a pu s'entretenir avec Amy ou même juste l’apercevoir ce jour-là. Vous vous êtes bien parlé le jour de sa disparition ? soulignais-je.

- Oui. Toute querelle entre nous ne fera que m'incriminer à leurs yeux, déclare-t-il alors en désignant Lennox du menton comme pour me dire qu'avouer qu'ils se sont vus et que leur échanges furent houleux consistera comme une preuve suffisante aux yeux des autres en dehors de moi en qui il semble porter une lueur de compréhension, d'ouverture et d'espoir plus que chez tout autre.

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Re: L'ignominie n'a pas de nom [Tyler+ Creed]   L'ignominie n'a pas de nom [Tyler+ Creed] EmptyMer 17 Juil - 17:31


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  Tyler & Creed

 



  Le comportement de Joe l'indien n'avait rien d'inhabituelle. Chacun réagissait à sa manière en détention, et au vu toutes ces années de bons et loyaux services dans cette bonne vieille ville de Longford autant dire que Tyler avait vu passer de tout. Des yankee complétement défoncés, des ivrognes, des manipulateurs, des provocateurs, des menteurs, mais également des innocents. Joe Wahkan appartenait-il à la dernière catégorie ? Il était encore trop tôt pour le dire, par contre ils avaient à faire à une fort tête qui ne cachait pas son aversion pour les forces de l'ordre, cela pouvait se lire sur son visage. Etrangement cependant, s'il pouvait lire une certaine antipathie dans son regard lorsqu'il posait les yeux sur lui, son attitude était totalement différente lorsqu'il fixait Creed.. Si au départ, la nouvelle recrue de son équipe avait tenté de rester professionnel en évitant le copinage et les familiarités avec le suspect, Joe, lui, n'avait visiblement aucune intention de le laisser faire. Tyler ne pu d'ailleurs s'empêcher d'arquer un sourcil en l'entendant lui donner l'étrange sobriquet « d'homme-Grizzly ». Allons bon ! C'était quoi encore ces conneries ? Creed avait combattu un ours à mains nues pour mériter un tel surnom ? Ou sous-entendait-il qu'il était fort comme un ours ? A moins qu'il trouvait qu'il avait un caractère d'ours... un point que Tyler ne pouvait pas nier même s'il était très mal placé pour dire ça. Pianotant son index sur le dossier du suspect qui était ouvert devant lui et qu'il parcourait du regard tout en écoutant ce qu'ils se disaient, le Marshal en chef ne dissimula en rien son exaspération  lorsque Creed paru oublier l'espace d'un instant où il se trouvait et qui il était, pour entrer dans son jeu. Etait-ce le regard désapprobateur qu'il lui lança ou était-ce un stratagème pour s'attirer la sympathie et par la-même, la confiance de leur suspect, toujours est-il que Creed chercha à en apprendre plus sur son altercation avec la victime.

Posant son regard inquisiteur sur le suspect, Tyler ne pu s'empêcher de tiquer en l'entendant le foutre dans le même sac que ces flics racistes dont il avait dû croiser à plus d'une reprise la route durant toutes ces années. Il se trompait sur son compte, mais il n'était pas dans les intentions de Tyler de le détromper bien au contraire, il comptait le conforter dans ses certitudes et faire usage de l'indémodable coup du gentil flic et du méchant flic !

- Navré de vous déranger
intervint-il avec ironie, mais on va passer aux choses sérieuses.

Se penchant légèrement en direction de Wahkan, Tyler plongea son regard noir dans celui de l'indien qui sentant la menace, le fixa à son tour sans bouger mais en trahissant dans le fond de ses prunelles une certaine aversion pour l'homme qui se tenait face à lui.

- Très bien crétin des îles, ouvre grand tes esgourdes parce que je ne te le dirais pas deux fois. Tu n’imagines pas à quel point il me serait facile de clore ce dossier dès maintenant et de te faire porter le chapeau. Des témoins t’ont vu t'engueuler avec la victime, et la menacer même. Le totem nous renvoie à tes pratiques culturelles, et je ne te parle pas des autres preuves que j’ai en ma possession qui ne vont pas arranger tes affaires. J’ai déjà un dossier bien solide qui ne joue pas en ta faveur, et qui me permettrait de te trainer devant un jury sans le moindre mal. Tu connais déjà la prison de Shawshank si j'en crois ton dossier... quelque chose me dis que tu vas pas tarder à y retourner et pour plus longtemps cette fois. Deux choix s'offre à toi. Petit 1 tu coopères et tu nous aides à coincer ce salopard, petit 2, je boucle le dossier et tu sais très bien ce qui arrivera. Alors t’es disposé à parler d’autres choses que de tes souvenirs avec petit ours brun ? Réfléchis pas trop longtemps, parce que dehors y a un dégénéré en liberté qui pourrait bien recommencer à tuer et la prochaine fois rien ne dis qu'il ne s'en prendra pas à une fille de la réserve alors je te le redemande une dernière fois quels étaient tes liens avec Amy Burton ? Tu voulais te la faire et elle a dit non ? Elle t'a surpris entrain de piquer dans la caisse ? C'était quoi le problème ?


Dans les yeux de l'indien, Tyler pouvait y lire un profond mépris pour lui et tout ce qu'il venait de lui cracher à la figure mais ce n'était ni la première ni la dernière fois qu'on lui jetait un tel regard, et d'ailleurs il se fichait royalement de ce qu'il pouvait bien penser de lui, il n'était pas ici pour faire ami-ami avec lui. Cependant ses menaces semblaient avoir fait mouches, de toute évidence il ne mettait pas sa parole en doute quand il prétendait qu'il était prêt à boucler l'affaire et à ne pas approfondir plus en avant l'enquête. Cherchant de l'aide auprès de Creed, il parut enfin réagir en constatant que Tyler s'était levé en frappant le dossier contre un coin de la table, prêt à s'en aller

- Je ne l'ai pas tué

- Alors qui l'a fait ? Lui demanda-t-il en revenant sur lui

- Ça c'est votre travail, pas le mien


- Pourquoi vous vous engueuliez ?.... Je vois,
soupira-t-il au bout de quelques minutes face à son silence. Où étais-tu jeudi soir entre 22h et 1h du matin ? …  

Bien qu'en apparence imperturbable, Tyler cru déceler une lueur particulière dans son regard, qui trahissait son désarroi. Il n'avait rien dit mais au vu de son expression, Tyler était prêt à parier qu'au moment des faits, l'homme était seul et sans témoin pour confirmer ses dires. A croire que le meurtre d'Amy Burton avait pour seul objectif de le confondre lui... finalement c'était peut-être sur lui et ses ennemis qu'ils devraient peut-être concentrer leurs recherches...

- Tu me fais perdre mon temps !
Lâcha-t-il avec exaspération face à son silence obstiné. Je t'inculpe pour enlèvement, actes de tortures et meurtre sur la personne d'Amy Burton ! L'affaire est close ! Décréta-t-il en quittant la pièce sans jeter le moindre regard sur l'homme dont le visage venait de se décomposer.

Ne lui laissant pas le temps de réagir, Tyler quitta la pièce en claquant la porte derrière lui, laissant ainsi seuls Creed et le suspect. Une fois dans le couloir, il se rendit dans la pièce accolée à la salle d'interrogatoire, et les bras croisés, observa derrière le miroir sans tain ce qui se passait dans l'autre pièce. Il était évident que cet homme, pour une raison qui lui échappait, avait depuis le départ, toute confiance en Creed envers lequel il paraissait plus enclin à se confier, et en l'occurrence, après sa petite scène qui ne l'avait pas laissé de marbre, Creed devrait parvenir à lui tirer les vers du nez. Tyler sentait qu'à présent qu'il était parti et qu'ils n'étaient plus que tous les deux, l'homme se livrerait bien plus facilement qu'en sa présence. Il espérait ne pas se tromper, c'était à Creed de jouer
 
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Re: L'ignominie n'a pas de nom [Tyler+ Creed]   L'ignominie n'a pas de nom [Tyler+ Creed] EmptyLun 22 Juil - 6:51



 

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  - Je ne l'ai pas tué, déclare Joe.

- Alors qui l'a fait ? lui lâche férocement Lennox.

Joe réplique que c'est là son boulot et non le sien. Bien envoyé certes mais ce n'était pas la bonne chose à faire. Ce duel entre eux ne conduira nul part si ce n'est pour Joe, de gonfler son égo et ce qui est en jeu n'est pas sujet à plaisanter outre mesure.
Tyler en vient au vif du sujet et le questionne sur ce qu'il faisait ce soir là dans la tranche horaire en question. Je remarque tout comme mon supérieur, la lueur dans le regard de Joe qui signifie qu'il risque de se retrouver coincé avec un faible alibi à l’en supposer au vu du silence qu'il adopte.
Finalement, excédé, Tyler quitte la pièce en vociférant que le suspect lui fait perdre son temps, ceci accompagné d'une menace qu'il met à exécution sur le coup de la colère.
Je me doute que Lennox se tient désormais dans la pièce d'à côté et c'est à moi de tenter de lui tirer les vers du nez.

Joe n'a en effet pas d'alibi, il était chez lui devant sa télévision avec pour seule compagne, une bouteille. Toutefois, il se rappelle d'un détail, un Ancien de la réserve qui est venu cogner à sa porte et qui est resté sur le porche un bon moment en décidant d'attendre que Joe veuille bien daigner lui ouvrir, lui lançant de temps à autre quelques mots depuis l'autre côté de la porte du mobile home pour l'inciter à se bouger et venir échanger quelques mots.
Aussi, en ressortant un peu plus tard de la pièce, nous creusons cet alibi et je me charge alors d'aller sur les lieux pour rencontrer l'Ancien en question et vérifier les faits. Lesquels s'avèrent exacts après que je l'ai cuisiné subtilement sur ses activités du soir en question et ai même récolté quelques détails qui prouvent doublement que en plus de cela, une fille de la Réserve l'a vu squatter le perron du mobile home de Wahkan et a entendu Joe balancer au vieux en ouvrant la fenêtre de lui foutre la paix et qu'il n'était pas d'humeur à tailler un bout de bavette.


 
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