"Il est temps de se bouger !"

C'était une belle journée qui s'annonçait, le soleil brillait de mille feux et le caressait de ses doux rayons. Croquant avec gourmandise dans la pomme qu'il venait de s'acheter chez la vieille Berkins, Nick quitta le village et reprit le chemin de la foret. Qui aurait pu penser qu'une crue avait eut lieu 10 jours plus tôt, inondant sans pitié la forêt et ce village qui se trouvait à quelques kilomètres de Longford ? Fort heureusement, même si la tempête avait fait rage, aucune perte n'avait été à regretter, quand aux dégâts matériels qui étaient à déplorer, tous, s'étaient serrés les coudes et avaient mis la main à la pâte pour y remédier. Nick pour sa part, avait parcouru la foret en grande partie pour s'assurer que la tempête n'avait pas surprit quelques randonneurs égarés, ce qui l'avait tenu éloigné de la maison pendant quelques temps. Aidé par d'autres gardes forestiers, il en avait également profité pour signaler les chemins qu'il était préférable d'éviter pour le moment et à présent, il partait reconstruire un pont qui avait été emporté par la crue mais cette tâche il ne comptait pas la faire seule, en fait, il comptait sur les bras jeunes et musclés de son neveu pour l'aider dans cette tâche !
De toute manière à part déprimer et se laisser vivre depuis le départ d'Ama, Cole ne foutait plus grand chose de ses journées et il était plus que temps que ça change. Il voulait le responsabiliser un peu, lui donner un but, une perspective d'avenir. Il ne voulait pas forcément le voir emprunter la même voie que lui s'il ne le désirait pas mais il était grand temps qu'il se rende utile et fasse quelque chose de ses journées ! S'il continuait à se laisser vivre de la sorte, il finirait comme son père et ça, c'était vraiment le genre de chose que Nick voulait s'efforcer à éviter. Certes son père n'était pas un mauvais bougre mais il avait des travers qui avait fini par le conduire là où il en était désormais et malheureusement, Cole avait hérité de ses mauvais penchant or, le gosse méritait mieux que ça comme avenir.

Grimpant les deux marches en bois qui conduisait sur son perron, Nick entra dans sa maison qui sentait le renfermé et se dirigea droit en direction de la chambre de son neveu sous le regard de Marty qui n'osa pas broncher et se contenta d'observer de ses grands yeux le manège de son maître. Ouvrant la porte à la volé, il y trouva Cole emmitouflé sous les couverture, plongé dans l'obscurité de sa chambre

- Debout là-dedans ! Fit Nick en se dirigeant vers la fenêtre. Il est 9h !

Tirant les rideaux en grand pour faire entrer la lumière du jour, il ouvrit les fenêtres, puis les volets avant de se tourner en direction du jeune homme encore endormi mais suffisamment réveiller toutefois pour ronchonner

- T'as 5 minutes pour t'habiller ! Je t'attends dans le pick-up avec du café ! J'ai préparé ton sac, t'as plus qu'a rappliquer tes fesses ! 5 minutes !

Quittant la chambre en laissant la porte bien ouverte, il fit signe à Marty de le suivre en l'appelant tout en tapotant sur sa cuisse droite. S'emparant de sa thermost remplis de café, il jeta un coup d'oeil sur les deux sacs qu'il avait préparé et qui contenaient leur nécessaire de camping. Il les avait balancé à l'arrière de la voiture, juste à coté de la caisse à outils dont ils auraient besoin. Sans qu'il eut besoin de le lui dire Marty grimpa à l'arrière et Nick s'installa au volant. Patientant le temps de finir le reste de sa pomme, il jeta le trognon par la fenêtre avant de faire hurler le klaxon !

- Si t'es pas là dans 30 secondes je te cherche par la peau des fesses !

Et comme si cet avertissement n'était pas suffisant, Marty surenchéri d'un aboiement

➽ Note : Ce RP se déroule en flashback suite au départ d'Ama fin août. Donc ça se situe durant les quelques jours suite à son départ avant qu'elle ne soit de retour sans prévenir. Voir le RP For you si ça vous botte d'en savoir plus.

Il est temps de se bouger !
Je ne me suis jamais senti aussi minable. Si le départ d'Ama m'avait déjà bien ébranlé, les mots qu'on s'est échangés lorsqu'elle m'a laissé entendre que nous ne nous reverrions finalement pas, ont été le coup de grâce. Tout est parti en vrille à ce moment-là. J'ai mal réagi, je me suis senti trahi par son apparente indifférence et son manque de combativité à la voir ainsi se résigner à ne plus revenir ou que trop rarement. Mes propos ont non seulement été trop durs mais ils sont surtout allés trop loin. Pour autant, je reste bien caché derrière ma fierté, faisant tout pour provoquer Ama qui au travers des réseaux sociaux peut voir que je m'emploie à m'éclater depuis son départ. M'éclater ou me ravager volontairement la gueule à grand renfort de dérives alcoolisées et "fumeuses" dira-t-on, et ce dans les deux sens du terme. Mais derrière ceci, il y a aussi un appel au secours. Je ne pensais pas virer alcoolique pour une nana. Je ne pensais pas perdre tout intérêt envers tout et tout le monde, passant le plus clair de mes journées à squatter ma piaule sans rien d'autre à foutre que de ressasser son absence et la colère que j'éprouve après elle d'avoir si facilement tiré un trait sur moi. Si c'est comme ça que finissent les amitiés aussi véritables qu'intenses, je n'en veux pas. Peut-être étions-nous trop fusionnels ? Quoi qu'il en soit on ne m'y reprendra pas. Ouais ... ça c'est ce que je me dis avant de presque aussitôt penser l'inverse et de songer que je pourrais me ramener là-bas à Montrose pour aller moi-même la trouver. Ce avant de me raviser à nouveau. Un putain de cercle infernal en somme.

Autant dire que mon humeur ces derniers jours est pire qu’irascible. Si d'ordinaire je suis déjà quelque peu infecte, déplacé et forte tête avec mon oncle, depuis le départ d'Ama il n'y a pas de mots pour qualifier mon comportement envers lui. Les insultes fusent à la moindre interpellation. Il lui suffit de me dire qu'on dîne pour que je l'insulte copieusement. Je m'étonne de ne pas m'être mangé une pêche vu les horreurs dont j'ose le qualifier et les termes en lesquelles je lui parle quand je me décide toutefois à répondre. C'est comme si je n'avais que lui pour me défouler, le seul avec qui je puisse me montrer proprement infecte sous prétexte qu'il a ma garde pour ainsi dire et que je crois avoir tous les droits. Quand je vous dit que je me comporte comme le pire des petits cons... . Et encore, c'est un bien trop gentil qualificatif présentement, j'en ai conscience.

En parlant du vieux, le voilà justement. Il n'est pas trop là en ce moment et ça m'arrange. La maison quant à elle un peu moins vu la senteur de renfermé étant donné que je me bouge rarement le cul pour autre chose qu'un tour sous la douche ou aux toilettes. J'entends ainsi les pas de Nick dans l'escalier, suivis de près par ceux de Marty dont j'entends les griffes cliqueter contre le bois des marches menant à l'étage. Puis soudain, la porte s'ouvre à la volée et ce, à ma grande surprise.

- Woh ?!!! T'as pas pensé deux secondes que j'pouvais être en train de me pogner avant de faire ça ?! dis-je en lui balançant le premier truc venu en travers de la tronche. Dans le cas présent, il s'agit d'un bouquin de poche à couverture souple.

- Debout là-dedans ! Il est 9h ! déclare-t-il en allant ouvrir en grand les rideaux.

- Enfoiré ! Mais referme ça, bordel ! Mêle-toi de ton cul et laisse-moi dormir !

J'abuse mais tant pis. Je vous ai prévenu que j'allais loin dans le manque de respect. Et présentement, toute la colère d'un réveil forcé et l'intrusion brutale dans ma piaule m'ont fait repoussé encore un peu plus les limites en me montrant cette fois-ci irascible dès le réveil. La lumière du jour m'éclate les yeux et je bascule alors sur le ventre pour nicher mon visage dans l'oreiller.

- T'as 5 minutes pour t'habiller ! Je t'attends dans le pick-up avec du café ! J'ai préparé ton sac, t'as plus qu'a rappliquer tes fesses ! 5 minutes !

- Tu rêves "vieux père" ! lâchais-je en me tournant toutefois un instant sur le côté pour esquisser un bras d'honneur dans sa direction. Lequel il semble toutefois louper en sortant au même instant de ma piaule.

Quelques minutes plus tard, du bruit se fait entendre dehors. J'entends le hayon du pick-up se refermer après avoir entendu deux bruits mats. Il a parlé de sacs non ? Bordel me dites pas qu'il veut m'emmener faire du camping sérieux ?! Il a perdu la boule le vioque ! En parlant de se pogner un peu plus tôt, c'est peut-être ce que je devrais faire. Comment ça, ça se dit pas ? Attendez, nous les mecs c'est passage oblige chaque jour pour se les vider ! Aheum bref ... ! Bon bah même pas le temps de se faire plaisir, (putain que j'ai l'air gras là   ), que le vieux est déjà en train de jouer du klaxonne dehors. Il avait dit combien déjà ? Cinq minutes ? Tu peux rêver ! Néanmoins quand le chien émet un jappement, ça me tire un sourire et je me décide à sortir du lit deux minutes plus tard pour aller me planter à la fenêtre en caleçon et me griller une clope, attirant volontairement l'attention de tonton Blackwell en direction de son asticot de neveu juché désormais à califourchon sur le rebord de la fenêtre.

- Hep ! La clope matinale c'est sacrée ! T'imaginais pas que j'allais me lever en deux deux pour tes grosses miches ? l'interpellais-je depuis mon poste.

Je cale l'arrière de ma tête contre le montant de la fenêtre et fume pépère. Ce que je ne lui ai pas indiqué, c'est que je n'étais pas pour autant décidé à me plier à ses directives du tout et encore moins si vite.
Alors, vous vous imaginez bien que le vioque perd patience après un instant. Moi je traine tranquille, me décidant déjà à m'éterniser sous une longue douche avant de songer à un bon petit déjeuner. Je n'ai envie de rien en ce moment sauf de bouffer. Pour ça, mon estomac remporte toujours la partie.

- PUTAIN DE FILS DE PUTE !!! beuglais-je soudain d'une voix tonitruante alors que l'eau chaude passe à super froide.

Ça c'est un coup du vieux, il tire de l'eau chaude dans la salle de bain de l'étage pour me prendre tout l'eau chaude. Sûrement qu'il a ouvert le robinet à fond. (ouais c'est mal formulé mais tant pis on se comprend). Je me serais passé de la douche froide ou tout du moins fraiche. On a beau être encore en Été, vu les orages démentiels de la fin de mois, ça a bien rafraichit l'air cette semaine.
Aussi, lorsque je sors, j'ai presque envie de lui jouer un vilain tour et aller remplir un seau pour le surprendre au détour d'un couloir. Mais je ne suis pas d'humeur joueuse ou si peu. A ce stade là, ça demanderait trop d'énergie de ma part dès le matin. Le croisant alors en bas lorsque j'ai fini de me sécher et suis enfin un peu plus descend si on peut appeler ça de le descance le peu que je porte présentement sur moi. C'est-à-dire une serviette de bain enroulée au niveau de la taille et complètement à poil dessous, même pas un foutu caleçon, laquelle me couvre jusqu'à mi-mollet. Une tactique pensée d'avance au cas où tonton Blackwell prendrait l'envie de me chopper par la peau du cul pour me balancer dans le pick-up sans me laisser le temps de déjeuner.
Quoi qu'allez savoir s'il ne serait pas foutu de m'embarquer tel quel ... !

- Alors, tu me fais une petite démonstration ? le provoquais-je ainsi en le croisant et en allant me jucher sur un tabouret pour relever sa menace de tout-à-l'heure, avant de claquer des doigts en direction de la gazinière, lâchant alors :

- Allez hop aux fourneaux "mémère" si tu veux que j'te suive.

On dirait bien que je reprends du poil de la bête en fin de compte. Ce petit jeu m'amuse grandement, rien de mieux que de le faire tourner en bourrique et voir sa trogne se plisser comme sur le point d'exploser.

- T'as des airs d'Eugène dans "Preacher" comme ça. Tu sais celui avec la bouche en forme de trou duc, fis-je ainsi référence à un personnage de la série en question qui s’ explose la bouche dans un malheureux accident avec un fusil qu'il croyait déchargé. Que ça serve d'avertissement les enfants !

le fameux Eugène:

Premier sourire de la journée alors que je me plais à le faire ainsi tourner en bourrique. On n'y croyait plus !

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La patience n'ayant jamais été réellement l'une de ses vertus, les yeux rivés sur la fenêtre de la chambre que le gosse occupait, les doigts de Nick se mirent à pianoter contre la portière de son 4x4 à un rythme régulier. En entrant dans cette chambre qu'occupait son neveu, Nick ne s'était bercé d'aucune illusion quand à sa réaction. Nul besoin d'être devin pour savoir que Cole n'allait pas du tout apprécier cette intrusion dans son intimité mais pour ce que ça changeait... à l'heure actuelle Cole vociférait pour un oui ou par un non alors un peu plus, un peu moins, ça n'allait pas franchement changé grand chose à sa vie et puis il était peut-être temps pour lui de comprendre qu'il ne faisait pas la loi ici. Lâchant un énième soupire Nick regarda sa montre avant d'apercevoir le jeune effronté assit à cheval sur le rebord de sa fenêtre, s'en grillant une tranquillement. Sale petit con !

Quittant la voiture en vociférant dans sa barbe, Nick, se dirigea à l'intérieur de sa maison. Ah il voulait jouer au plus fin ? Et bien on allait vite voir qui rirait le dernier. Même si Cole n'était pas installé ici depuis longtemps, il avait très vite assimilé ses petites habitudes et la prochaine étape serait donc la douche. Cole avait décidé de le faire chier et d'étirer au possible les 5 minutes qu'il lui avait donné pour ce préparer, ill n'était donc pas difficile de comprendre ce qu'il avait en tête, après tout, lui aussi avait été jeune, mais cette fois il se montrerait beaucoup plus malin que lui...

De retour à la voiture, Nick s'installa sur le siège du conducteur tout en gardant la portière ouverte. Glissant ses doigts dans le paquet de cigarette qui se trouvait dans sa poche, il coinça cette dernière entre ses lèvres avant de l'allumer. Glissant sa main dans la poche de pantalon pour y ranger son briquet, il inspira une bonne bouffée de nicotine lorsqu'un hurlement strident provenant de l'intérieur de la maison se mit à retentir, lui tirant un sourire amusé ampli de satisfaction. Oh putain que c'était bon !

- Il l'a pas volé celle-là, fit-il à l'adresse de Marty en lui caressant la tête, le sourire aux lèvres et les yeux rieurs

Jamais encore il n'avait vu le gosse sortir aussi vite de la salle de bain ! Il y avait bien longtemps qu'il n'avait pas éprouvé autant de satisfaction ! Nul doute que cet instant resterait probablement gravé en lui comme l'un de ses souvenirs impérissable. Nick avait cependant été bien naïf de penser que le gosse en resterait là. Agacé par son manège, alors qu'il déambulait pratiquement à poil dans la baraque, Nick balança le mégot à ses pieds, puis quitta la voiture en claquant la portière derrière lui. Cette fois toute humeur badine et envie de rire c'était littéralement envolé et les envies de meurtre à l'égard du jeune effronté était revenu au galop. Remonté comme une horloge Nick sentit ses joues s'échauffer

- Ça te fait rire ? Demanda-t-il sur un ton menaçant tout en se rapprochant de lui. Tu te crois malin et supérieur en me parlant sur ce ton ? Crois-moi mon gars t'es loin de l'être ! Parce que si tu l'étais tu t'abstiendrais de me provoquer. Plus de connexion internet pendant une semaine ! Rétorque quoi que ce soit, le prévint-il avant qu'il n'ai le temps d'ouvrir la bouche et ce sera deux semaines ! Maintenant si tu ne t'habilles pas dans la seconde c'est de ton téléphone que je te priverais. Tu veux que je te punisse comme un gamin de 5 ans, pas de soucis on peut jouer à ce jeu-là. Que ça te plaise ou non, je ne suis pas ton pote, je reste pour toi un parent et en tant que tel j'exige un minimum de respect !

Etre parent n'était pas donné à tout le monde, Nick en avait bien conscience. Quel genre de père aurait-il été avec sa fille si cette dernière avait eut la chance de grandir et de devenir une jeune adolescente ? Quand bien même si tout ne serait pas forcément rose durant cet âge ingrat qu'était l'adolescence il aimait à penser qu'il aurait pu avoir un lien fusionnel avec sa fille. Quand on l'avait contacté suite à l'arrestation de son frère, et qu'on lui avait expliqué la situation de Cole, Nick n'avait pas eu besoin de réfléchir la réponse s'était imposé de lui-même. Il n'était pas question de laisser Cole être envoyé dans un foyer, il comptait bien s'en occuper et lui offrir un foyer stable, le genre de foyer que son frère n'avait pas été capable de lui donner. Il avait cru qu'il ferait largement mieux mais dans le fond il se trompait, il avait pêché par orgueil et actuellement ça lui retombait en pleine figure. S'apprêtant à faire demi-tour pour retourner à sa voiture, il ne fit que quelques pas avant de revenir sur ses pas et se planter devant Cole

- Je ne sais pas à quoi tu joues ni ce que tu espères de la vie mais tu n'as aucune excuse pour ton comportement ! Il n'y a pas de victime sous ce toit ! La vie est faite de choix et ce comportement que tu adoptes là, il est destructeur et t’amènera nulle part ! Tant que tu vivras sous mon toit, j'te laisserais pas faire n'importe quoi ! Maintenant habille-toi, on part dans 5 minutes