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Always be a failure   Always be a failure EmptyMer 10 Juil - 2:56


Always be a failure
One of the things about music and making beats is making something and watching someone's reaction, knowing you can do something to manipulate the way people move or act.
Roberta n'est pas venue seule dans ce bar aux lumières tamisées ; elle est accompagnée de deux amies, deux sœurs très festives. Elles sont idéales pour les soirées bruyantes et arrosées. Avec elles, Roberta sait qu'elle ne sera point interrompue ou ramener à l'ordre. Avec Gale, c'aurait été une tout autre histoire.

Dans ce bar relativement bondé, elle est assise à une table circulaire où trônent déjà quelques verres vides. Deux étaient à elle. Le troisième, elle le tient entre ses doigts au verni bleu pâle. Depuis une heure, elle attend un musicien avec impatience : Sheitan. Dorénavant, elle se déplace chaque fois qu'on lui fait savoir qu'il jouera et chantera quelque part. C'est son moment à elle, celui qu'elle crée pour regarder un artiste étaler une partie de son histoire. La musique reflète une part de vie à laquelle peu s'attarde. Les gens se contentent d'entendre en surface, de rêver d'illusions aux sons émis. Mais elle se concentre davantage aux cordes vocales parfois fatiguées, aux contrecoups mélodieux des poignets épuisés. Elle regarde généralement le musicien avec la certitude qu'elle pourra un jour avoir un impact sur sa vie. Elle ne veut pas être une groupie inconnue ; elle veut être celle qu'il regardera directement dans les yeux. En général, elle cible les gens, ne laisse entrer qu'une poignée de personnes dans son cœur. Et chacune de ces personnes lui apporte un élément nouveau : joie, tristesse, colère, envie, jalousie, fierté, sensation, etc.

Rusty n'est pas à ses côtés ce soir, mais comme elle savait qu'il avait un « petit boulot » (il n'a pas besoin de mettre des mots sur ce qu'il fait, en général elle comprend et n'insiste pas), elle a préféré ne pas mentionner qu'elle sortait de son côté. Doucement, subtilement, la fille tire sur le tissu de son legging trop moulant au niveau de sa cuisse. Elle pense trop souvent à son meilleur ami pour que ce soit « normal. »

Une des sœurs revient à la table, rigole fortement et se laisse choir sur la chaise que Roberta soupçonne d'avoir craqué sous ce poids lourd. Dans sa maladresse, la sœur a failli renverser les trois verres qu'elle vient de ramener avec elle. Robbie n'a pourtant pas encore terminé le sien. Celle-ci pose d'ailleurs un regard suspicieux au verre glissé devant elle. Elle pourrait remercier son amie, mais se contente de relever les yeux vers la petite scène au fond de la pièce. Un musicien s'installe. Si Robbie mime être détachée et concentrée, c'est qu'elle a vu son amie glisser un truc dans les verres quand elle était au bar. Qu'importe ce qui se trouve dans cet alcool, si elle le boit, elle perdra toute notion du temps. S'il y a bien une chose qu'elle déteste avec la drogue, c'est qu'on lui en impose à son insu. Personne dans cette pièce ne semble avoir soupçonné quoique ce soit. Robbie se cale dans sa chaise, laisse croire qu'elle est à son aise. C'est dans un moment comme celui-ci qu'elle se rend compte que le file entre « connaissance » et « amitié » est excessivement petit.

La musique va bientôt commencer. Robbie a terminé son dernier verre. Son amie pose sur elle un regard insistant et amusé. « Bois », invite-t-elle. Pour avoir la paix, Robbie porte le verre douteux à ses lèvres, goutte la mixture piégée, puis le repose. Ainsi, contente-t-elle son amie? Intérieurement, elle sait qu'elle ne doit pas le boire. Elle ne veut rien oublier de cette soirée, mais surtout Rusty n'est pas là pour assurer ses arrières si elle devait déconner. Il fait tellement chaud dans cet endroit. Du coin de l'œil, elle s'assure d'avoir dans son champ de vision et la salle de bains et la porte de sortie. Dans ce balayage visuel, elle a remarqué plusieurs yeux en administration devant le musicien. Tous les autres ont poursuivi leurs discussions.

La soeur innocente se lève, termine son verre corrompu d'un coup et s'éloigne sans mentionner où elle va. Robbie la suit des yeux jusqu'à la perdre du regard définitivement. Cette soirée lui semble venir d'une autre dimension tant les choses étranges s'enchaînent. Elle accuse la boisson de lui jouer des tours.

-Tu devrais finir ton verre, tu te sentiras mieux, ajoute la deuxième sœur toujours accoudée à la table.

Et pour appuyer ses dires, elle caresse doucement le bras de Robbie avant de retirer sa main pour langoureusement s'étirer. Cette amie veut désespérément s'amuser ce soir. Peut-être un peu trop.

- Ce musicien est vraiment mignon, enchaîne l'amie.

Elle a bu un verre de trop. Ça se sent dans son attitude. Robbie se sent dès lors coincée entre son envie de s'amuser et son envie de profiter de ce chanteur que son amie ne semble même pas reconnaître. Alors, un brin manipulatrice, Roberta lui fait savoir qu'un type au bar ne cesse de l'admirer avec désir, qu'elle devrait aller lui parler. Ça lui changera sûrement les idées. C'est faux, mais c'est un détail. Emballée, l'amie replace correctement sa chemise, se prépare donc à se lever pour aller s'amuser. Mais avant de s'exécuter, elle revient à la charge :

- Fais-moi une faveur, bois ton verre et je promets de ne pas te piquer ton meilleur ami pour une nuit, souffle-t-elle en ajoutant un petit clin d’œil espiègle. Ensuite, je rejoins mon admirateur au bar. On marche comme ça?

La musique joue. Robbie est frustrée de ne pouvoir regarder le musicien, car son attention est portée sur la supposée amie qui la menace par de douces paroles sensiblement amicales. Robbie déteste se sentir manipulée ainsi, mais elle sait que son amie va insister toute la soirée, toujours plus imaginative dans ses tentatives de la faire céder. La musique s'imprègne à son esprit, lui rappelle de ne jamais faire confiance aux tiers personnes. Elle pourrait boire ce verre, pourrait ensuite se rendre à la toilette pour vider son estomac aussitôt. Elle ne veut pas que cette amie s'approche de Rusty.

- T'as raison, on est là pour s'amuser.

Les choses ne sont pas normales dans ce bar, ce soir. Mais Robbie fait abstraction de chaque détail, se contente d'être ancrée dans la réalité qui se résume à la texture de la table, à la sensation du sol sous ses semelles, au liquide qui se glisse sur sa langue, à l'amie satisfaite. Robbie s'arrête de boire pour ne pas finir son verre.

ToScroll, 2018

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Re: Always be a failure   Always be a failure EmptyMer 10 Juil - 13:09


Un pied sur la scène. C’est la troisième fois qu’il le fait dans cette ville, ce mois-ci, et Sheitan ne prend toujours pas l’habitude de cette sensation qui s’empare de lui lorsqu’il se sent monter d’un étage en arrivant à cette petite hauteur. Le bois craque sous ses chaussures, il a l’impression que c’est amplifié par le micro qui est déjà branché, à côté d’un siège à la hauteur réglable. Ses yeux se ferment une fraction de seconde, le temps de trouver le courage de faire un nouveau pas. Les lumières sont tamisées, bien moins éclatantes que sur ces immenses scènes où il avait prit l’habitude de ne plus voir le public. Son coeur bat, vite, et fort. Est-ce à cause du stress, ou à cause du manque que la drogue commence à faire ressentir à son organisme ? Bart n’en a aucune idée. Bart, c’est la personne qu’il a l’impression de redevenir dans cette ville. On continue à l'interpeller, à longueur de temps, sous son nom de scène, véritable nom d’identité. Mais quand il était gamin, dans cette ville, on l'appelait Bart, c’était comme ça qu’il se sentait mieux. Bart, il ne se droguait pas. Il profitait de la musique à petite échelle ; des concerts dans des bars, dans des fêtes ou des soirées pour la ville. Pour les fêtes de fin d’années scolaires. Minimaliste, mais heureux.

“ - Est-ce que tu penses qu’il va encore jouer de nouvelles musiques ?”
“ - Je sais pas…” Un tintement de verre interdit à Sheitan d’entendre un bout de la conversation que les filles au plus près de la scène, assises autour de verres sans alcool vu leur âge, sont en train d’avoir. “ Celles de la dernière fois étaient sublime.”
“ - Ouai, fin, il est pas censé être batteur, à la base ?” Une fille, qui semble moins intéressée, -ou peut-être blessée qu’il soit le seul survivant branlant de son groupe favoris ?- reprend comme si de rien était.
“ - Il chantait, avant de partir d’ici.” Une petite blonde, plus timide, parle. Elle ne les regarde pas, se contente de regarder Sheitan approcher du fauteuil avec son matériel. “ Vous devriez vous taire, ça ne va pas tarder à commencer…”
“ - Ouai; bref…” Piquée au vif, son amie décroise ses bras pour attraper son verre. “ Il doit pas avoir les droits de les chanter, de toutes façon… ça serait dégueulasse.”

Bart entend bien cette conversation qu’il aurait voulu sourde. Et il est d’accord avec la dernière, même s’il a lancé un regard plus doux à celle qui le défend. Jouer les chansons de son dernier groupe est impossible ; par la loi, mais surtout parce qu’il n’aurait jamais osé le faire. Tous ces souvenirs appartiennent à un monde qu’il a l’impression de ne pas avoir le droit de manquer.

La petite valise qu’il se porte transforme rapidement en petit synthétiseur sur pied. Le sien, son propre matériel, celui sur lequel il a enregistré ses trois nouvelles et dernières chansons. Celles qu’il serait incapable de chanter ici, parce que ça ouvrirait la porte de ses sentiments présents, existentiels. A ses yeux, c’est plus facile de retravailler de vieilles musiques qu’il a composé à l’époque de son adolescence, pour les jouer sur cette nouvelle scène. De vieilles mélodies qu’il aime particulièrement, l’image de Cheyenne se dessine devant ses yeux à chaque fois qu’il les joue. C’est bien plus tendre et sympa à entendre que les pleurs et désespoir d’un homme qui dit avoir tout perdu.

Le silence se fait lorsque les premiers accords se font entendre. Accord pré-enregistrés pendant ses entraînements et qu’il se plaît à faire découvrir au public. Une première musique qui a déjà été jouée deux semaines plus tôt. Elle entraîne les gens, comme sa propre voix douce sur des paroles qui le ramènent loin dans ses souvenirs de Longford. Les gens semblent être bien, écoutent sans parler, alors que la personne qui s’était assise pour chanter avant lui n’avait pas eu autant d’entrain. La musique se termine, et c’est à ce moment-là que le bocal géant en plastique est lancée parmi le public. Un moyen de récolter de l’argent pour l’artiste ; tous les billets sont bons à prendre et tout le monde n’est pas obligé de donner quelque chose. Et c’est lorsque le premier billet tombe dedans que les accords d’une deuxième musique se font entendre. Différents, pas vraiment les siens.

Fut-un temps, avait couru sur internet une vidéo où Dren et Sheitan avaient joué ensemble le tout premier générique de la série Pokémon. Pourquoi a-t-il ressenti le besoin de chanter, de jouer cet air là précisément, dans ce petit bar à l’allure vieillot ? Surement à cause de la conversation qu’il a entendu un peu plus tôt. Et en chantant ce morceau qui ne lui appartient, il a réussi à faire pleurer la fille du devant qui n’avait pas l’air très heureuse d’être là. Est-ce la nostalgie, qui la fait fondre en larmes ? Mais elle n’aura jamais aussi mal que lui en pensant à Dren. Parce que personne n’a jamais su la liaison qu’ils avaient eu. Les fans ont espéré, mais rien n’est jamais sorti.

Lorsqu’il entame le troisième morceau qu’il va jouer ce soir, il y a déjà pas mal de billets dans le récipient qui tourne dans la salle. Mais il n’y a toujours pas le visage de Cheyenne dans le public. Mais ça ne l’empêche pas de chanter cette vieille chanson qu’il a lui-même composée il y a bien des années. WELL OFF - résonne avec mélodie, tendresse, et rythme dans le bar. Cette musique qui lui fait plus d’effet aujourd’hui, qu’à son jeune âge où il l’avait écrit.

“ - Sheitan !” Une voix féminine attire son attention lorsqu’il descend de la scène pour une pause. Encore deux musiques seront jouées, mais il a besoin d’un break. “ Tu veux bien me signer un autographe ? S’il te plait…”

Lui qui n’avait rien signé depuis son retour à Longford, se voit attraper le crayon qu’on lui tend. Il signe, une, deux, trois fois, et prends quelques photos avec les plus jeunes qui se prennent là. Il semble dans son élément, souriant, amicale, très proche de ses fans. Qui pourrait penser qu’il est tant brisé de l’intérieur ? Et lorsqu’il s’éloigne pour s’aventurer vers le bar, il retrouve une certaine tranquillité. Un verre de rhum glisse sur le comptoir, avec un clin d’oeil de la par du barman. Il sourit, attrape ce dernier et l’apporte à ses lèvres, tout juste à temps pour boire une gorgée avant de sentir deux doigts venir tapoter avec gentillesse et délicatesse son épaule.

“ - Excuse-moi… c’est toi qui était en train de chanter ?” Quand il se retourne, il n’a pas besoin de répondre pour savoir que la fille qui l’aborde est bien au courant de ce fait. “ C’était génial… je suis sure qu’un jour, tu vas percer avec ta voix !”
“ - Merci, c’est gentil.” Avait-il simplement répondu avec un léger rire, comme surpris qu’elle dise ces mots. Sait-elle au moins à qui elle parle ? “ Je suis meilleur musicien que chanteur…”

La fille semble rigoler aux mots de Sheitan comme si c’était une blague, comme s’il avait dit quelque chose de drôle. Il comprend par là qu’elle a certainement vu un verre de trop. Et lui, ça ne l'empêche pas de prendre une nouvelle gorgée. Ses doigts tremblent un peu, mais on peut facilement mettre ça sur le compte du stress. Et il ne s’y attarde pas, comme la fille qui se décale pour lui montrer la table la plus proche du bar, ou deux filles sont assises, deux filles qui les regardent.

“ - Tu permets que je te présente mes soeurs ?” Il hausse les épaules à cette demande, et emmène son verre jusqu’à cette table, sans savoir qu’elles sont toutes plus amies que soeurs. “ Moi, c’est Arianna , et ça c’est Bridgess et là, Roberta.”
“ - Enchanté,” Dit-il d’un signe de tête courtois, ce sourire jovial forcé coincé aux coins des lèvres. “ Attendez, désolé.”

Il n’a fait qu’apercevoir le visage des demoiselles, car son téléphone vient de vibrer. Lorsqu’il le regarde, il découvre un sms de la part de Cheyenne qui s’excuse cent fois de ne pas être là. Qu’un client a eu besoin d’elle en urgence, qu’elle l’embrasse, et qu’ils se retrouveront à la maison plus tard. Il a répondu, en posant bien évidemment son verre sur la table des filles, avant d’enfouir le téléphone à l’endroit où il se trouvait. Et lorsqu’il redresse le visage, ses yeux entrent directement en contact avec ceux de la dénommée Roberta. Lui, se met légèrement à froncer les sourcils. Ces traits lui disent quelque chose, sans qu’il ne puisse pourtant poser le doigt dessus. Alors, même s’il écoute ce qui se passe autour de lui, ce qui se dit, ses pensées tentent de retrouver l’endroit d’où il la connaît. Est-ce quelqu’un de son passé, ou simplement un de ces nombreux visages qu’il croise à Longford ?
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Re: Always be a failure   Always be a failure EmptyJeu 18 Juil - 23:50


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Roberta bouillonne de l’intérieur. Pas seulement à cause de l’alcool, mais également à cause de ses copines qu’elle trouve désagréables ce soir. Alors pour ignorer celle toujours assise à la table, elle plonge littéralement dans son portable. Tête baissée, elle fait défiler ses applications du pouce afin de trouver sa conversation préférée : celle où elle peut échanger avec Rusty. Chaque fois qu’elle cligne des yeux, son clavier semble inverser les touches. Robbie n’est pas stupide, car elle sait que les verres ont été trop nombreux ce soir. Malgré tout, elle essaie d’enchaîner quelques mots à envoyer à son meilleur ami. Elle se doute qu’il ne pourra répondre s’il effectue ce « petit boulot. » Le faire, néanmoins, la rassure, c’est l’important.

La seconde soeur semble être revenue avec un ami, mais Robbie reste concentrée. Elle est douée pour ça. Du coin de l’oeil, malgré tout, elle perçoit qu’il est également sur son portable. Ça leur fait au moins un point en commun. Et puisque ses repères sont sens dessus-dessous, elle préfère ne pas tourner la tête immédiatement. À cause du brouhaha, même la voix du type ne se rend pas jusqu’à ses oreilles. Pourtant, elle pourrait reconnaître cette voix en toute sobriété.

Le charmant Rusty recevra :

1. C’est toi l’expert des aliens, tu crois que j’en suis un avec deux pouces sur une même main? Je ne sais plus sur quelle touche appuyer.

Elle remercie d’ailleurs son correcteur automatique et son don en français. Elle présume que tout est bien écrit, mais elle sera fixée seulement au lendemain, lorsque son cerveau - particulièrement sa vision - sera moins chamboulé par l’alcool. Stupidement, elle parvient à se faire sourire elle-même lorsqu’elle dit des bêtises à son meilleur ami, parce qu’il fait la même chose parfois (souvent). Le second message est plus sérieux, cependant.

2. Écris-moi quand t’es disponible, j’aurai peut-être pas de chauffeur ce soir. Je te donnerai une adresse.

Dès lors, elle redresse la tête. Elle s’attendait à n’importe quel type paumé trouvé dans ce bar, mais ne pensait pas croiser le regard du musicien, si près du sien. Ce n’est pas une illusion, leur regard se croise réellement. Et son coeur s’affole. Sa réaction est surprenante, parce qu’elle rêve de cette proximité depuis des années (ce que ses copines n’auraient jamais pu savoir d’ailleurs) : elle se redresse ; sa hanche heurte la table. Le verre corrompu qu’elle buvait est volontairement renversé. Elle ne boira pas cette merde et ne perdra pas davantage ses capacités. Le liquide est propulsé sur la table et explose sur Bridgess. Cette dernière marmonne un truc, mais prononce fortement « Robbie, merde, tu pourrais faire attention. » Ladite Robbie n’est pas désolée ; c’est le karma. Que disait Sheitan, déjà, en arrivant? Elle essaie de se souvenir, au travers du brouhaha. Enchanté. Ils ont été présentés? Voilà qu’elle est déjà perdue. Elle répond poliment, car c’est ainsi qu’on l’a élevée :

- Enchantée.

Elle voudrait rester (son sourire stupide doit la trahir), lui poser mille et une question. Mais Bridgess a mis un truc dans son verre et cela commence à la rendre dingue, de ne pas savoir. Et même si Robbie rêve de ce moment depuis excessivement longtemps… elle peut encore attendre, être moins désorientée. Elle considère souvent que son image n’est pas importante, qu’elle se soucie peu du jugement, mais c’est faux. Rusty le sait, qu’elle prend soin d’elle, qu’elle garde une distance avec les gens. Son image c’est sa fausse assurance, sa fausse confiance. Et là, elle se sent vulnérable. C’est déstabilisant.

- T’avait l’air bien ce soir, c’était agréable. J’aurais eu envie d’en profiter plus.

Elle lui parle directement. Non pas des paroles, ni de la musique, ni de son autographe. Elle voulait au moins dire quelque chose avant de s'éclipser. Et dans la confusion de son esprit, c’est tout ce qu’elle a réussi à dire avec sincérité. D’ailleurs, ce type lui ferait perdre pied si elle n’avait pas une main sur le dossier de sa chaise. Ce n’est qu’ensuite qu’elle prend conscience de lui avoir parlé comme si elle le connaissait depuis toujours, comme si elle savait lorsqu’il est bien ou non. En fait, il semblait calme lorsqu’il interagissait avec les fans qui l'approchaient. Le sourire qu’il arborait ne faisait que le rendre plus humain et vivant. Elle inspire, ferme les yeux, ajoute :

- Je dois aller à la toilette, désolée.

Elle ne lui sert pas la main, ne cherche pas à rester à cette table. Mais en chemin vers la toilette, elle ne remarque pas son sac à main laissé près de sa chaise. Son portable est fermement tenu dans sa main, c'est ce qui compte. Le corridor des toilettes est bondé ; plusieurs femmes attendent en ligne. Merde. Elle voulait juste se vider l’estomac pour chasser ce poison de son organisme. Et aucune alerte n’a résonné, signe que Rusty doit être effectivement occupé. Sans hésitation, elle se glisse devant la toilette des hommes où seulement deux types attendent. Une toilette reste une toilette. Elle s’adosse au mur, et par curiosité, elle replonge dans les photos de son portable. Puisqu’elle n’en possède pas énormément, il est facile pour elle de trouver celle qu’elle désire par-dessus tout : celle de Sheitan, à ce concert, voilà quelques années, à Dallas. Elle en garde un bon et un mauvais souvenir. Après ça, la famille n’a plus jamais refait de voyage. Mais, c’était bien. Le concert a été le premier et le dernier. Ses doigts lui font défaut, le portable lui glisse des mains. Elle a d’ailleurs une impression de déjà vu. Heureusement, cette fois, personne ne vient briser l’écran de celui-ci de son pied.

ToScroll, 2018

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Re: Always be a failure   Always be a failure EmptyJeu 25 Juil - 11:23


Un verre est renversé sur la table, et ça ne semble inquiéter personne. Même Sheitan ne s’en rend compte que lorsqu’il pose ses yeux dessus ; le liquide glisse sur la table jusqu’à atterrir par terre. Par miracle, le verre ne roule pas sur lui-même ; il se contente de rester à sa place, comme s’il était déjà collé par le sucre de l’alcool. Du moins, jusqu’à ce qu’une des filles se mette à ronchonner parce qu’elle s’en est prit sur ses vêtements. Sheitan est trop occupé par le regard qu’il échange avec la fille au verre maintenant vide, qu’il ne fait pas attention à ce qui se passe autour. Cheyenne qui ne viendra pas à réussi à toucher son petit coeur. Déçu ? Peut-être un peu. Simplement parce qu’il a pris l’habitude de la voir là lorsqu’il chante. Sa présence est bien plus réconfortante qu’elle ne pourrait l’imaginer. Un mince sourire se dessine sur ses lèvres au compliment de Roberta.

“ - T’avait l’air bien ce soir, c’était agréable. J’aurais eu envie d’en profiter plus.”
“ - Merci…” Avait-il soufflé avec toute la timidité qu’on lui connaît. Sheitan n’est pas comme toutes ces célébrités qui ont prit la grosse tête. “ Reste, et tu me verras remonter sur scène un peu plus tard.”

La façon d’agir de cette petite bonne femme, et son détour lorsqu’elle s’éloigne pour se rendre au toilette, lui ferait presque penser qu’il ne l’intéresse pas. Mais n’est-ce pas ce qu’il aime, ce qu’il apprend à aimer, dans cette ville ? Les gens qu’il peut y croiser n’ont rien à voir avec les fans, les groupies, qu’il pouvait rencontrer à l’extérieur de ces montagnes. Même les filles qui se sont approchés de la scène, un peu plus tôt, n’ont rien d’aussi excentriques que celles qu’il a déjà pu croiser dans le passé. Et même s’il se proche de ses fans, des gens en général, Sheitan n’a pas vraiment de lien avec eux. Il les tutois comme il le fait avec tout le monde. Est-ce parce qu’il est proche de ses fans ? Ou simplement parce qu’il est un être humain facile à approcher.

Les minutes défilent, et Sheitan est resté avec cette fille au chemisier tâché. Elle semble ne plus s’en faire à cause de ça dès lors que l’attention de l’homme est posée sur elle. En réalité, il ne sait pas vraiment ce dont ils ont parlé ; une conversation qui ne devait rien avoir d’intéressant puisqu’il a ressenti le besoin de s’échapper. D’un signe de la main, il a montré au barman le sac à main qui est resté à la table ; maintenant qu’un membre de l’équipe à les yeux dessus, il faudrait être fou pour tenter de le voler et partir avec en courant. Malgré son nom porteur de malheur, Sheitan est bon, il est juste, il est amical et souriant avec toutes les personnes qu’il croise.

Ses doigts tremblent légèrement, et cela n’a rien à voir avec le stress. Ni-même avec le besoin de ses doigts de parcourir les touches de son synthétiseur, qui est resté installé sur scène pendant que des musiques plus douces, basiques, tournent grâce au système sonore de la boutique. C’est le manque de drogue, de plus en plus oppressant, qui se fait ressentir. Voilà quelques temps qu’il n’a pas piqué sa peau pour y injecter du liquide à travers une seringue. Pourquoi ? Tout simplement parce que ça le met dans un état pitoyable dans lequel il ne veut pas être vu par Cheyenne. Alors, il trouve d’autres drogues pour tenter de résoudre le problème. Mais rien n’y fait réellement. Les drogues douces le sont beaucoup trop pour lui, et le reste ne le fait pas oublier la vie. Aujourd’hui, il n’a pas spécialement envie d’oublier… il vie de plus belles choses que ces dernières années. Mais Sheitan, tout du moins son corp, a besoin de quelque chose pour détendre ses muscles, pour faire du bien à toutes ces cellules accro à ces sensations différentes -et atroces, que les drogues leur procurent.

“ - C’étaient tes affaires, à la table ?” Il demande, même s’il est surpris de la trouver dans cette file. “ Le barman a prit ton sac pour le mettre derrière le bar. Pense à aller le chercher…”

Si Sheitan s’est échappé des griffes de Bridgess, et qu’il est venu près des toilettes pour trouver un coin tranquille, ce n’est pas seulement pour s’enfuir de cette fille à la langue trop pendu. Dans la poche de sa veste, à l’intérieur, il y a un petit sachet avec une poudre blanche à l’intérieur ; de la kétamine qu’il compte sniffer pour se détendre. Pour se faire du bien, et pas spécialement pour les hallucinations que ça va pouvoir lui donner. Est-ce qu’il l’aurait fait si Cheyenne était venu, ce soir ? Certainement pas. Et c’est pour ça qu’il se jette aux toilettes dès qu’il en a l’occasion.

Quand il est arrivé, Roberta était sur son téléphone. Une photo de lui qu’il a eu du mal à replacer -après y avoir volé un regard. Et c’est grâce à cette photo qu’il se souvient d’où il a croisé cette fille. Dallas, un concert de folie où ils se sont autant éclatés sur scène, qu’après dans la ville. Et c’est grâce à cette photo qu’il n’a même pas l’intelligence de lui demander ce qu’elle fait dans cette file, face aux toilettes des garçons. En réalité, il n’en aurait rien à foutre. Mais Sheitan aurait pu poser la question pour lancer la conversation. Après tout, un homme est devant eux dans la file.

“ - Je savais bien que je t’avais déjà vu quelque part…” Dit-il en montrant le téléphone de la fille, d’un signe de tête. “ T’étais à Dallas, y a quoi… 4 ans peut-être ? “ Il sourit, bêtement, parce qu’il n’a pas vraiment la mémoire des dates. “ Tu faisais parties des filles qu’ils ont fait rentrer en coulisse après le concert, non ? T’étais accompagnée, je crois…” Sheitan, il pose son dos contre le mur, prêt à attendre encore longtemps pour s’infiltrer dans les toilettes. “ par une asiatique, je crois. J’espère que tu t’es éclaté autant que nous, parce que ce soir là, c’était la folie…”
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Re: Always be a failure   Always be a failure EmptyMar 30 Juil - 23:35


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Il n’est pas dans les habitudes de Roberta de replonger dans les souvenirs, d’ouvrir une boîte et d’en sortir des fragments de mémoire. La photo qu’elle regarde sans l’examiner est l’un de ses fragments qu’elle n’a jamais pris le temps d’admirer. La photo n’a été vue que deux fois - trois avec ce soir. Une première fois, prise sur le vif. Une seconde fois, pour la montrer à son meilleur ami Rusty. Ce soir est une exception à la règle. Avoir une conversation directe avec, assurément, son seul idole était nettement mieux que dans ses désirs. Dans son engouement, elle avait peur de lui sauter à la gorge pour l’enlacer, avait peur de perdre la parole, muette comme une tombe. Elle est restée elle-même malgré la substance qui coule dans ses veines. Observer la photo, la tête légèrement inclinée, ne pouvait que la détendre un tantinet. Et plus elle tarde à atteindre la toilette, plus son sang assimile cette substance qu’elle ne pourra régurgitée.

Le musicien s’est échappé de son téléphone pour se retrouver à quelques centimètres d’elle. Il n’est ni brusque ni vulgaire. C’est une personne calme qui discute sans chercher à attirer l’attention. D’un simple regard dans le couloir, les impressions de Robbie sont fondées : personne ne s’attarde à sa présence, trop concentrée à pianoter sur un téléphone ou à discuter avec un pair. Alors elle repose ses yeux sur lui, un brin souriante. Il a mis ses effets personnels en sécurité :

- Merci.

Heureusement pour Roberta, elle ne ressent pas le besoin de déterrer des souvenirs, car elle se souvient. Effectivement, son raisonnement est exact ; elle se trouvait bien à ce concert, voilà environ 4 ans. Elle serait capable de lui mentionner la date, les musiques interprétées et le nombre de personnes présentes, mais évite de le faire. Des informations superflues alors qu’il a déjà engagé une nouvelle branche de la conversation. Sa demi-soeur. Une question à laquelle elle ne s’attendait pas.

- Premier et dernier concert à ce jour, souffle-t-elle en fermant l’écran de son portable pour le glisser dans la poche de son jean. Un des meilleurs souvenirs que je garde d’elle.

Elle espère ressentir les vibrations de ce dernier à défaut de ne pouvoir entendre les alertes dans cet endroit. Elle veut désespérément un moyen de transport pour ne pas passer la nuit dehors. Il est évident qu’elle ne montera pas en voiture avec ses amies ; elles ne seront pas en état. D’ailleurs, elle devrait leur subtiliser la clé de la voiture. Elle est téméraire, certes, mais pas stupide au point d’avoir un accident. Disons que Bradley a su inculquer un certain savoir-vivre dans la famille avec son métier. Vue son état, elle ne contactera pas un parent. Au pire, elle louera une chambre dans un motel environnant.

Observatrice malgré sa vigilance amoindrie, elle remarque la main qui se glisse légèrement dans une poche, touche du bout des doigts un sachet qu’elle n’a aucune difficulté à reconnaître. Sans s’y attarder davantage, elle se décale puisque la file est de plus en plus courte. Son objectif est toujours la salle de bains des hommes. Le musicien va s’offrir un plaisir discret, mais qui lui fera probablement savourer une soirée qu’il aura préparée. Robbie aurait aimé choisir si, oui ou non, elle voulait se défoncer d’une quelconque façon. Elle ne juge pas. Un moment, elle envoie la tête vers l’arrière, ferme les yeux. Elle se déplacera lorsqu’elle entendra la porte s’ouvrir et se fermer.

- Tu sais, en ce moment, ça me demande beaucoup d’énergie de ne pas réclamer un autographe.

Une groupie reste une groupie malgré tout. Elle est honnête, mais pas désespérée. Doucement, elle entrouvre un oeil pour le regarder. Il doit bien se douter qu’elle connaît sa musique pour avoir un jour été à son concert, pour un jour avoir été en coulisse pour bénéficier du privilège de voir le groupe intimement.

- Quoique Bridgess pourrait croire que tu me files ton numéro, ça lui évitera de m’obliger à rencontrer quelqu’un ce soir.

La dernière personne entre dans la toilette. Elle se décale à nouveau. En même temps, elle glisse son pouce contre sa lèvre, cherche à voir si elles sont engourdies ou encore pâteuses à cause de la substance. Dans son intérêt, elle n’a pas entièrement bu le verre. Et selon son raisonnement, elle ne devrait pas ressentir davantage de vertiges. Rusty aura su l’immuniser à sa façon au fil des années. C’est désormais au tour de Robbie d’entrer, mais elle se doute, vue les mains tremblantes de sa célébrité préférée, qu’il ressent un manque. Elle lui fait un signe de tête pour passer en premier. Elle n’a même pas envie de pisser. Elle a même oublié pourquoi elle attendait - à cause de sa présence ou de l’alcool? C’est mal d’encourager au vice, mais elle-même y succombe souvent.

- Profites-en pour moi, dit-elle en mentionnant le sachet ; c’est pas de son niveau, car elle se contente des herbes de Rusty.

Mais comme proposé plus tôt… elle a bien envie de rester un peu plus tard pour le revoir monter sur scène. Si Rusty tarde à répondre à son message, elle aura de quoi s’occuper.

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Re: Always be a failure   Always be a failure EmptyLun 5 Aoû - 21:07


Entendre les gens parler de ce temps là lui fait toujours du bien. Même si ça lui fait aussi un peu de mal. Mais Sheitan est comme ça, toujours perdu entre deux sentiments qu’il n’arrive pas à joindre. Le bonheur et le plaisir d’avoir été si bien sur scène, d’avoir su profiter de tout ce que ça pouvait lui apporter, d’avoir su aussi en profiter dans les coulisses avec sa moitié. Mais ça lui fait aussi mal, voir plus, parce que ça lui rappelle la dureté de la vie ; ils ne sont plus là pour faire partie de son quotidien. Est-ce qu’aujourd’hui il lui arrive parfois de se demander ce que serait devenu sa vie, si le jet privé ne s’était pas craché ? Tous les jours quand il se couche en dehors de la maison de Cheyenne. Mais plus il passe du temps à ses côtés, et plus il parvient à se dire qu’au moins, il a quelqu’un de bien à ses côtés. Même si ce n’est pas le même amour, même si ce n’est pas la même relation qu’il pouvait avoir avec l’autre musicien à l’époque. Cheyenne est une amie, un pilier qu’il le soutient certainement avec plus de force que les autres ; sans elle, il ne serait pas là maintenant.

“ - Tu sais, en ce moment, ça me demande beaucoup d’énergie de ne pas réclamer un autographe.” Elle le sort dans ses pensées, et lui se contente de sourire en la regardant alors qu’il a toujours ce petit sachet blanc entre les doigts. “ Quoique Bridgess pourrait croire que tu me files ton numéro, ça lui évitera de m’obliger à rencontrer quelqu’un ce soir.”

Un franc rire le prend suite à cette blague, qui pourrait ne pas en être une. Depuis longtemps Sheitan a appris à faire la différence entre un fan, et un groupie. Celui qui vous regarde de loin, échange quelques paroles, et repart avec un autographe ou une photo. Et ceux qui hurlent dès qu’ils croisent une vedette, qui se mettent à courir dans tous les sens, et qui, surtout, empiètent sur son espace vital. Quitte à lui couper le souffle sans qu’il ne sache s’en sortir. La fille à ses côtés ; Roberta, elle n’a rien de cette deuxième catégorie. Il ne se serait pas permis de sortir ce petit sachet -même s’il l’a fait plus par automatisme que pour partager un secret. Après tout, qui croirait qu’aucun star ne s’amuse de temps à autre ? Surtout une de celle déchue, qui tombe bien bas, beaucoup trop bas.

“ - Tu pourrais l’avoir, ce numéro.” Dit-il simplement avec un sourire aux lèvres, alors que ce n’est plus son dos mais son épaule qui le maintient au mur maintenant qu’ils se sont décalés dans la file d’attente. “ A condition de pas l’donner à cette… Bridgess ?” Sheitan a l’air de demander comme s’il n’était pas réellement sur d’avoir retenu le prénom de la précédente fille. “ Ca a l’air d’être le genre de fille a faire tourner une information qu’elle aurait du garder pour elle.”

Changer de numéro n’est pas du tout ce dont il a envie ; c’est celui qu’il avait déjà à l’époque où il montait encore sur scène. Mélusine -son ancienne agent- ferait une crise démesuré s’il venait à devoir changer, parce qu’il ne lui donnerait pas le nouveau. Sheitan n’a pas l’habitude d’échanger son numéro avec une fan, mais il le donne pourtant à ces gens près à lui donner de l’argent pour un moment charnel avec lui. S’il a plaisanté en disant cela, Roberta pourrait quand même repartir avec.

Un signe de tête a suffit à remercier la plus jeune avant qu’il ne ferme la porte des toilettes derrière lui. L’endroit est suffisamment propre pour qu’il ose s’asseoir sur la cuvette pour être correctement installé. La poudre blanche finie sur son doigt avant qu’il ne la porte à son nez ; inspire la poussière de kétamine comme si c’était une drogue et pas un médicament à la base. Si les gens défilent dans les toilettes, Sheitan sait qu’il ne va pas pouvoir rester à l’intérieur assez longtemps pour que la drogue fasse effet ; entre cinq et dix minutes, c’est beaucoup trop long pour ne pas paraître suspect. Et si la fille derrière la porte sait très bien ce qu’il est venu faire à l’intérieur, cela n’empêche pas que la file a pu se remplir derrière lui. Détail auquel il n’avait pas fait attention en entrant. Et même s’il n’est pas venu là pour ça, il n’a pas hésité à pisser pour gagner quelques secondes qui passent trop lentement à son goût. Tirer la chasse. Laver ses mains, les essuyer vite fait sur son chandail avant de se regarder dans le miroir pour remettre quelques mèches de cheveux.

“ - Te perds pas, c’est immense là-dedans.”

Un trait d’humour accompagné d’un clin d’oeil pour Roberta quand il lui laisse la place. Et Sheitan, il se contente de retourner dans la grande salle pour s’asseoir à une table où des petits bancs molletonnés sont là pour l’accueillir. Là, on lui apporte un verre et une assiette pour qu’il puisse manger un bout. Il n’a rien commandé, mais c’est comme ça à chaque fois qu’il vient là. Ce soir, il aurait voulu en profiter avec Cheyenne, comme à chaque fois. Et alors que les premiers effets de la kétamine se font ressentir, c’est la fille trop bavarde qui se pointe ; Bridgess. Elle est collante et envahissante. Totalement le genre qu’il préfère éviter, mais Sheitan est courtois comme d’habitude. Il sait que la photo qu’ils viennent de prendre tous les deux finira par arriver sur instagram.

“ - Hey, monsieur !” Dit-il assez fort, avec un claquement de doigt, pour attirer la fille qui vient de sortir des toilettes. Il sourit comme un débile en captant le regard de Roberta. “ Tu veux pas t’occuper de ta copine ? T’as quand même l’air en meilleur état…” Cette phrase fut prononcée plus bas, parce que le sujet est tabou en société, mais ça ne l’empêche pas de rire à moitié à cause de la situation.
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Re: Always be a failure   Always be a failure EmptyMar 6 Aoû - 3:52


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One of the things about music and making beats is making something and watching someone's reaction, knowing you can do something to manipulate the way people move or act.
Lorsque le musicien parle, aimable et confortable, elle est immédiatement subjuguée par son aisance et sa présence. Elle ne pense qu’à une chose, sourire et écouter. D’ailleurs, il n’est pas contre l’idée d’offrir son numéro de téléphone. Elle ne saurait dire s’il mentionne ce détail par gentillesse ou s’il le pense vraiment. Il enchaîne : « Ça a l’air d’être le genre de fille a faire tourner une information qu’elle aurait dû garder pour elle... » Les lèvres de la fille s’étirent un peu plus, un sourire révélateur qui confirme les propos de l’homme. Mais curieusement, elle n’ajoute rien à cette hypothèse. Robbie garde tout pour elle, même les commérages. Sinon, comment se protégerait-elle? Elle n’est pas encore assez saoule pour parler si facilement.

L’homme va à la salle de bains. Elle ferme les yeux. Attend. Elle croit d’ailleurs s’endormir, mais il sort. Un brin d'amusement. Alors, par principe d’avoir attendu, elle fait ce qu’elle doit faire en prenant grand soin de se laver les mains. Elle oublie néanmoins d’expulser le poison déjà assimilé.

- Robbie chérie…

Lorsque Bridgess aperçoit son amie revenir des toilettes, elle se lève aussitôt, les bras tendus. Une fois Robbie à bonne distance, elle se fait solidement enlacée par son amie qui dandine d’un pied à l’autre. C’est à peine si Robbie ose lui toucher les hanches pour l’aider à se décoller légèrement. À ce moment, Robbie se doute que l’alcool n’est pas le seul produit illicite consommé ce soir, et ce, en plus du truc versé dans le verre. Elle-même n’est pas à ce point étourdie et désorientée. Par-dessus l’épaule de son amie, Robbie offre un sourire désolée au musicien. À la fois désolée parce que son amie est ingérable, mais à la fois désolée parce qu’elle aurait bien voulu s’asseoir un peu avec lui, même si ça n’impliquait aucune discussion sérieuse. Un moment qu’elle chérit depuis des lustres maintenant. Bridgess la prive de ce moment qu’elle n’aurait imaginé en rêve, parce que Robbie déteste rêver, déteste raconter ses rêves, déteste écrire ses rêves.

Sans avertissement et sans explication, la fille s’éloigne, accompagne les deux soeurs à l’extérieur pour qu’elles puissent prendre l’air. L’une fume sa clope. Il arrive parfois que Robbie aime en savourer une, mais ce soir elle préfère éviter tout partage avec ces filles. Les personnes qui marchent dehors possèdent un curieux regard, comme si des idées insatiables leur traversaient l’esprit. Robbie reste assise sur un muret, attend que le taxi appelé vienne les chercher. Elles titubent, se prennent en photo et chantent parfois des paroles incompréhensibles. Un petit vent s’est levé dehors. Il est frais, l’aide à respirer. Lorsque les filles quittent enfin les lieux, Bridgess l’enlace une dernière fois. Robbie est à la fois soulagée et libérée.

Elle s’autorise enfin à passer une soirée pour elle-même, malgré qu’elle puisse être seule et un peu paumée. Robbie déteste se retrouver seule en soirée, parce que personne ne peut la soutenir, garder un oeil sur elle. Elle délaisse facilement les gens, mais les réclame avec autant de rapidité. Elle en oubliait presque la présence du musicien avec toutes les conneries de ses amies. Mais une fois à l’intérieur, elle le repère aussitôt. Elle vérifie qu’il soit seul, puis enfin elle s’approche. Elle s’assoit à son tour dans un fauteuil, lequel l’avale presque immédiatement. Le soupir est instantané.

- Dis-moi qu'elle n'a fait aucune bêtise du temps que j'étais à la toilette. Si en plus je dois la rassurer demain.

Elle n'attend pas spécialement de réponse de sa part. Elle se contente de river un oeil sur lui. Une immense curiosité s'empare de la fille qui souhaite voir à quel point les effets de la drogue impactent sur cet homme. Elle n'est pas assez proche de lui pour juger sa consommation, mais elle aime voir le corps se détendre et la personnalité s'exprimer. Constatant elle-même qu'elle fixe avec un peu trop d'attention, elle bouge.

Robbie n’a rien à cacher dans son téléphone. Aucune photo osée. Aucune conversation trop bizarre. Aucune application utilisée trop souvent. Le fond d’écran, c’est une photo de Rusty qui regarde, une moue dépitée au visage, le plat qu’il a cramé, les yeux rougis. Quand il fume, c’est un trait mauvais cuisinier. Ce même téléphone qu’elle tend sans se cacher vers le musicien afin qu’il puisse y entrer son numéro. Elle n’a pas oublié. Elle n’oublie pas facilement. Son sourire est charmeur, mais elle reste à bonne distance, digne d’elle-même et de sa réputation. Elle ne se doute pas que Rusty a enfin répondu à ses nombreux messages et que l’alerte vient de poindre sur l’écran du portable.

- J'espère que ça ne pose aucun souci si je m'installe comme dans mon salon pendant que tu es sur scène?

Et elle mime fermer les yeux, poser sa tête sur le dossier et juste se laisser aller à profiter de cet instant. Dans cette position, le monde semble moins tourner autour d'elle. Le plancher est stable. Et ses doigts caressent l'accoudoir très délicatement sans s'attarder davantage à la texture, chose qu'elle ferait en état plus comateux.


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Re: Always be a failure   Always be a failure EmptyMer 14 Aoû - 14:38


Quand les trois amies s’éloignent, Sheitan se retrouve tout seul à la table. La musique est moins forte dans ce coin, les lumières tamisées. Même le bruit des conversations s’est adouci. L’ancien batteur en conclut que les deux filles étaient bien trop bruyantes, et que le temps est meilleur sans elles. Alors, il s’est permit de fermer quelques instants les yeux pour profiter du calme apaisant. Cela ne lui a pas permis de passer outre son estomac ; celui-là se met à grogner et l’oblige à ouvrir ses yeux pour profiter de l’assiette qu’on a déposé à la table un peu plus tôt. Il l’a dégommé en quelques secondes ; ce mec est un estomac sur pattes que rien n’arrête, et à qui rien ne fait peur. Il pourrait manger des quantités astronomiques de nourritures ; malbouffe et choses saines en tout genre. Si ce fut au départ à cause de la drogue qu’il prenait, le temps, les années, et les épreuves ont transformé ça en quelque chose d’autre. Aujourd’hui, c’est parce qu’il ne s’est toujours pas remis de ces jours entiers sans manger, lorsqu’il n’avait pas de toit sur la tête. A croire que son corps tout entier a peur de manquer de quelque chose, au point de devoir se goinfrer par crainte d’un lendemain sans rien.

Il était en train de sourire stupidement, en tournant sa paille dans le milkshake commandé entre temps. La kétamine le stress mais peut surtout faire avoir des hallucinations. Et quand il se retrouve trop longtemps tout seul, les choses commencent à déraper. Heureusement qu’il a été sorti de ses pensées par le poids de Roberta qui est englobée par le fauteuil dans lequel elle s’est assit ; ainsi, il ne voit plus ce petit skieur faire des sauts dans son milkshake. Quand bien même il aurait essayé de le retrouver d’un regard discret. Alors, il peut se concentrer sur elle et ses mots.

“ - [...] Si en plus je dois la rassurer demain.”

Sheitan s’est mis légèrement à rire en repensant au comportement de la fille saoule. Droguée ? Il n’aurait pas de mal à le croire, après tout, qui de mieux qu’un junki pour reconnaître de la marchandise. Mais l’homme s’est contenté d’hausser les épaules et de répondre simplement ; après tout, il n’a pas envie de s’étaler sur un sujet qu’il aura déjà oublié demain matin.

” - J’ai connu cent fois pire que ça.” Il glisse la paille entre ses lèvres et profite du goût sucré quelques instants avant de reprendre. ” Tu lui diras que tout va bien, t’inquiète.”

Il a tant l’habitude d’être regardé qu’il n’y fait même plus attention. Vous savez, cette sensation que l’on ressent lorsque l’on ressent une paire d’yeux posés sur nous. Cette impression d’être espionné, de sentir l’air manquer jusqu’à ce qu’on tourne la tête pour voir qui ose être aussi insistant. Sheitan ne ressent plus tout ça depuis tant d’années, qu’il ne fait même pas attention à celui de Roberta. Il se contente de remuer son milkshake alors que d’habitude, il le déteste trop liquide. Il ne redresse les yeux que lorsque le téléphone est tendu vers lui. D’abord, il la regarde sans comprendre. Puis le sourire qu’elle affiche lui rappelle cette conversation aux toilettes.

Un message s’affiche ; « t’es un alien meuf » et ça fait sourir Sheitan qui n’a pas pu s’empêcher de relever son regard vers Roberta. Il se demande ce que peut voir la personne qui se cache derrière « Clark Kent » en appelant la fille ainsi. D’ailleurs, qui se cache derrière ce surnom ? Parce qu’il est impossible que ce super héro venu de l’espace soit de chair et d’os. Ca le fait sourire un peu plus, au bon moment pour entendre ce qu’elle a à dire. Et lui, il a déjà laissé le message disparaître pour se rendre sur le clavier numérique du téléphone pour commencer à écrire son numéro.

” - J'espère que ça ne pose aucun souci si je m'installe comme dans mon salon pendant que tu es sur scène?”
” - Ca poserait problème si t’es d’ces gens nudiste.” Il rigole tout seul à sa connerie, enregistre son numéro sous « ___  ». “ T’es pas nudiste, hein ?” En glissant le téléphone sur la table pour le rendre à sa propriétaire, Sheitan récupère son verre. Bois une gorgée d’alcool, avant de l’échanger avec le milkshake. ” T’imagine pas le genre de gens qu’on peut rencontrer sérieux.”

D’un clin d’oeil il montre à Roberta qu’elle n’a rien à craindre. Il trouve même son comportement vraiment appréciable, contrairement à toutes les personnes qu’il croise dernièrement. Être mis à la porte, ou suivi ne sont pas des extrêmes qu’il aime atteindre. Avec elle, les choses semblent presque naturelles. Il ne se sent pas oppressé, n’a pas envie de fuir. Ce n’est pas seulement la kétamine.

” - Tu veux un truc à manger ?” Sheitan demande avec bonne humeur, reposant son verre de milkshake après avoir aspiré la dernière quantité de liquide. ” Genre un milkshake, ou un truc du genre ? J’suis sûr que t’auras un p’tit skieur toi aussi.”.

La porte s’ouvre et laisse entrer un courant d’air. Instinctivement, Sheitan s’est retourné dans l’espoir d’apercevoir Cheyenne entrer. Oubliant une fraction de seconde son message précédent. Il a l’air déçu lorsqu’il revient à table, et même si on dirait qu’il regarde tout d’un oeil féérique, il ne retrouve le sourire que lorsqu’il s’intéresse de nouveau à la fille à ses côtés. D’un coup de tête il tente de capter son attention, et lorsque leurs regards se croisent, il reprend la parole.

” - T’es du coin, nan ?” Il demande, attend la réponse pour poursuivre. Un petite sourire en coin des lèvres en repensant à toutes les histoires qui circulent sur la ville. ” T’as pas peur de rester traîner toute seule ? J’espère que t’as prévu un truc pour rentrer, tu pourrais tomber sur des trolls.”
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Re: Always be a failure   Always be a failure EmptyMer 21 Aoû - 0:21


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One of the things about music and making beats is making something and watching someone's reaction, knowing you can do something to manipulate the way people move or act.
Sheitan, il se montre rassurant - trop poli pour ne pas avouer qu'il était effectivement l'heure qu'elles quittent les lieux. Pourtant, même Robbie pense tout le contraire. Les deux potes étaient chiantes. Mais n’est-ce pas également la raison qui la pousse à les inviter lorsqu’une soirée se profile à l’horizon? Exactement! Robbie s’est elle-même mise dans cette galère, donc endosse pleinement sa stupidité. Si elle n’avait pas œuvré pour que tout se passe sans contrainte, elle ne se serait pas montrée aussi généreuse avec les deux soeurs. Toutefois, Robbie n’envisageait pas que ça aille aussi loin.

- Un petit skieur? demande-t-elle, une once de sourire sur les lèvres, reprenant son portable.

Elle sait que l’homme hallucine des choses ; parce qu’elle l’observe depuis un petit moment. Il a un sourire béat accroché au visage, il laisse parfois ses yeux dérivés sur le milk-shake, mais surtout il est davantage l'occase. Ce n’est pas pour lui déplaire, loin de là. Depuis le temps qu’elle souhaite le rencontrer, avoir une discussion avec lui, avoir son attention, elle n’ose parler. Elle apprécie l’entendre s’exprimer, car ainsi elle le découvre et n’a pas besoin de libérer elle-même ses secrets. Il est défoncé, mais cela ne le change pas ; il semble être davantage lui-même.

Alors comment pourrait-elle arrêter de le contempler de la sorte? D’un sujet à l’autre, il la transporte : nudiste, personnes bizarres... Il voyait peut-être un skieur dans son milk-shake, mais Roberta semble elle-même glisser au travers de la voix de Sheitan, beaucoup plus allumé et enjoué qu’au début. Comme si le musicien timide et torturé reprenait des couleurs. Voit-il un arc-en-ciel? C’est peut-être ce qu’elle voit, un arc-en-ciel, quand ses pupilles perdues entrent en contact avec les néons au plafond. Des néons qui se reflètent dans une ambiance quasi chaleureuse.

- Carrément, je suis affamée. Un milk-shake ne comblera rien du tout. Je crois même que je suis tentée par un énorme burger.

La petite princesse qu’est Roberta laisse régulièrement les gens payer pour elle, mais c’est hors de question que cela arrive avec Sheitan. Alors même s’il parle de commander quelque chose, elle le dit sur le ton de la plaisanterie sachant qu’elle pourrait très bien attendre au lendemain pour engloutit un énorme déjeuner. Elle rêve déjà de bacon et de fruits et de pancakes. Elle est assurément aussi affamée que lui. Des signaux qu’il lui prouve qu’il est temps de se mettre au lit. Et pour éviter de sombrer, elle décide de s’asseoir un peu plus droit sur sa chaise.

Pourtant, elle cherche quand même un serveur du regard. Ils ont parlé de nourriture, maintenant elle est affamée, ne pense qu’à se mettre un truc sous la dent. Heureusement, c’est la voix du garçon qui la ramène :

- Je suis née ici, en réalité.

Elle n’a jamais ressenti le besoin de cacher ses origines. Roberta s’est toujours plue dans cette ville qu’est Longford.

- Bizarre? Ah bon? Je n'avais rien remarqué d'anormal, et toi?, un brin d'amusement et d'ironie dans la voix

A-t-il remarqué qu'elle ne dit presque jamais rien pour répondre ni qu'elle ne dénigre pas les autres? Toujours des points de suspension dans ses phrases. Bon, il est vrai qu'elle est un peu embrumée ce soir et que Sheitan parvient à la mettre dans un état de timidité qu'il ne pourrait remarquer.

- Ce qui est dangereux se retrouve en prison. Je garderai l'oeil ouvert, ne t'inquiète pas. Mais j'aime apprivoiser ce que je découvre ici.

Cette dernière phrase, elle a hésité avant de la prononcer, mais c'est sorti tout seul. Parce que Roberta n'est pas prête à apprécier le monde extérieur, celui loin du territoire. Elle passe un pouce sur sa paume, inspire longuement. Elle sait apprécier tenter l'inconnu, sait apprécier les choses nouvelles - c'est rare la nouveauté dans le coin -, mais c'est ici où elle se sent en contrôle d'elle-même et de ses expériences.


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Re: Always be a failure   Always be a failure EmptyMer 28 Aoû - 7:01


Cette évocation d’une gros hamburger le ramène loin dans ses pensées ; quelques semaines plus tôt lorsque Cheyenne lui a fait découvrir ce petit restaurant sur le bord de la route. Pas un fast-food mondialement connu, mais il devrait l’être, même si le patron est étrange. Peut-être l’est-il seulement avec Sheitan, en fait, parce que tous les autres semblent apprécier cet homme. C’est cet endroit qui rapproche les gens ; le musicien se dit qu’il aurait bien emmené Roberta là-bas pour qu’elle puisse boucher son estomac. Peut-être même qu’ils auraient pu passer meilleur moment qu’ici. Mais Sheitan ne peut pas partir ; il va devoir remonter sur scène et il sait qu’il n’a pas le choix. Il en a surtout l’envie même si Cheyenne n’est pas à côté de lui pour le soutenir. Ce soir, Roberta remplace un pilier sans qu’elle ne s’en rende compte. Et les sourires qu’elle lui envoie lui donne du baume au coeur, du courage pour poursuivre la soirée ; rester dans ce sofa aurait été mille fois plus confortable.

Il n’a pas pu s’empêcher de faire du bruit, en aspirant le liquide grâce à sa paille. En le faisant il avait levé les yeux vers elle, lorsqu’elle a raconté être née ici. Un point en commun qu’ils partagent ; mais ça, Sheitan n’en a jamais parlé au public. Donnée personnelle qu’il ne voulait pas partager. C’est grâce à ça qu’il a été capable de revenir en toute tranquillité, quelques années plus tôt pour l’enterrement de ses parents. Et ils ne peuvent empêcher un rire d’être partagé lorsqu’elle qualifie la ville. Des mots qui cachent une réalité que tous connaissent aussi bien les uns que les autres.

” - Ce qui est dangereux se retrouve en prison. Je garderai l'oeil ouvert, ne t'inquiète pas. Mais j'aime apprivoiser ce que je découvre ici.”

Courageuse, elle a un avis bien particulier sur la chose. Si Sheitan s’est mis à sourire, il a pourtant gardé pour lui que les pires choses et personnes ne sont pas spécialement derrière les barreaux. Ignorant que la jeune femme sait de quoi elle parle, c’est surtout parce que lui-même voit énormément de noirceur, beaucoup de destruction et d’infamie dans les ruelles sombres, qu’il pense ça. La liberté des hommes peut être la condamnation de tous les autres.

” - T’as eu Madame Reynolds, en cours, alors ?” Il parle, change de sujet comme si elle était en parfait état de conscience pour toujours pouvoir le suivre dans ses réflexions. ” T’as quel âge, en fait ?” Comme si c’était important, ce genre de détail. Il ne compte pas coucher avec, ni-même lui donner de la drogue, alors pourquoi a-t-il besoin de savoir son âge ? ” Putain, ça m’fait sentir vieux comme un vieux croûton rassis et oublié.”

Tu te souviens, de cette musique, Roberta ? C’est celle que tu as entendu s’échapper de l’espace de stockage où t’avais emmené Rusty pour te montrer l’état où se trouvait Sheitan à l’époque. On écoute encore leurs anciennes musiques comme si elles étaient devenus tes tubes incontournables ; une sorte de mélancolie qui ferait presque de l’ombre à tout ce qu’ils ont vécu avant. Si Sheitan refuse de chanter sur les chansons qu’il a pu créer avec les autres à l’époque, il n’aurait pas le droit le faire. Alors il s’amuse sur celle qu’il compose seul, dans ce vieux garde meuble. Cette musique que Roberta et Rusty ont entendu cachés, elle peut l’entendre aujourd’hui lorsqu’il remonte sur scène après l’avoir laissé là, sur ce fauteuil où les noms ne sont pas aveuglant mais éveillant.

ll la chante avec passion, mais surtout avec tristesse. Parce qu’il n’arrivera jamais vraiment à se détacher de ce qu’il peut ressentir pour eux. Sheitan est détruit de l’intérieur ; ça se voit, ça se sent. La drogue qu’il prend n’est pas seulement pour le faire rire, pour le faire sourire, pour le faire penser à autres choses. Depuis la mort du groupe, ce n’est plus de l’amusement ; c’est devenue une obsession pour faire taire ses cauchemars. Sheitan voudrait tellement pouvoir s’en détacher; vivre sa vie comme un homme normal. Mais il n’en est qu’au début du parcours du combattant.

” - Est-ce que tu les aimes ?” C’est la première chose qu’il demande, une fois redescendu de la scène et qu’il retrouve la table qu’il a quitté plus tôt. Sheitan, il ne s’est pourtant pas assis à sa place ; mais plus près de Roberta. A quel moment sont-ils devenus proches ? ” Ils me manquent tout le temps…” On aurait pu croire qu’il parlait des nouvelles musiques, mais la tristesse de sa voix montre qu’il est parti bien plus loin que dans ses notes de musiques.

Son front s’est posé sur l’épaule de Roberta, alors qu’il ferme les yeux quelques secondes après avoir repéré qu’un serveur s’occupe de ranger ses affaires de la scène. Son synthétiseur est la seule chose avec quoi il repart à chaque fois. Le spectacle est fini ; l’heure a tournée.

” - T’as toujours envie d’un burger, l’alien ?”
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