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Priam Ramesh
O Be Careful Little Eyes

Priam Ramesh
• Emploi : Vendeur de vinyles • Âge : 32 ans • Vit à : West Quarter Ce que l'on sème M9yj

• Messages : 121 • Avatar : Shahid Kapoor

Ce que l'on sème 4bum

• Inscrit : 27/07/2019

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Ce que l'on sème   Ce que l'on sème EmptyVen 9 Aoû - 12:24


Creed
Hey ! Mais comment tu m’appâtes direct avec ton poulet au curry ! :drowling: :bave: Je me ramènes illico ! :loveheart: Files ton adresse ! :crazy:


Priam ne put retenir un sourire, ça faisait quand même beaucoup de smileys et de points d’exclamation. Creed avait l’air franchement enthousiaste à l’idée de venir passer la soirée avec lui, c’était touchant. Après avoir tapé rapidement une courte réponse où il indiquait son adresse, il coupa la télé, sur laquelle il avait laissé tourner un reportage sur les lutteurs. Par pur intérêt pour ce sport noble et ancestral, évidement.

Spoiler:

Quittant son canapé, Priam se rendit à la cuisine et sortit du frigo le poulet qu’il avait déjà préparé la veille. Rien que sentir l’odeur lui donna le sourire. Le temps d’une seconde, il se revoyait parcourir les allées du marché aux épices de Mumbai. Les odeurs avaient toujours su éveiller chez lui des souvenirs vibrants et clairs, bien plus que les musiques ou les photographies. Il versa sa préparation dans un grand faitout et ajouta un peu de crème pour délier la sauce. Il avait encore cuisiné pour tout un régiment, et se dit pour la énième fois qu’il devrait sérieusement penser à s’acheter un congélateur. Mais alors qu’il s’était retourné pour chercher le paquet de riz basmati dans ses placards, un mouvement aux frontières de sa vision le fit faire volte face.

« Non, non, non ! N’y pense même pas ! »

Avec des réflexes que trente-deux années de bêtises en tout genre avaient rendus proches d’un ninja, il attrapa Mokka par le cou avant que son museau ne plonge dans la casserole. Le félin avait attendu le bon moment pour grimper sur l’îlot de la cuisine et tenter d’aller baver dans son dîner. Avec un soupir, soulagé d’avoir évité la catastrophe, Priam reposa le chat par terre, et ramassa la gamelle qu’il avait déjà vidée pour y mettre deux-trois morceaux de poulet. Il prit bien soin de mettre un couvercle sur le faitout avant d’allumer le feu et d’aller passer le riz au cuit-vapeur.

Une fois le repas lancé, Priam regarda sa montre. Creed avait dit qu’il arrivait tout de suite, mais il estimait avoir encore quelques minutes devant lui. Son réflexe fut alors d’attraper le bas de son t-shirt pour le remonter jusqu’à son nez et renifler un peu. Outch. Bon, ça faisait trois jours qu’il portait le même et il avait fait chaud. C’est naturel, okay ? Il se l’enleva donc, parce que là c’était pas possible, s’essuya le dessous des bras avec, et le jeta dans le panier à linge de la salle de bain, avant de se mettre un coup de déo. Ah bah oui, c’est aussi ça, les mecs, il faut en être conscient. C’est avec un t-shirt propre que Priam revint dans le salon et ralluma la télé. Il venait juste de mettre Netflix quand la sonnerie retentit, et se dépêcha d’aller ouvrir. Creed était là, avec ses tatouages et son sourire. Il lui sourit en retour.

« Salut, mec ! C’est cool que tu sois venu. » Priam se décala et lui fit signe d’entrer, refermant la porte derrière lui. « Bienvenue chez moi, mets-toi à l’aise. » Il ne put s’empêcher d’ajouter avec un sourire en coin. « Mais pas trop non plus. »

Si Priam ne sentait plus l’odeur de son repas depuis le temps, des effluves alléchantes d’épices et d’herbes aromatiques titillaient les narines. Le loft dans lequel Creed venait d’entrer n’était pas immense, mais la hauteur du plafond, et l’absence de cloisons dans l’espace à vivre donnait une impression de grandeur. Le style était fortement industriel et épuré, et pour un célibataire, c’était plutôt bien rangé et propre, si ce n’est quelques jouets qui traînaient et appartenaient de toutes évidences à Aleyssa.

« Tu veux boire un truc en attendant que ça chauffe ? J’ai de la bière, du whisky, de la vodka, de la manzana… Plein de trucs, j’ai même de l’eau. Pour moi, ce sera bière, en tout cas. »

Laissant Creed trouver sa place dans ce nouveau lieu, Priam partit farfouiller dans son frigo.
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Re: Ce que l'on sème   Ce que l'on sème EmptySam 10 Aoû - 12:52


Ce que l'on sème.

- Allez frèro, annule !! Fais pas l'enfoiré !! me supplie Camille, ma sœur ou plutôt ma demi-sœur si on s’embarrasse des détails concernant les liens de sang. Laquelle est venue squatter chez moi en mode petite visite surprise en fin d'après-midi.

- Nope Cam, pas ce soir.

- Allez !!! Je veux passer la soirée avec mon frère !

- T'as pas encore passé l'âge des caprices ? Alma a décidément toute une éducation à revoir..., glissais-je.

- Pfff je suis la petite poupée à maman, elle au moins ne me rejette pas, fait-elle mine pour tenter de m'amadouer.

- Une petite poupée qui se fait la malle en douce quasiment chaque soir pour aller trainer les rues avec ses copines pendant que maman la croit bien sagement endormie en son Palais.

- Creed .... ? me lance-t-elle d'une voix chantonnante et à la fois suppliante alors qu'elle vient se glisser dans mon dos et enroule ses bras autour de moi. S'il-te-plaît ... ce mec comprendra. Ce n'est que reporté.

- Honhon ... fis-je mine dans un marmonnement qui tient plus du grondement tandis que je mordille un pan de ma cravate avant de le glisser dans la boucle, planté devant le miroir de la salle de bain. C’est Camille qui a tenu à ce que j’en mette une en s'amusant à vouloir choisir mes fringues, du moins en partie, ce avant qu'elle ne décrète qu’elle voulait que je passe la soirée avec elle.

- Bon tant pis ... j'aurais tout tenté ! Je vais passer la soirée à sillonner les rues obscures en patin à roulettes et micro short ... seule ... tel un ange perdu dans la nuit ... déclare-t-elle comme pour dire "à la merci de quelconque type louche qui croisera mon chemin".

Je laisse échapper un soupir amusé.

- Comment t'en fais des tonnes ... !

On chahute un instant puis je décide de la déposer en chemin pour chez Priam, à la maison, c'est-à-dire chez Alma.

- On est pas censés se mettre sur son trente-et-un des pieds à la tête pour une invitation ? me lance-t-elle alors que nous pénétrons sur la propriété en haut de laquelle se trouve la demeure familiale.

- Ça reste un simple dîner entre potes, soulignais-je.

- Fais gaffe à tes fesses frangin ! me conseille-t-elle alors de manière explicite, lorsque je la dépose devant le porche de la maison. Camille connait sans doute un peu trop de choses à mon propos, pourtant ce n'est pas faute de demeurer plus ou moins secret sur ma vie privée. Mais ça, c'est sans compter sur cette ville et son lot de cancans. De toute façon, peu importe, Camille est assez grande puisque quasi la vingtaine, pour ne pas être troublée vis-à-vis de la sexualité de son frère.
Une fois descendue, se penchant par la portière côté passager dont la vitre est grande ouverte, elle me souffle un baiser et s'éloigne à reculons avec un grand sourire aux lèvres, me souhaitant une bonne soirée et déclarant qu'elle passera le bonjour à maman de ma part en lui faisant un gros câlin comme je les aime, une remarque ô combien ironique. A savoir que ma mère et moi n'avons jamais connu ce genre d'instants complices ni la moindre marque d'attention chaleureuse ni d'affection l'un envers l'autre, ou alors vraiment tout bébé ... et encore ... .
Ses mots lors de mon retour en ville il y a environ deux mois sont restés gravés dans ma tête. Pourtant sans surprises ...  mais si tranchants et malgré tout blessant, quelque soit la façon dont je m'emploie à faire comme si ça ne m'atteignait pas. " Je ne t'ai jamais aimé". Des mots qui résonnent en écho certains soirs comme pour ajouter un poids en plus avec la perte d'Amy ... .

Reprenant le chemin de la ville, je songe à ces rues qui autrefois, nous voyaient moi et elle les arpenter joyeusement. Amy était ma meilleure amie, elle a été un flirt d'adolescence aussi. C'était mon ancre, et maintenant qu'elle n'est plus, cette ville me parait plus détestable encore qu'à une période. Un tel joyaux de la nature si gravement entaché par une population pour le moins ... y-a-t-il un mot pour qualifier toutes les commères et autres mentalités qui font l'image de cette petite ville ?

Je m'arrête chez un marchand d'alcool qui tient une cave réputée dans le coin et dont la réputation n'est plus à faire. Un français calé dans son domaine qui fait venir les meilleurs cru de son pays mais aussi d'autres d'Europe. Je prends un vin blanc délicatement fruité et règle la somme. En m’apercevant dans le miroir derrière la caisse, je retouche le col de ma chemise vite fait. Je ne vois pas ce que Camille avait à redire à ma tenue. Chemise noire et pantalon cargo de la même couleur, ça passe, je trouve. Il n'y a bien que la cravate colorée qui dénote avec ses tons fuchsia. Quoi qu'il en soit, je ne vais pas à un putain de rendez-vous galant que je sache... .
J'arrive ainsi chez Priam quelques minutes plus tard.

« Salut, mec ! C’est cool que tu sois venu. » m'acceuilles-tu avec le sourire en te décalant pour m'inviter à entrer une fois échnagé une poignée de main. « Bienvenue chez moi, mets-toi à l’aise. Mais pas trop non plus. »

J'esquisse un sourire en coin et te tends la bouteille.

- Occupes-toi de ça au lieu de dire des conneries, chahutais-je à mon tour en te tendant la bouteille de vin, avant de lever les yeux sur la vaste pièce avec cuisine à l'américaine ouverte sur un immense salon.

- Ça a sacrément de la gueule, relevais-je dans un sifflement en observant autour. Les murs en briques donnent un magnifique cachet à la pièce sans compter la hauteur de plafond qui renforce cette impression d'immensité.

« Tu veux boire un truc en attendant que ça chauffe ? J’ai de la bière, du whisky, de la vodka, de la manzana… Plein de trucs, j’ai même de l’eau. Pour moi, ce sera bière, en tout cas. »

- Je serais limite tenté par une Manzana ... laissais-je planer une seconde la réflexion avant de dire. Sers-moi plutôt un whisky, me décidais-je finalement. La liqueur sera sans doute mieux sur la fin.

- Ça sent divinement bon, soulignais-je en haussant un peu la voix tandis que tu te trouves en cuisine. J'observe un instant par l'une des fenêtres puis m'installe sur le canapé. Je remarque de quelle chaine il s'agit et choppe alors la télécommande pour parcourir le menu de ce qu'ils ont à proposer puis m'arrête finalement sur Stranger Things. Un chat me bondit sur les genoux avec souplesse sans que je ne l'ai vu arriver et mes yeux s'écarquillent deux secondes.

- Attends, t'as un Bengal ?! Je rêve pas ?!

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Priam Ramesh
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Priam Ramesh
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Re: Ce que l'on sème   Ce que l'on sème EmptyDim 11 Aoû - 12:37


- Occupes-toi de ça au lieu de dire des conneries.

Piam laissa échapper un rire en prenant la bouteille. Il lâcha un petit merci, et partit vers la cuisine. S’ils commençaient déjà à se chambrer l’un l’autre, c’est que la soirée commençait bien. Il avait le nez dans le frigo quand il entendit Creed complimenter son chez lui, et se tourna en posant plusieurs bières sur le plan de travail.

« Merci, c’était du boulot, mais je suis content du résultat. »

Il sortit de son freezer un refroidisseur à bouteille qu’il avait acheté beaucoup trop cher, mais dont le vendeur avait assuré que ça rafraîchissait le vin en moins de cinq minutes. C’était le moment de voir si ça fonctionnait. Ça avait intérêt. C’est avec le vin, les bières, le whisky, les verres, et un bol de glaçons que Priam revint vers le canapé. Il était plutôt chargé, mais ça n’avait pas l’air de lui poser de problèmes.

- Ça sent divinement bon.

« Tu m’étonnes, c’est les recettes de familles ça. On a jamais fait mieux. Le riz sera à point dans deux-trois minutes, j’ai hâte de te faire goûter. »

Après avoir tout posé sur la table basse, Priam servit le whisky et fit glisser le verre jusqu’à Creed. Il le regarda ensuite de haut en bas alors qu’il ouvrait sa bière et en buvait quelques gorgées. Son compère était vêtu tout de noir avec une cravate rose. C’était plutôt classe, et assez inattendu. Il allait parler quand Mokka sortit d’on ne sait où pour bondir sur les genoux de Creed. Priam haussa immédiatement un sourcil.

- Attends, t'as un Bengal ?! Je rêve pas ?!

Priam haussa un deuxième sourcil. Les bengals étaient rares et chers, lui avait eu la chance d’en trouver un sur le bord d’une route. À l’époque il était trop jeune pour être pucé et personne n’était venu le réclamer. Le vétérinaire avait supposé qu’il venait peut-être d’un élevage illégal, il fallait croire que le chat comme le maître avaient eu de la chance ce jour-là.

« Alors là, j’y crois pas. » Il se but une autre gorgée de bière pour faire passer la pilule, tandis que le chat regardait Creed avec ce qui ressemblait à de la curiosité. « Déjà, je crois que t’es le premier gars que je croise qui connaît cette race, et puis il fait jamais ça d’habitude. Il a ses moments câlins, mais le plus souvent il passe au large, même avec moi. » Après une autre gorgée, il pointa sa bouteille vers lui. « Je prends ça pour un bon signe. Un très bon signe. »

La sonnerie du cuiseur-vapeur retentit, et Priam se leva pour retourner à la cuisine, vite suivit de Mokka qui espérait sans doute grappiller quelque chose à grignoter. Il servit deux bonnes assiettes de riz, dignes des hommes costauds qu’ils étaient, recouvrit le tout avec la belle sauce orangée dans laquelle on distinguait des morceaux de poulet et de petits légumes. Puis, après avoir éparpillé quelques brins de persil dessus, il revint s’installer devant la télé. Il apparut cette fois évident que Priam avait au moins une petite expérience de serveur. Il portait les assiettes en équilibre sur son bras, tout en tenant un pichet d’eau, les couverts, les serviettes, la salière, la poivrière, et une bouteille contenant une sauce rouge qui ressemblait à du tabasco. Après avoir tout servi, il se cala bien confortablement dans le canapé. Les allers-retours, c’était fini. Il regarda alors Creed avec un sourire en coin beaucoup trop large pour ne pas être suspect, pas besoin de connaître le zigoto par cœur pour deviner que ce qu’il allait dire le faisait marrer d’avance.

« J’ai pas mis de piment dans la sauce, je sais que les jolis petits culs américains sont sensibles. Mais si tu aimes vivre dangereusement… » Il attrapa la bouteille de sauce, et vu de près, l’étiquette jaune-orangées qu’elle arborait était couverte de hiéroglyphes textes en indien, ainsi que de dessins de flammes qui avaient de quoi inquiéter. Plot-twist : C’est pas du tabasco. « … Tu sais ce qu’il te reste à faire. »

Sur ces mots, Priam versa une bonne dose de sauce piquante dans son assiette, mélangea le tout, et se cala le dos dans le canapé. Il se prit une bouchée de curry, avant de jeter un coup d’œil à la télé avec un grand sourire.

« Ah, bordel, c’est trop bon. Soirée Stranger Things alors ? Ça me va, je l’ai pas vu non plus. J’ai une tonne de séries et de films à voir mais je prends jamais le temps. Et fais pas gaffe au sac à puces, il a déjà mangé. Il a même goûté le curry avant nous. Ah, et il s’appelle Mokka. »

Avec un froncement de sourcils, Priam regarda le bas du canapé, côté Creed, où le chat s’était positionné et regardait le marshall avec l’air de porter tout le poids du monde sur les épaules. Son regard remonta ensuite sur la jolie chemise et la cravate de son camarade, et il ne put s’empêcher de tirer un peu sur son t-shirt, qui était certes propre, mais beaucoup moins classe.

« Je pensais pas que t’allais sortir la cravate juste pour moi. Ça te va super bien, mais du coup j’aurais aussi dû faire un effort de mon côté. » Son regard retomba ensuite sur la bouteille de vin blanc. Ça devait faire cinq minutes là, non ? Il était temps de tester. Priam l’attrapa, et en effet, elle était sensiblement plus froide, il regarda l’étiquette. « Deu… Deumeïné do Téraïk’t… prom… promairès… graïvesss. Ouais, c’est pour ça que j’achète jamais de vin, c’est bon mais le français c’est vraiment du chinois. »

Spoiler:

L'épisode commença ensuite, et après quelques secondes à peine, Priam lança à Creed un regard vaguement inquiet.

« Attends, c’est un film d’horreur ton truc ? »

De toute évidence, les films d’horreur n’étaient vraiment pas sa tasse de thé, et l’idée l’inquiétait d’avance.
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Re: Ce que l'on sème   Ce que l'on sème EmptyLun 12 Aoû - 6:10


Ce que l'on sème.

Le chat sur les genoux, je remarque ton étonnement alors que je te demande s'il s'agit bien d'un Bengal.

« Alors là, j’y crois pas. » déclares-tu en avalant une gorgée. « Déjà, je crois que t’es le premier gars que je croise qui connaît cette race, et puis il fait jamais ça d’habitude. Il a ses moments câlins, mais le plus souvent il passe au large, même avec moi. »

- Ah ouais ? Je dois avoir quelque chose avec les animaux ... plaisantais-je gentiment.

Tu pointes bientôt ta boisson vers moi en déclarant que tu prends ça comme un bon signe, ajoutant même « Un très bon signe. »

J'esquisse un rictus amusé trahi par un discret clignement de paupière. L'auto-cuiseur signale à ce moment-là la fin de la cuisson et tu te redresses pour rejoindre la cuisine tandis que le chat te suis. Je n'ai pas le temps de te proposer mon aide que tu reviens bientôt avec assiettes, carafe entre autre avec une aisance qui tient de l'expérience.

- Je suis impressionné, t'as bossé dans un resto ?

Quoi qu'il en soit, la présentation des assiettes déjà relevées par leurs délicieux fumets, donne l'eau à la bouche.

« J’ai pas mis de piment dans la sauce, je sais que les jolis petits culs américains sont sensibles. Mais si tu aimes vivre dangereusement… »

- Ferme la avec ton p'tit cul d'indien, te rétorquais-je sur le ton de la taquinerie avant d'ajouter, alors que tu m'invites à tenter ma chance. Ça a vraiment pas l'air de déconner ton truc. J'essaierais avec une touche sur la fin. Pas toujours besoin de mettre du piment pour savourer un plat, déclarais-je comme pour me défendre. Je ne tarde pas une fois enfourné ma première bouchée, à glisser combien c'est savoureux. Puis après quelques autres dans la foulée avec lesquelles je me régale clairement, je tente l'aventure avec ta sauce et me penche un instant vers toi pour chopper la dite bouteille. Nos visages sont proches quelques secondes et je t'adresse un regard pétillant de malice et aussi teinté d'une pointe de défis.
J'applique une goutte sur le bout de mon doigt en accrochant ton regard comme pour te couver d'une gentille menace si je viens à avoir le palais véritablement en feu. Je recueille la goutte de sauce avec la pointe de ma langue et ferme les yeux un instant alors qu'Hiroshima se joue dans ma bouche en moins d'un millième de seconde.

- Enfoiré !!!! C'est de la foutue mort aux rats ton machin ! déclarais-je ne me tapant les genoux. Je plonge la fourchette dans mon assiette pour calmer le brasier, enfournant des pelletées de curry pour adoucir la sensation. Et toi t'es là à jouer le type tranquille qui sent à peine la note corsée, limite en mode "qu'est-ce qui se passe ? Ça va pas ?". C'est tout du moins ce que je devine dans ton regard innocent bien qu'amusé.
Une fois l'incendie maitrisé, je jure que je ne goûterais plus jamais à ta maudite sauce. Bon même si certes en réalité, j'ai presque envie de retenter l'aventure la minute suivante. Aussi je me relance et me met à trépigner du fessier sur le canapé en bondissant joyeusement sur place pour tenter de focaliser mon attention ailleurs que sur l'explosion qui s'en donne à cœur joie dans ma bouche. La scène doit être risible à me voir sautiller sur place. Un vrai ouistiti. A croire que j'ai pris mon cul pour un ressort.
Mes clameurs manifestées par quelques "wouhouhh!!" infernaux se tarissent bientôt, tenant bon par rapport à la première fois ou presque ... en tout cas il y a une légère amélioration.

- Putain si c'est ça la sauce indienne, bordel, ça promet ! lançais-je l'air de signifier le mode de vie en somme par cette drôle d'image.

Le repas se poursuit et je savoure les bouchées suivantes sans trop forcer sur la sauce.

« Ah, bordel, c’est trop bon. Soirée Stranger Things alors ? Ça me va, je l’ai pas vu non plus. J’ai une tonne de séries et de films à voir mais je prends jamais le temps. Et fais pas gaffe au sac à puces, il a déjà mangé. Il a même goûté le curry avant nous. Ah, et il s’appelle Mokka. »

- T'as déjà essayé de refiler une goutte de sauce à ton chat ? demandais-je, animé d'une pointe de curiosité. Je n'ose même pas imaginer l'état de son trou de balle s'il a tenté l'aventure, me mis-je à rire.

D'ailleurs, en lançant un regard en direction de l'animal, je remarque sa drôle de posture, comme s'il se tenait voûté pour jouer la comédie et quémander en comptant sur les chances de m’apitoyer sur son pauvre sort. Je m'apprête à dire quelque chose mais tu glisses une réflexion sur ma tenue alors que je me rends compte que tu m'observes.

« Je pensais pas que t’allais sortir la cravate juste pour moi. Ça te va super bien, mais du coup j’aurais aussi dû faire un effort de mon côté. »

- Que veux-tu, j'ai voulu mettre le paquet pour ton joli p'tit cul exotique, relevais-je avec un sourire en coin avant d'ajouter, la cravate c'est un coup de ma sœur, elle a cru que j'allais à un rancard. Pour un peu elle me faisait enfiler un costume. Elle est infernale cette môme.

Bon certes ce n'est plus une môme, elle frise la vingtaine mais elle est pour l'heure encore dans sa phase adolescente. Tu t'empares bientôt de la bouteille de vin que j'ai rapporté pour nous servir et t'amuses à lire l'étiquette, ce qui me vaut un fou rire incontrôlable.

« Deu… Deumeïné do Téraïk’t… prom… promairès… graïvesss. Ouais, c’est pour ça que j’achète jamais de vin, c’est bon mais le français c’est vraiment du chinois. »

- Mythique, carrément mythique ! Sérieux, je regrette pas d'être tombé sur toi l'autre jour, soulignais-je pour dire que t'es impayable et que ce serait con de pas t'avoir recroisé ou plutôt connu parce qu'on ne peut pas dire que la fois où je t'ai tiré des pattes de ces racailles étant mômes, tient de la réelle prise de connaissance.

- Tu me la refait en Hindi pour ajouter une touche en plus de grotesque ? te taquinais-je tout sourire.

L'épisode lancé quant à lui débute gentiment. Ou pas à en croire ta bouille flippé dès les premières minutes. Tu m'adresses un regard inquiet qui me pousse à interrogation. Tu joues la comédie ou bien ?

« Attends, c’est un film d’horreur ton truc ? »

- Ah tiens, t'es une flipette ? Tu veux venir t'installer sur mes genoux ? lançais-je tout fier pour dire peureux, comme si je tenais là ma revanche en te trouvant une faiblesse pour compenser l'épisode de la sauce piquante. En y repensant, même le terme de sauce piquante reste faible. Tout va bien se passer, tu sentiras rien, déclarais-je alors avant de te rassurer, arguant que la série tourne autour d’une bande mômes qui enquêtent sur des mystères qui se produisent dans la ville , pour faire vite et que ça reste somme toute gentillet. Surtout concernant les premiers épisodes. Je suis féru de séries en tout genre, ça doit faire la cinquième fois que je me revisionne les deux saisons depuis leur première diffusion. En plus, l'ambiance années 80 a son charme. Ça me rappelle la mienne, enfin d’une certaine façon.

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Re: Ce que l'on sème   Ce que l'on sème EmptyLun 12 Aoû - 11:21


Alors qu’il faisait le service, Creed lui demanda s’il avait bossé dans la restauration. Il hocha la tête en s’installant.

« J’ai eu une période où je tenais pas en place, j’ai essayé pas mal de boulots. C’était instructif. »

Les deux hommes se mirent ensuite à manger, ne boudant pas leur plaisir. Y’a pas à dire, rien ne valait un savant mélange d’épices bien dosé. Creed, qui avait eut la sagesse de ne pas tester la sauce indienne tout de suite, glissa quelques compliments sur le plat, mais il n’y avait pas besoin de ça pour voir qu’il se régalait, son visage parlait pour lui. Priam avait avalé un bon tier de son assiette quand son camarade décida de goûter la sauce. Il s’immobilisa immédiatement en le voyant se pencher pour prendre la bouteille, et s’il faisait tout pour garder un air innocent, son sourire amusé le trahissait déjà. Voyons voir si le regard de Creed allait garder cette lueur de défi très longtemps. Dans tous les cas, il comptait bien ne rien rater du spectacle. Alors que le jeune homme se mettait une pointe de sauce sur le bout de la langue, lui avala une belle bouchée de son assiette le plus naturellement du monde. Il avait fait ça pour le narguer, mais réalisa trop tard que c’était une mauvaise idée. Lorsque le visage de Creed se décomposa sous l’effet du piment, il fut pris d’un fou rire si brutal qu’il cracha plusieurs grains de riz. Il jeta presque son assiette sur la table et planqua ses deux mains sur sa bouche pour éviter de tout recracher, quelques secondes de plus et il basculait sur son accoudoir, la tête dans le vide. Il était littéralement en PLS, entre la réaction de Creed, sa bouchée de riz qu’il n’arrivait pas à avaler et l’air qui venait à lui manquer, il eut vraiment l’impression qu’il allait crever de rire aujourd’hui même. Il parvint quand même à se calmer et vider sa bouche, sauf que quand il releva la tête, son ami avalait une deuxième dose de piment.

« T’en a repris ? T’en a repris ? » Creed sautillait sur le canapé et Priam riait aux larmes, enfin, jusqu’à ce qu’il passe brusquement de la PLS à la position fœtale en serrant son bide de toutes ses forces. « J’ai une crampe ! J’ai une crampe, bordel ! Ça fait trop mal ! Nique sa mère, putain ! »

Il fallut un petit moment, et des exercices dignes d’une préparation à l’accouchement pour que Priam parvienne à se redresser, sa main gauche toujours fortement appuyée sur son point de côté et les yeux pleins de larmes.

- Putain si c'est ça la sauce indienne, bordel, ça promet !

« Tu… tu t’es bien débrouillé… Tu devrais pouvoir survivre au clan Ramesh. »

Priam reprit son souffle encore un moment, avant de récupérer son assiette et se remettre à manger. Il en profita pour présenter un peu Mokka, et dire à Creed de ne pas faire attention à sa tête de chat malheureux et affamé. Il lui demanda s’il avait déjà fait goûté du piment au félin.

« Non, ce serait pas très sympa, et je suis pas sûr qu’il me pardonnerait. Une fois je l’ai laissé mordre dans un morceau de citron, il m’a fait la gueule pendant trois jours. »

Ça parlait maintenant de la cravate de Creed, et de sa sœur. Il plissa les yeux un instant avant de demander d’un air incertain.

« La petite… Camille, c’est ça ? Elle était haute comme trois pommes la dernière fois que je l’ai vue, ça lui fait quel âge ? »

Il ne connaissait pas personnellement la sœur de Creed, mais était assez vieux au moment de sa naissance pour avoir entendu parler d’elle. Vint ensuite sa lecture de quelques mots de français, qui plut de toute évidence énormément à Creed. Celui-ci éclata de rire et lâcha un « je regrette pas d'être tombé sur toi l'autre jour  » qui lui fit hausser les sourcils. Sur le coup, il faillit lâcher un « Vraiment ? » pour être sûr d’avoir bien entendu, mais la réaction du marshall était trop claire et immédiate pour qu’il doute de sa sincérité. Alors il eut envie de répondre « Moi non plus. », il y pensa très fort, mais sa bouche resta close, et Creed passa à autre chose.

- Tu me l'as refait en Hindi pour ajouter une touche en plus de grotesque ?

« Aap shant, aakarshak, ya aap apne gadhe ko laat marne ja rahe hain. Et je te dirais pas ce que ça veut dire, ça t’apprendra à te foutre de ma gueule. » Pour montrer toute sa colère et sa maturité, Priam lui tira la langue, avant de pousser la bouteille vers Creed, avec son verre et l’ouvre-bouteille « Et bien allez-y, Monsieur le connaisseur, présentez-moi ce merveilleux produit issu des meilleurs cépages, et gorgé du soleil de… de Paris. Je manque cruellement de culture, alors je boirais votre vin autant que vos paroles. Ça vous va ? »

Il regarda Creed en essayant d’avoir l’air sérieux sans y parvenir, il espérait bien l’entendre dire le nom de ce truc sans en écorcher une seule lettre. Puis le film commença, et après quelques minutes, Priam regretta d’avoir montré son inquiétude. Après l’intro où un pauvre gosse se faisait poursuivre par… quelque chose, les choses devinrent plutôt normales.

« Je suis pas une flipette, j'ai juste… un fort instinct de survie, voilà. » Sur ce coup-là, il bougonnait un peu, mais changea vite de sujet. « Comment on peut regarder la même chose cinq fois ? » Il se gratta la tête, l’air de réfléchir. « Aleyssa est pareille, elle veut tout le temps voir le même épisode de Dora l’exploratrice, celui avec les pirates et le singe débile. J’en peux plus de cet épisode, c’est une torture. »

Pas sûr que ce soit très flatteur de comparer Creed à une gosse de dix-huit mois, mais c’est à ça que ça lui avait fait penser. L’épisode continuait, et alors qu’il avait presque fini son assiette, Priam lâcha ses premières réflexions.

« Le shériff à l’air cool. N’empêche, on dirait un peu Longford, avec ce gamin disparut. »

Ouais, à ceci près que Longford n’a jamais vraiment eu une réputation de petite ville tranquille, se dit-il.
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Re: Ce que l'on sème   Ce que l'on sème EmptyMer 14 Aoû - 7:24


Ce que l'on sème.

Pendant que je me prends pour une anguille branchée sur le 36000 volts sous l'effet de la sauce ultra pimentée, de ton côté, tu enfournes une bouchée mine de rien avant de soudain exploser dans un fou rire. J'aurais pas la gueule en feu, j'aurais sans doute ri moi aussi mais pour l'heure, j'essaye d'éteindre le chaos infernal qui règne dans ma bouche à coup de fourchette dans mon assiette. Et toi t'es là à te fendre la poire mais alors quelque chose de sévère ... . Je souffre trop sur l'instant pour pouvoir proférer quelconque menace ou geste de rébellion à ton encontre si ce n'est le doigt d'honneur que je t'adresse. Malgré moi, je me fends d'un sourire, témoin de ton hilarité.

- Alors là t'as assuré ! Non seulement tu m'as tué la bouche mais t'as manqué de me faire étouffer avec tes conneries ! pus-je enfin m'exprimer une fois la sensation quelque peu apaisée, enfin vite fait. Bon sang le lâché d'assiette et le recrachage de grains de riz, c'était du grand art ! J'ai juste eu le temps de voir un feu d'artifice sortir de ta bouche, lâchais-je avec un rire.

Humpf dit comme ça c'est dégueulasse, mais je t'assure, t'as géré. J'ai juste failli m'étouffer en voyant ça du coin de l’œil. Je me passe une main sur le bas du visage l'air de prendre une expression déconfite du type tout droit revenu du champ de bataille. Sauf que à la place du camp ennemi, ce sont des charbons ardents en bouteille que j'ai du affronter.

Chose faite, entendez par là, passé l'épreuve du premier essai, loin de me donner une leçon, je réitère avec une nouvelle tentative. Ce coup-là, je te prie de croire que si t'as jamais vu un mec jouer à tape-cul sur un canapé, là, on donne dans l'originalité vu l'agitation au travers de laquelle je me transforme instantanément en ressort. Et pendant que toi tu es en PLS, adoptant carrément une position fœtale tant t'es plié en deux sous l'hilarité que je provoque encore une fois chez toi, j’acquiesce sur la question de si j'en ai repris.

« J’ai une crampe ! J’ai une crampe, bordel ! Ça fait trop mal ! Nique sa mère, putain ! »

Tu me tues intérieurement de rire et je te trouve étrangement craquant à te tordre ainsi de rire sans pouvoir te retenir. Et à te voir souffler comme une femme prête à accoucher, je ne peux m'empêcher de lancer :

- Prépares-toi à pousser mec, ponds-nous le ce foutu chiard ! dis-je comme pour t'encourager à donner naissance à un môme.

Le mal passé, mon regard s'attarde un instant dans le tien alors que j'y vois des larmes briller. Mon attention piégée tout entière l'espace de ce bref instant, je finis par m'arracher à ta contemplation et accuse le coup avec une nouvelle bouchée de mon plat.

- Putain si c'est ça la sauce indienne, bordel, ça promet !

« Tu… tu t’es bien débrouillé… Tu devrais pouvoir survivre au clan Ramesh. »

- Ah ouais ? lâchais-je en agitant un peu les épaules comme pour faire le coq, sous un regain de fierté. Je ne suis pas sûr cependant de survivre longtemps si tu me lances ce genre d'épreuves tous les quatre matins.

Maintenant que nous sommes un peu plus calmes et que je renonce à jouer une nouvelle fois du popotin sur ton sofa, poussant la bouteille de sauce hors de ma portée par mesure de sécurité, je remarque le chat qui s'est posé en mode chat Potté pour réclamer. Je te demande si tu lui a déjà fait le coup à lui aussi mais ça m'étonnerait sinon je crois qu'il aurait renoncé définitivement à réclamer toute forme de nourriture suite à pareille mésaventure.

« Non, ce serait pas très sympa, et je suis pas sûr qu’il me pardonnerait. Une fois je l’ai laissé mordre dans un morceau de citron, il m’a fait la gueule pendant trois jours. »

- Oh bon sang, j'aurais adoré voir ça, relevais-je même si c'est vache à dire. On avait un chat à la maison quand j'étais gosse et il me faisait parfois mourir de rire.

La conversation se tourne sur ma tenue alors que tu m'observes un instant. J'argue que le coup de la cravate vient de ma sœur. Et en parlant d'elle, tu sembles parfaitement discerner de qui il s'agit.

« La petite… Camille, c’est ça ? Elle était haute comme trois pommes la dernière fois que je l’ai vue, ça lui fait quel âge ? »

- Ouais, c'est ça, confirmais-je alors que je te dévoile son âge, glissant une petite anecdote sur son apparence sage mais face à laquelle il ne faut pas se laisser piéger vu sa propension à fuguer chaque soir pour courir les rues avec ses copines et les conneries qu'elle fait dans le dos de notre mère qui la croit irréprochable et obéissante, ne se doutant pas qu'en réalité, c'est un petit diablotin.
Le moment est venu d'ouvrir la bouteille de vin et cette fois-ci c'est moi qui me retrouve en PLS vu ta traduction de l'étiquette.

- Tu me l'as refait en Hindi pour ajouter une touche en plus de grotesque ?

« Aap shant, aakarshak, ya aap apne gadhe ko laat marne ja rahe hain. Et je te dirais pas ce que ça veut dire, ça t’apprendra à te foutre de ma gueule. »

- Ça m'apprendra ? Qui s'esclaffait pendant que j'étais à moitié en train de crever ?! dis-je par rapport à un peu plus tôt. Mon ton se fait faussement sérieux quelques secondes mais un sourire fend mon visage malgré moi en te voyant tirer un petit bout de langue mutine. Je me retiens de dire de ranger ta langue vite fait avant qu'il ne t'arrive des bricoles ... . Je ne sais ce que tu as réellement déclaré mais ça a une belle sonorité. Tu m'invites alors à nous servir en prétextant que c'est moi le connaisseur.

« Et bien allez-y, Monsieur le connaisseur, présentez-moi ce merveilleux produit issu des meilleurs cépages, et gorgé du soleil de… de Paris. Je manque cruellement de culture, alors je boirais votre vin autant que vos paroles. Ça vous va ? »

- Très cher ... vous me flattez, me pris-je ainsi au jeu avant de tenter à mon tour de lire l'étiquette. Dowmaine deu Tairicouet. Preumierss Grouives. Je toussote, sachant pertinemment que je me suis littéralement chié dessus moi aussi dans la prononciation, mais osons dire, un peu moins que toi quand même. Putain je gère je trouve ... avançais-je pour déconner.

En dégustant le reste de nos assiettes et appréciant le vin, notre attention se tourne sur l'épisode qui débute. Et face à tes propos, je tiens là ma vengeance en discernant enfin une faiblesse chez toi. Aussi, je glisse le mot flipette et te propose de t'installer sur mes genoux par pure provocation.

« Je suis pas une flipette, j'ai juste… un fort instinct de survie, voilà. »

- Un fort instinct de survie ... trouve mieux, rétorquais-je pour dire que le prétexte ne tient pas la route.

« Comment on peut regarder la même chose cinq fois ? » demandes-tu curieux alors que je souligne l'avoir revisionné déjà quelques fois.

- Question d'endurance, plaisantais-je.

« Aleyssa est pareille, elle veut tout le temps voir le même épisode de Dora l’exploratrice, celui avec les pirates et le singe débile. J’en peux plus de cet épisode, c’est une torture. »

- Nan mais Dora, le truc à lui seul est une torture. A notre époque on avait des dessins animés quand même moins crétins.

Je tique à retardement sur la comparaison.

- Hep attends, tu viens de me comparer à une môme là ? Refile-moi la bouteille de piment et ouvre grand la bouche ! menaçais-je en laissant échapper un doux rire. Si j'allais plus loin, je serais foutu de te monter à califourchon dessus pour te coincer et réellement le faire. Et si certes je me gêne rarement côté déconnade et que je n'en suis pas à mon premier élan culotté, ça risque tout de même de jeter un malaise en plus d'assurément te mener aux urgences ... m'étonnerait en effet que tu résistes à une gorgée entière de ce truc-là.
Raflant le contenu de mon assiette en saucant avec un morceau de pain pour récupérer jusqu'à la dernière goutte, l'épisode se poursuit et voilà qu'Hopper rentre en scène.

« Le shériff à l’air cool. N’empêche, on dirait un peu Longford, avec ce gamin disparut. »

- Maintenant que tu le dis, relevais-je un instant dans la réflexion. Avec l'affaire actuelle sur le meurtre d'Amy, ceci venant s'ajouter n'en rend que plus tendue l'ambiance en ville.

Je sirote mon verre de vin durant l'épisode, me resservant entre temps en t'en proposant. Puis alors qu'il arrive à sa fin, je me redresse et entreprends de débarrasser pour t'aider. Nous faisons quelques allers-retours et je te rejoins un instant dans la cuisine, me glissant dans ton dos pour déposer quelque chose auprès de toi. Mon bassin frôle ton fessier et mon souffle courre un instant dans ta nuque alors que je hasarde un regard par-dessus ton épaule pour voir si tu nous a prévu un dessert. Et bon sang, cette proximité que j'instaure l'espace de ces quelques secondes entre nous, fait naitre en moi un vif frisson. Je me remémore un instant plus tôt, lorsque tu étais plié de rire, ce regard, ce sourire. Bon sang, je ne voyais pas les choses ainsi jusque là. Un dîner pépère avec un nouveau pote. Et voilà que je m'attarde sur de petites choses, comme tes postures, tes attitudes, les expressions de ton visage, cette façon que tu as d'attirer mon attention sur tes lèvres, bien qu'inconsciemment.

- Qu'est-ce que tu nous réserves ? glissais-je presque dans un murmure tant le ton de ma voix est bas à l'instant.

Je ne tarde pas à me reculer, passant une main dans ma nuque tandis que je m'apprête à rejoindre le salon, mon regard s'aventurant quelques brèves instants sur ce joli petit cul d'indien comme je me suis plu à le qualifier un peu plus tôt dans la soirée.
De retour dans le salon en attendant de lancer ou non le second épisode, je déambulle dans la pièce et m'arrête devant un pan de mur où queques cadres photos sont accrochés. Je me mordille la lèvre dans ma contemplation et attire bientôt ton attention sur une photo en particulier où tu poses en compagnie de bikers.

- T'as un putain de sourire sur celle-là, relevais-je avant de demander, tu fais de la moto ?

Un instant plus tard, nous revoilà sur le canapé. Entre temps, je me suis défait de mes pompes et grimpe sur le canapé pour me poster dans l'encadrement de la fenêtre qui jouxte ce dernier qui se trouve placé tout contre. Laquelle j'ouvre en grand pour pouvoir avec ta permission, m'en griller une. Ainsi installé à cheval sur l'appui de fenêtre, je place le cendrier que tu me refiles ou ce qui fait office de, le glissant entre mes jambes sur le rebord. Dos calé contre le mur, le visage tourné vers l'extérieur, je cale l'une de mes jambes en appui sur le montant de la fenêtre quand le chat se fait un chemin jusqu'à moi, grimpant sur le dossier du canapé pour venir grimper le long de ma cuisse et s'installer en se roulant tranquillement en boule.
J'attire ton attention sur la petite boule de poils qui par son élan câlin allume une lueur émue dans mon regard.

- Ton chat semble m'avoir adopté ... un peu comme ta nièce. D'ailleurs, en parlant d'elle, elle se trouve chez tes parents en ce moment, c'est ça ? Ils vivent à combien d'ici ? demandais-je que ce soit en distance ou en temps de route.

Mon visage pivote à nouveau vers l'extérieur un instant en expirant la fumée.

- Elle se porte bien notre petite miss ? m'intéressais-je. La gosse s'est vraiment montrée adorable avec moi l'autre fois. Même si certes elle a manifesté quelques humeurs par moment avec l'impatience et la fatigue, mais c'est normal pour un gosse.

- Tu te verrais papa toi ? me montrais-je curieux en repensant à la fameuse anecdote où tu évoquais qu'il y avait de quoi se planquer sous la table quand Aleyssa pétait une crise.
Je desserre le noeud de ma cravate et ouvre quelques boutons de ma chemise vu la chaleur. Je me demande d'ailleurs comment j'ai tenu jusque là avec l'épisode de la sauce qui m'a filé un coup de chaud magistrale dans le genre.

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Re: Ce que l'on sème   Ce que l'on sème EmptyMer 14 Aoû - 13:27


Priam avait mal, il avait beau appuyer sur son point de côté et essayer de respirer, son rire ne s’arrêtait pas, et chaque contraction de ses muscles entretenait la douleur. Et Creed n’avait pas l’air décidé à voler à son secours, bien au contraire.

- Prépares-toi à pousser mec, ponds-nous le ce foutu chiard !

« Me fais pas rire plus… J’arrive… déjà plus… à respirer. »

Il fallut encore un moment avant qu’il parvienne à se remettre assis, et croise le regard amusé de son pote. Ce dernier joua un peu le fier lorsqu’il lui dit qu’il s’était bien débrouillé, mais ajouta qu’il n’était pas sûr de pouvoir survivre longtemps s’il devait retenter l’expérience un peu trop souvent. Priam fit semblant de ne pas comprendre.

« Ah bon ? T’en voudrais pas une petite lichette dans ton café du matin ? Alors là ça m’étonne. »

La conversation partit ensuite sur Mokka et ses mésaventures, Creed parla du chat qu’il avait eu plus jeune, et Priam ne put que hocher la tête en l’écoutant. Avant d’ajouter que les chats étaient des créatures assez spéciales, et souvent très drôles. Il se rappela ensuite de Camille, et quand le marshall laissa entendre que c’était un petit diable qui faisait tout un tas de bêtises dans le dos de sa mère, il eut un rire.

« Les sœurs sont des créatures assez spéciales et souvent très drôles. La mienne aussi partait s’amuser avec ses copines le soir. Quand on vivait là, mes parents avaient la chambre du bas, et on avait chacun la nôtre en haut. J’ai arrêté de compter le nombre de fois où elle a fait sonner mon tél vers deux-trois heures du matin pour me dire qu’elle arrivait pas à monter. » Il pointa du doigt l’escalier un peu plus loin. « L’escalier est en colimaçon, tu vois ? Quand Octavia était bourrée, elle était comme emportée par sa propre force centrifuge et se retrouvait plaquée contre la rampe. C’était tellement drôle. »

Une petite vague de nostalgie le prit alors qu’il regardait l’escalier, pas assez pour le faire déprimer, cela dit. C’était bizarre, avec Creed, même ce sujet-là était plus facile, c’était déjà le cas quand ils s’étaient croisés le jour précédent. Son regard glissa vers lui, avec sa cravate, sa barbe, son sourire, et il sourit aussi. Arriva ensuite le grand moment du vin, Priam tenta bien de se défendre devant les moqueries de son compère, mais celui-ci avait aussi de la ressource.

- Ça m'apprendra ? Qui s'esclaffait pendant que j'étais à moitié en train de crever ?!

« Ouais, j’avoue, mais je faisais pas que me moquer de toi. J’avais la bouche pleine, j’étais en train de m’étouffer… et ça me faisait rire encore plus. J’ai failli y passer aussi. »

C’était un peu bizarre de rire parce qu’on s’étouffe, mais bon, fallait croire que c’était possible. Bientôt Creed s’emparait de la bouteille à son tour, et tentait lui aussi une lecture. Priam n’y connaissait pas grand-chose, mais à ses oreilles, ça ne sonnait pas trop mal. Il était prêt à le reconnaître à voix haute, mais il fallut qu’il se mette à faire le beau en disant qu’il gérait. C’était évidemment inacceptable.

« N’en fais pas trop non plus, bro. Je te donne, allez, 6,5/10. »

Ils goûtèrent ensuite le vin, qui n’était franchement pas mauvais. Priam se resservit plusieurs fois en continuant d’entamer son assiette. Après que Creed ait un peu parlé de sa passion pour les séries, ils dérivèrent tous les deux sur Dora l’exploratrice. La réplique du « Les dessins animés, c’était mieux avant. » fit sourire Priam qui ne put s’empêcher de lâcher un :

« Ouais, nous on avait Oui-Oui, ça ça déboîtait. » Après un léger rire, il corrigea le tir. « Okay, on avait batman et les tortues ninjas, mais pas à deux ans. À deux ans moi je matais des comédies musicales indiennes, c’est ce qui a fait de moi l’homme équilibré que je suis aujourd’hui. »

Car en effet, Priam était une merveille d’équilibre, un exemple à suivre pour les jeunes générations, un parangon de… okay, j’arrête. C’est après avoir un peu dévié sur les dessins animés que Creed sembla capter la comparaison un peu tordue qu’il avait faite entre lui et Aleyssa.

- Hep attends, tu viens de me comparer à une môme là ? Refile-moi la bouteille de piment et ouvre grand la bouche !

Priam commença par rire, puis il eut un haussement sourcil et regarda Creed un instant avec une lueur de défi. Attendez, il le croyait pas capable de survivre à ça ? On mettait le clan Ramesh à l’épreuve ? Sans plus de cérémonies, il attrapa la bouteille sans cesser de jeter des coups d’œil à son camarade pour ne rien rater de sa trogne. Tout juste se détourna-t-il pour enlever le bouchon et se verser une jolie quantité de sauce dans la paume de la main. Il se tourna un peu vers Creed, et après un dernier haussement de sourcils, il se lécha lentement la main. Un geste qui, il s’en rendit compte sur le tard, était quand même hautement suggestif. Mais c’était trop tard pour faire machine arrière, alors il avala toute la sauce, avant de se plaquer le dos de la main contre les lèvres. Sur le moment, il eut l’air de plutôt bien supporter, ou en tout cas il ne montra rien. Au bout de plusieurs secondes cependant, il ferma les yeux et secoua la tête, avant d’être prit d’un frisson sur tout le corps.

« Okay, ça arrache quand même un peu quand c’est pur. »

Un autre frisson le prit et il se mit à rire, avant d’avaler un peu de son curry pour faire passer. Il était plutôt fier de sa prestation, mais fut encore plus content de voir Creed vider son assiette jusqu’à la dernière miette. Lui-même avait tout mangé, même s’il n’était pas de ceux qui essuient la sauce avec leur pain. L’épisode de Stranger Things se termina sur quatre enfants qui traînent dans la forêt en pleine nuit par un temps épouvantable, alors qu’un autre enfant avait disparu. C’est quoi ces parents irresponsables ? Bref, après ça, les deux hommes se levèrent pour débarrasser la table, et mettre un peu d’ordre. Priam sortait un plat du frigo pour le poser sur le plan de travail quand Creed se rapprocha de lui. Mais genre, très très près. Leurs hanches se frôlèrent, et il tourna la tête vers lui, un peu surpris et décontenancé. Le menton de Creed s’était penché au-dessus de son épaule, et dans sa position, il ne voyait que ses lèvres et une partie de sa barbe. Dans une tentative d’accrocher son regard, Priam se pencha un peu en arrière, et son dos s’appuya une seconde contre son torse.



Tout va bien.

Attendez, on lui a posé une question ? Il est quelle heure ? On est où ? Priam aurait juré que les lèvres de Creed avaient bougées, mais pour dire quoi ?

« Heu… » Essayant de rassembler ses neurones, Priam pointa du doigt le truc qu’il avait sorti du frigo et que son camarade très très dur des pectoraux était venu regarder. « C’est du tiramisu, t’en veux ? »

Creed s’éloigna ensuite, l’air de rien, et il ne put s’empêcher de poser une seconde sa main sur sa poitrine pour vérifier ses pulsations cardiaques. Il venait de se passer quelque chose en lui, indéniablement. Son regard glissa sur le joli petit cul américain qui s’éloignait, avant qu’il ne s’occupe de prendre de quoi servir le gâteau. Il était en train de poser les parts dans des assiettes quand Creed l’interrogea sur l’une de ses photos accroché au mur. Un « putain de sourire » qu’il venait de dire. C’était innocent, mais après ce qu’il venait de se passer, Priam commençait à se poser des questions.

Spoiler:

« Merci, j’adore les motos, mais mes parents seraient trop inquiets si j’en avais une, surtout ma mère. » Il laissa un moment le tiramisu pour aller voir Creed. « Je sais que j’ai trente-deux ans et que je fais ce que je veux, mais j’ai pas envie de les faire stresser juste pour me faire plaisir. Je leur en ai assez fait voir comme ça. » Il pointa du doigt le type avec le bandana noir sur la photo. « Lui c’est mon oncle, et ses trois fils. Ce sont les seuls cousins que j’ai qui sont plus vieux que moi, et ils sont super cool. Quand on est ensemble on en profite souvent pour faire une petite virée, et comme tu peux le voir, ça me rend toujours super heureux. »

Après cette petite discussion, il donna à Creed, qui avait demandé à fumer, un cendrier en verre, et le laissa s’installer comme il voulait sur la fenêtre pendant qu’il ramenait les assiettes de tiramisu. Il venait à peine de se rasseoir quand Mokka décida de venir faire un câlin à son camarade, et à nouveau, Priam ne put cacher son étonnement.

- Ton chat semble m'avoir adopté ... un peu comme ta nièce.

« Tu me les piques, ouais ! » Il fit semblant de se mettre en colère. « Tu fumes de l’herbe à chat et tu te parfumes au lait maternel, c’est ça ? »

La conversation bascula vite sur la petite Aleyssa, et quand Creed demanda si elle était chez ses parents, il hocha la tête.

« Ouais, ils habitent à environ une heure et demie d’ici, dans un chalet sur la route qui mène à Grand Junction. C’était là qu’ils rêvaient de passer leur retraite, c’est maintenant chose faite. » Il s’étira une seconde, avant de se resservir un peu de vin. « Elle va bien, oui, j’irais la chercher vendredi après le boulot pour qu’on se fasse un petit week-end tranquille. »

C’est alors que Creed lui demanda s’il voulait être père, une question qui le surprit un peu. Priam le regarda en contre-plongée alors qu’il tenait sa cigarette d’une main et défaisait sa cravate de l’autre. Il ne put s’empêcher de lâcher une petite taquinerie.

« On en est déjà à se demander combien d’enfants on veut ? C’est du rapide. » Il ne perdit pas son sourire alors qu’il réfléchissait. « Ouais, je me verrais bien père. J’ai une grande famille, tu sais, et je suis l’un des plus vieux de ma « génération », on va dire. J’ai vu naître et grandir beaucoup de mes cousins et cousines, mais je m’y ferais jamais. À chaque fois, c’est un miracle. Y’a pas plus beau. » Son regard remonta vers Creed, et il eut un sourire. « Bon, pas plus d’un ou deux par contre. Et toi aussi, je te verrais bien père. Un papa totalement gaga et fier de ses gosses quoi qu’il arrive. »

Priam se redressa pour croiser les bras sur le dossier du canapé, il but un peu de vin en regardant le ciel d’un air pensif, avant de poser son verre sur l’espace qu’il restait sur le rebord de la fenêtre.

« À mon tour. Qu’est-ce que t’aime bien faire de ton temps libre et… hum… » Il réfléchit un peu, avant d’attraper le bout des doigts de Creed pour regarder de plus près les motifs sous sa peau qui évoquaient pour lui les racines d’un arbre. « Il va jusqu’où ce tatouage ? »

Il devait aller loin, vu que la dernière fois son t-shirt laissait voir qu’il remontait au moins sur tout le bras.

Une fois la pause cigarette terminée, ils lancèrent l’épisode suivant en mangeant leur dessert. Le tiramisu était vraiment bon, mais pour le coup il n’en tirait pas de fierté particulière car la recette était ridiculement facile. Le vin aussi était très bon, et Priam n’arrêtait pas de se resservir, ça et les bières. Et alors que l’épisode se terminait, il commençait à avoir pris une jolie cartouche, l’air de rien.

« Hé, on va faire un tour ? J’ai envie de marcher. On a qu’à aller… Je sais pas, je m’en fous. » Il tenta le regard de chaton, on sait jamais. « Pas longtemps, juste un petit tour… Voir si les lumières clignotent ici aussi. »

Bon, okay, il était cramé, il tenait bien le piment, mais l’alcool, c’était moins sûr. En tout cas, il était lancé, et sans vraiment laisser le temps à Creed de ne serait-ce que de se rechausser, il sortit dans la rue avec une bouteille à la main. Ses yeux se levèrent vers le ciel, qui avait toujours exercé sur lui une certaine fascination, et qui eut l’avantage de le faire ralentir un peu avant qu’il ne décide de descendre la rue avec une démarche un peu hasardeuse. Ce n’est qu’arrivé à un croisement qu’il se retourna enfin.

« J’adore me balader la nuit, y’a personne, on dirait que la ville est à nous. Juste nous, et les… » Il tendit le bras vers le ciel pour montrer les étoiles, mais un avion passait au-dessus d’eux pile à ce moment-là. « Oh putain ! Des lumières qui clignotent ! Vas-y on les suit ! »

Et c’est ainsi que Priam se retrouva à errer dans un parc à quelques rues de là, l’avion avait disparu depuis longtemps déjà, et la végétation cachait en partie la lumière de la ville. Il n’y avait pas un bruit et il faisait un peu sombre. Il se rapprocha de Creed, regardant autour, et sembla revenir un peu à la raison.

« Ça fait un peu peur ici, quand même. On devrait peut-être rentrer. »

Le silence fut doucement brisé par des bruits de pas dans les graviers du parc, et bientôt un groupe de quatre ou cinq types se dessina dans la lueur d’un réverbère. Difficile de discerner leurs visages, mais il avait une conversation animée et semblaient bien chargés eux aussi. Ces voix, Priam les connaissait.

« Shane… » Il n’avait pas parlé très fort, mais le silence de la nuit avait fait le reste, et les mecs s’étaient arrêtés de parler pour regarder dans leur direction. Il devait sans doute une explication à Creed. L’air un peu tendu, il souffla. « C’était mon voisin, tu sais, le jour où tu m’as… »

« Priam ? C’est toi ? »

« Non, non, pas du tout ! »

« Je rêve… »

Le type en question se rapprocha, vite suivi du reste de la bande. Priam se sentit comme pétrifié sur place, et sans vraiment y penser, il agrippa le bras de Creed. Ce que l’autre ne manqua pas de noter.

« Je me doutais bien que t’étais une tapette. Qu’est-ce que tu fous ici ? »

Il ne parvint pas à répondre, mais l’autre fit un pas de plus, et, sur une impulsion, Priam brisa l’espace qui les séparaient et lui colla son poing en plein dans la gueule avec toute la force de ses bras, avant de bondir en arrière tout aussi vivement. Il se mit à crier d’un air paniqué.

« On se casse ! On se casse ! Faut pas rester là ! Je suis désolé ! Vraiment désolé ! »
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Re: Ce que l'on sème   Ce que l'on sème EmptyVen 16 Aoû - 6:04




Ce que l'on sème.

Profitant d'un moment de répit suite au fou rire qui a bien manqué de te faucher sur place, je déclare que je me vois mal tenir le rythme si ça devait devenir une habitude.

« Ah bon ? T’en voudrais pas une petite lichette dans ton café du matin ? Alors là ça m’étonne. »

- Rappelle-moi de ne jamais me maquer avec toi ni me mettre ne serait-ce qu'en coloc ... .

Commençant peu à peu à te connaitre, je suis certain que tu serais capable de me faire des tours dans ce genre là à mon insu. Le sujet dérive ensuite sur ma sœur et tandis que tu relèves que les sœurs sont des créatures aussi spéciales que drôles, tu évoques une anecdote concernant la tienne.


« Quand on vivait là, mes parents avaient la chambre du bas, et on avait chacun la nôtre en haut. J’ai arrêté de compter le nombre de fois où elle a fait sonner mon tél vers deux-trois heures du matin pour me dire qu’elle arrivait pas à monter. » déclares-tu en désignant l'escalier plus loin. « L’escalier est en colimaçon, tu vois ? Quand Octavia était bourrée, elle était comme emportée par sa propre force centrifuge et se retrouvait plaquée contre la rampe. C’était tellement drôle. »

Je me colle un facepalm tout sourire, imaginant alors la scène qui plus est, amusante. Déclarant que ça devait être joli à voir, un doux rire m'échappe.

- On a tous eu nos fails de ce côté-là ... Qu'en est-il de toi ? voulus-je savoir quant à tes cuites les plus sévères.

Appréciant chacun un verre de vin, nous évoquons les dessins animés de notre enfance, et là où tu déclares que nous, nous avions Oui-Oui, moi j'évoque plutôt le Manège Enchanté, Télé chat et des dessins animés plus évolués par la suite comme les mystérieuses cités d'or, Albator et Cobra. Je souligne lorsque tu parles que toi à cet âge tu regardais des Bolywood, que j'ai moi-même eu l'occasion d'en voir deux ou trois et que ça m'a bien fait délirer. C'est fun et ça a un certain charme à sa façon.
Tiltant bientôt sur le fait que plus tôt tu m'as en quelque sorte comparé à ta nièce, je te couve d'une menace pas vraiment sérieuse mais à laquelle tu te prêtes sans que je ne m'y attende en t’exécutant par toi-même. J'esquisse un sourire mutin en songeant que tu vas le regretter à trop vouloir faire le malin.

- Attends tu déconnes ??! lâchais-je en te voyant faire alors que tu mets de la sauce dans le creux de ta paume et t'apprêtes visiblement à - ... à ... bug ... BIG BUG ... Allo Creed, ici la Terre ! Creed on reconnecte ses neurones ! - je te fixe les yeux écarquillés, n'y croyant pas mais surtout je suis troublé par ton coup de langue aussi lent que suggestif qui me fait instantanément réagir.

- Non mais range cette langue, bordel ! déclarais-je en me collant les deux mains sur les joues, l'air totalement sur le cul mais aussi pour dissimuler mon trouble. Et pendant que tu colles le dos de ta main contre ta bouche, je guette une réaction. Tu fermes alors les yeux et secoue la tête comme traversé par un vif frisson.

« Okay, ça arrache quand même un peu quand c’est pur. »

Je me mets à rire avec toi, ponctuant par un "J'y crois pas ! Purement hallucinant. Y'a pas à dire t'en as dans le froc."

Nos assiettes terminées, nous commençant à débarrasser. Me montrant curieux de connaitre ce que tu nous réserves pour le dessert, je crée une certaine proximité entre nous, laquelle semble autant te troubler que moi, même si nous nous employons à n'en rien montrer. Toutefois, la façon dont tu cales un instant contre moi pour mieux capter mon regard, fait naitre une sensation plus exquise encore en moi, laquelle je m'efforce de contenir. Le parfum de ta peau me donne juste envie d'y goûter. Et c'est un véritable essaim qui s'éveille dans mon estomac à ce contact qui semble un instant arrêter le temps. Finalement, tu déclares un peu hésitant au départ, qu'il s'agit d'un tiramisu. Me demandant si ça me tente. Je relève par une note positive puis m'écarte doucement.
Calmant les pulsations de mon cœur et les derniers frissons qui me parcourent en m'éloignant, je m'attarde du côté d'un pan de mur du salon où se trouvent quelques clichés de toi et d'autres. J'attire ton attention sur l'un d'eux sur lequel tu affiches un sourire extraordinaire, te demandant alors si tu fais de la moto.

« Merci, j’adore les motos, mais mes parents seraient trop inquiets si j’en avais une, surtout ma mère. » déclares-tu en venant me rejoindre. « Je sais que j’ai trente-deux ans et que je fais ce que je veux, mais j’ai pas envie de les faire stresser juste pour me faire plaisir. Je leur en ai assez fait voir comme ça. »

Je tique sur ta dernière réplique mais ne relève pas. Un jour tu m'expliqueras sans doute ce qu'il en est. Je m'étonne toutefois de t'imaginer du style à leur avoir causé du soucis et force est de constater que ça m'intrigue beaucoup.

« Lui c’est mon oncle, et ses trois fils. Ce sont les seuls cousins que j’ai qui sont plus vieux que moi, et ils sont super cool. Quand on est ensemble on en profite souvent pour faire une petite virée, et comme tu peux le voir, ça me rend toujours super heureux. »

- Ouais je vois ça. Dommage pour la moto, on aurait pu se faire des virées à deux. Rien n'empêchera au pire de t'embarquer derrière moi si ça te tente à l'avenir, déclarais-je en t'évoquant le fait que j'en possède une. PUne Suzuki GSXR-1000 Bianca Perla, plus précisément. De retour côté canapé, je m'installe à cheval sur le rebord de fenêtre qui le jouxte, pour fumer une clope. Mokka vient s'installer sur mes cuisses en se roulant en boule. Initiative qui me fait plaisir et sur laquelle j'attire ton attention en déclarant que décidément que ce soit ta nièce ou ton chat, on semble tout de suite m'adopter.

« Tu me les piques, ouais ! » mimes-tu un semblant de colère. « Tu fumes de l’herbe à chat et tu te parfumes au lait maternel, c’est ça ? »

- Ouais, ça doit être ça, souriais-je.

Évoquant Aleyssa, je demande de ses nouvelles et tu m'apprends que tes parents vivent à environ une heure et demie d’ici, dans un chalet.

- Classe, un chalet. Je les imaginais plus loin tu vois.

Tu déclares d'ailleurs que tu vas la récupérer vendredi pour profiter d'un week-end ensemble et je me montre soudain curieux de savoir si ça te plairait d'être père. La question m'est venue comme ça.

« On en est déjà à se demander combien d’enfants on veut ? C’est du rapide. »

J'acquiesce positivement à ta réplique en ponctuant par un petit cliquettement du coin de la bouche puis souris.

« Ouais, je me verrais bien père. J’ai une grande famille, tu sais, et je suis l’un des plus vieux de ma « génération », on va dire. J’ai vu naître et grandir beaucoup de mes cousins et cousines, mais je m’y ferais jamais. À chaque fois, c’est un miracle. Y’a pas plus beau. »

Ton regard accroche le mien et je m'y perds un instant, un sourire au coin des lèvres.

« Bon, pas plus d’un ou deux par contre. Et toi aussi, je te verrais bien père. Un papa totalement gaga et fier de ses gosses quoi qu’il arrive. »

- Peut-être ouais ... déclarais-je en tirant une bouffée sur ma clope avant de caler la tête légèrement en arrière contre l'appui du mur.

« À mon tour. Qu’est-ce que t’aime bien faire de ton temps libre et… hum… » Tu sembles sur la réflexion et tu tends alors bientôt la main, attrapant le bout de mes doigts pour regarder de plus près les motifs sur ma peau. « Il va jusqu’où ce tatouage ? »

Mon sourire s'élargit tandis que je réprime le nouveau frisson électrisant qui me traverse à ce contact. J'ai une soudain envie d'écraser mes lèvres sur les tiennes et je dois faire force de self contrôle pour écarter cette pensée et ce désir subits. Je soulève alors un pan de ma chemise par le bas pour que tu vois toute l'étendue puis défais les derniers boutons de ma chemise pour laisser glisser le tissu sur le bras le long duquel remonte mon tatouage et te laisser le voir dans sa totalité, ponctuant d'un, "ça empiète jusque là", dis-je en calant ma clope au coin de mes lèvres pour pivoter et te montrer une partie de mon dos, t'expliquant ce que ça représente.

- Quant à ce que j'aime faire de mon temps libre, dis-je en me repositionnant et en remettant ma chemise d’aplomb, bon tu as déjà deviné mon goût pour les virées en bécane. Sinon j'aime les trucs manuels, la mécanique, bricoler. Le reste ça tient à des trucs lambda comme le cinéma mais ça t'as déjà compris que j'en étais fou. Le lecture aussi, ça fait quelques années que je m'y suis mis. Môme c'était loin d'être mon truc. La musique ça, impossible de m'en passer, mes goûts s'étendent sur divers styles, et ce, depuis tout gosse. Je peux te dire que j'ai un sacré paquet de cd. D'ailleurs faudra que je fasse un saut à la boutique, j'ai toujours été tenté par les vinyles mais je ne me suis toujours pas lancé. Je compte sur toi pour me prodiguer des conseils à l'avenir.

Je termine ma clope, l'écrase, laissant le cendrier sur le rebord extérieur avant de refermer la fenêtre et m'installer à nouveau sur le canapé, déposant le chat avec délicatesse entre nous. Finalisant en déclarant que fut un temps, je pratiquais les arts martiaux dont à un moment donné, la Capoeira. Me faisant la réflexion à voix haute que je devrais d'ailleurs m'y remettre.

- Et toi, dis-moi un peu ce qui anime ton temps libre en dehors de tes délicieux talents en cuisine.

Nous suivons le second épisode, savourant le dessert tranquillement, puis tu proposes de sortir sur un coup de tête spontané. Tu as l'air un brin ivre et la lueur de douce euphorie dans ton regard n'est pas pour me déplaire, aussi j'acquiesce aussitôt.

« Pas longtemps, juste un petit tour… Voir si les lumières clignotent ici aussi. » argues-tu.

- Ah ouais, ça clignote chez toi ? relevais-je avec amusement pour dire que tu es un brin éméché. En même temps, malgré l'habitude, je ne peux nier que moi aussi. Tu ne me laisses guère le temps de renfiler mes pompes que déjà tu files dans la rue avec une bouteille. Je referme la porte derrière moi et te rejoins. Je te contemple un instant alors que tu as le regard tourné vers les étoiles, la démarche hasardeuse. Plus je t'observe et plus je suis sous le charme.

« J’adore me balader la nuit, y’a personne, on dirait que la ville est à nous. Juste nous, et les… » Tu désignes la voute céleste en écartant les bras en direction du ciel. Ma démarche n'est pas forcément plus assurée que la tienne et arrivé auprès de toi, nos épaules se frôlent, nous faisant légèrement tituber alors que tu nous invites à suivre les loupiotes de l'avion qui passe loin au-dessus de nous dans l'immensité de la nuit. J'aime moi aussi me balader le soir, j'ai cette même impression comme je le souligne.

- Je suis toujours pas remis de la lapée de sauce que tu t'es envoyé dans le paletot, déclarais-je alors qu'on est en chemin. File-moi une gorgée, quémandais-je en tendant la main pour que tu me refiles la bouteille. Je ne tarde pas à te la rendre puis m’amuse à marcher en équilibre sur un muret étroit qui court le long de la rue en pente.
Partis dans ce délire, nos pas nous mènent jusqu'au parc. Les montagnes se dressent tout autour de nous dans cet écrin de verdure on ne peut plus calme à cette heure.

- Combien de filles j'ai emballé ici, déclarais-je en allant un instant m'installer sur la balançoire. Elles adoraient ça ! ajoutais-je en commençant à me balancer, laissant entendre qu'elles aimaient venir faire de la balançoire, bon se faire emballer ausis, c'est clair. Les mecs c'était une toute autre approche. C'est marrant comme il y a tout un jeu de séduction à mener auprès des femmes alors qu'avec un mec il suffit d'un regard et d'un coin tranquille. Pas besoin de s'emmerder à sortir le grand jeu pour espérer tirer un coup.

Je quitte la balancoire et nous poursuivons notre balade à travers le parc.

« Ça fait un peu peur ici, quand même. On devrait peut-être rentrer. » déclares-tu un instant plus tard. Et comme si tes propos avaient fait écho à ce qui peut se tapir dans la nuit, le bruissement du gravier dans l'allée toute proche nous parvient bientôt et quatre têtes apparaissent alors dans notre champ de vision.

« Shane… » déclares-tu en semblant reconnaitre l'un d'eux. Les nouveaux venus nous remarquent et observent un instant de silence. « C’était mon voisin, tu sais, le jour où tu m’as… »

- Toujours les mêmes têtes de cons visiblement ... .

Mon regard s'étrécit quand l'un d'eux s'approche et lance.

« Priam ? C’est toi ? »

« Non, non, pas du tout ! »

« Je rêve… »

Je suis surpris par ton geste alors que tu aggrippes mon bras. Geste que l'autre ne manque pas de noter.

« Je me doutais bien que t’étais une tapette. Qu’est-ce que tu fous ici ? »

- On se le fait tout de suite ou bien ? laissais-je échapper.
Et alors que l'autre tête de fion fait un pas de plus par provocation, ta réaction est sans attendre. Tu lui colles un magistrale coup de poing dans la gueule. Une vague de fierté m'envahit sur l'instant.

« On se casse ! On se casse ! Faut pas rester là ! Je suis désolé ! Vraiment désolé ! »

Tu m'entraines avec toi et on se met à courir dans un élan qui tient plus de l'euphorie que d'autre chose vu l'intensité de nos éclats de rires qui s'élèvent dans la nuit pendant qu'on se carapate comme deux mômes fiers de leurs coups. Les autres se mettent à nous courser avec un temps de retard et je m'esclaffe d'autant plus en déclarant :

- Magistrale, t'as été carrément magistrale, mec !

Je me retourne un instant pour voir si leur avancée progresse et leur adresse un gros bras d'honneur en lâchant un "Du nerfs les poulettes !" comme pour les inciter à mettre le turbo pour tenter de nous rattraper. Et trottinant ainsi quelques secondes à reculons pour les narguer, à moitié mort de rire, je me tords le pied en rencontrant la bordure d'un trottoir qui provoque alors le début d'une chute monumentale. Sous le déséquilibre soudain, je bats des ailes et parviens à m'aggripper à ton poignet, ce qui t'entraines en fin de compte dans ma chute. Un cri m'échappe, mi surpris, mi mort de rire. Les autres visiblement à bout de souffle avec les quelques dizaines de mètres qu'on leur a mis dans les dents, semblent lâcher l'affaire. Et pour l'heure, je me retrouve alors dans une position grotesque à moitié affalé sur toi.

- Mmhhh t'attendais que ça, pas vrai ? gémis-je en me mordillant la lèvre, tellement ivre que je ne caclule même plus la teneur hautement culottée de mes propos, là, posté au-dessus de toi, à quelques centimètres tout juste de tes lèvres alors que je me redresse à peine en appui sur un bras.

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Priam Ramesh
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Re: Ce que l'on sème   Ce que l'on sème EmptyVen 16 Aoû - 12:14


L’anecdote sur Octavia bourrée et les escaliers fit bien sourire Creed, qui demanda ensuite quelques histoires croustillantes sur ses propres fails. Priam se passa une main sur le front, l’air déjà honteux.

« Moi quand je suis bourré, c’est l’inverse, j’escalade des trucs, genre les panneaux. Une fois on a dû appeler les pompiers parce que j’étais tout en haut d’un arbre. J’étais pas coincé, je voulais juste pas descendre. Je vole les fleurs sur les rond-points aussi. Et une autre fois, c’était à un mariage, j’ai choppé un poisson dans l’aquarium du restaurant et j’ai essayé de me barrer avec. Et toi, alors ? »

Il ne put s’empêcher de rire en repensant à tout ça, au moins il n’avait pas l’alcool mauvais, c’était déjà pas mal. Creed lui cita ensuite pas mal de dessins animés qu’il avait connus plus jeune, ce qui raviva pas mal de souvenirs chez lui. Priam se souvint qu’il adorait les mystérieuses cités d’or, et pointa le fait qu’à l’époque il n’y avait pas internet, et qu’il fallait souvent guetter l’heure ou zapper d’une chaîne à l’autre pour ne pas rater le début d’un épisode. Il approuva son avis sur les films Bollywoodiens, arguant que beaucoup d’occidentaux les trouvaient ridicules, mais qu’ils avaient très souvent un côté désinhibé et second degrés.

Vint ensuite le grand moment de la sauce piquante, et clairement, en voyant la réaction de Creed, il n’eut aucuns regrets de s’être quelque peu flamber la bouche. Le moment où son camarade se serra la tête entre ses deux mains d’un air troublé était juste adorable, s’il avait eu son téléphone à portée, il aurait pris une photo. Au lieu de ça, il dut faire de son mieux pour graver cette image dans sa tête. Tout comme il fit de son mieux pour retenir la fugace sensation de ce torse contre son dos. Que n’aurait-il pas donner pour sentir les bras de Creed l’entourer à ce moment-là ? Mais Creed était parti, et maintenant, ils parlaient moto, ce qui n’était pas déplaisant non plus. Il y eut même de petites étoiles dans les yeux de Priam quand il lui proposa de l’embarquer en virée un de ces jours.

« Tu ferais ça ? Ce serait génial ! »

La conversation se poursuivit sur le canapé, et lorsque Priam attrapa les doigts du marshall, il croisa également son regard, ne ratant rien de ce sourire qui s’élargissait. Est-ce qu’il se passait quelque chose, ou est-ce qu’il se faisait des films ? Il avait grandi en étant bien conscient que son cerveau lui jouait régulièrement des tours, lui faisant voir des choses qui n’existaient pas. Ça l’avait rendu particulièrement prudent, mais quand même. Creed retira sa main pour soulever le bas de sa chemise, avant de carrément la défaire. Lorsqu’il se tourna un peu pour mieux montrer son tatouage, Priam se mordit assez sévèrement la lèvre inférieure pour se retenir de faire le moindre geste. La tentation de faire courir ses doigts sur le motif sur sa peau était presque plus douloureux que la morsure qu’il s’infligeait. Ce n’était pas juste son tatouage, c’était son corps tout entier qui l’appelait, du dessin de ses muscles aux contours de sa mâchoire. Il avait l’air tellement fort, tellement… mâle. Ferme cette chemise, bordel ! Creed se mit à parler de ses hobbies, et si c’était bien lui qui avait posé la question, il était plus occupé à le bouffer des yeux qu’à vraiment l’écouter. La question finit cependant par lui revenir.

« J’adore bricoler aussi. J’ai une formation de menuisier d’ailleurs, et en ce moment je suis en train de faire un lit pour Aleyssa, avec des marches pour qu’elle puisse y monter et en sortir seule. Je fais aussi des bacs à fleurs pour les mettre dans la cours derrière, vu que y’a pas de terre, c’est dallé. Et j’ai aussi trouvé dans une brocante un meuble-télé que je vais transformer en mini-cuisine pour la petite. Je pense qu’elle va kiffer. » Il se donna une seconde de réflexion. « La musique je peux pas m’en passer non plus, mais j’y connais rien. Si j’aime, j’écoute, sinon je zappe, je m’intéresse pas vraiment aux courants, aux groupes, ou a quoi que ce soit. C’est sympa les vinyles cela dit, le son est… chaleureux, je trouve. Ramène-toi à la boutique un jour, je te ferais tester. Sinon, ce que j’adore vraiment moi, c’est la danse. La danse indienne et le break dance en particulier, j’en ai fait beaucoup, et j’aime ce côté très énergique. Ça défoule, ça vide la tête, ’fin ça fait du bien, quoi. Je sais pas si y’a un club dans le coin, j’ai vu que y’avait moyen de faire de la zumba, et c’est fun aussi, mais y’a moins ce côté technique qui me plaît beaucoup. La capoeira, ça m’a toujours intrigué, mais j’ai jamais testé, faudrait que je le fasse un jour. »

L’épisode de Stranger Things fut lancé, et, tout en mangeant, Priam continua de guetter Creed du coin de l’œil. Jusqu’à ce qu’il lui prenne l’envie d’aller prendre l’air. Il aurait peut-être dû dire aussi que l’alcool le rendait un peu impulsif, mais ça n’avait pas l’air de déranger son camarade qui le suivit sans discuter. L’air de l’extérieur faisait du bien et, tout en se partageant la bouteille, les deux hommes marchèrent au hasard jusqu’à un parc. Creed s’installa sur la balançoire et se mit à parler des filles qu’il avait emballées, puis des garçons. Tout en l’écoutant, Priam avait posé un pied sur la balançoire d’à côté, puis il tenta de se mettre debout en agrippant fort les cordes, son équilibre était assez tremblotant mais il parvint quand même à se redresser.

« Ouais. » Une fois debout, et après quelques hésitations, il lâcha les cordes pour attraper la barre supérieure de la balançoire, et essaya de se hisser avec les bras. « Enfin, je sais pas, j’ai jamais allumé de filles. » Avec l’une de ses jambes, il tenta de prendre appuie sur l’un des pieds de la balançoire, mais le métal glissait trop et il finit par renoncer et se laisser retomber au sol. « Le truc que j’ai pas compris avec les filles, c’est que, plusieurs fois, j’en ai eu qui sont venues me voir pour me faire comprendre plus ou moins subtilement que je leur plaisais. Et ensuite, elles s’asseyaient sur leurs culs, et elles attendaient que je les drague. » Il eut un petit rire, et se tourna vers Creed. « La légende raconte qu’elles attendent encore. »

C’est après avoir laissé la balançoire derrière eux que Creed et Priam tombèrent sur Shane le voisin relou. Celui-ci était venu jusqu’à eux, et il le connaissait assez pour savoir que ce n’était pas pour leur souhaiter un bon retour à Longford. C’était pour ça qu’il avait réagi aussi vivement. Mieux valait frapper le premier. Ce coup de poing eut aussi le mérite de ralentir un peu la bande et de leur permettre de fuir courageusement. Si le rire de Priam avait d’abord été plus nerveux qu’autre chose, il se détendit vite. Il avait eu comme une montée d’adrénaline, et maintenant, il se sentait plus en forme que jamais.

- Magistral, t’as été carrément magistral, mec !

« Ça m’a fait un de ces biens, t’as pas idée ! »

Toujours hilares, les deux compères continuaient de filer, et Creed en profita pour narguer un peu leurs poursuivants, ce qui le fit rire un peu plus. Enfin, jusqu’à ce qu’il se prenne les pieds dans le trottoir. Si Priam l’avait vu venir, peut-être aurait-il pu résister un peu et limiter la casse, mais là il n’avait rien capté du tout, et se contenta donc de se faire embarquer lui aussi. Il eut tout juste le réflexe de protéger sa tête, sacrifiant l’une de ses épaules au passage, avant de grimacer un peu plus lorsque Creed lui tomba dessus de tout son poids. Il y eut un silence d’une seconde, avant qu’il se remette à rire à gorge déployée.

- Mmhhh t’attendais que ça, pas vrai ?

Priam regarda son camarade joyeusement vautré sur lui, son visage si près du sien qu’il sentait l’air qu’il respirait caresser sa bouche. Il posa son index sur les lèvres de Creed.

« Alors, heu, premièrement, c’est toi qui m’as entraîné là-dedans, moi je tiens sur mes pattes, hein. Et ensuite… » Il fronça les sourcils, quoiqu’il soit en train de vouloir dire, ça avait l’air compliqué. « Tu m’as demandé de ne pas oublier de me rappeler de te rappeler de ne jamais… » Il réfléchit encore, avant de se remettre à parler en tapotant les lèvres de Creed à chaque syllabe. « Ô. Grand. Jamais… » Silence, Priam observa le ciel une seconde. « Je sais plus… Oh et puis merde. »

En l’espace d’un instant, Priam leur fit faire un roulé-boulé qui lui permit de se mettre au-dessus, et s’il garda son visage un poil moins proche de celui de Creed, ce ne fut que pour laisser l’une de ses mains se poser dans l’ouverture de sa chemise. S’il y avait une chose à savoir sur le jeune indien, c’est que ce qu’il l’attirait le plus chez les hommes ne se trouvait pas en dessous de la ceinture. Non, lui, il aimait ce petit os chelou qu’on appelle clavicule, le cou, la pomme d’adam, le haut des épaules, la nuque, et la barbe. Oh oui, surtout la barbe. Son pouce effleura donc cette fameuse clavicule, avant que ses deux mains ne remontent le long de sa gorge, caressant les tatouages et obligeant Creed à basculer légèrement la tête en arrière pour offrir encore davantage cette zone hautement sensuelle à ses yeux. Les mains de Priam continuèrent de grimper pour défaire ses cheveux et s’y perdre, tandis que ses lèvres venaient dévorer la zone laissée libre de baisers et de légères morsure. Il pouvait enfin goûter sa peau, sentir son odeur, et c’était véritablement jouissif. Il suivit un instant le contour de son menton, avant de pouvoir enfin savourer la sensation râpeuse de sa barbe contre sa bouche. L’effet fut immédiat, il poussa un soupir fiévreux contre sa joue, et dû se faire violence pour se redresser après une dernière bise. Son regard troublé plongea dans celui de Creed, avant que ses deux mains n’effleurent sa barbe à leur tour. Il le dévora des yeux une seconde, avant de rompre le peu d’espace qui séparaient leurs lèvres, et de chercher le contact de sa langue.

Le silence était revenu, et même l’air semblait s’être immobilisé. C’était ça, l’éternité. Ça avait un goût d’alcool et de cigarette. Ce mec avait un pouvoir, et il n’y avait pas que sur Aleyssa ou Mokka qu’il était efficace il fallait croire. Le cœur de Priam battait si fort à présent qu’il était presque certain que Creed pouvait le sentir. Après un long moment, il se détacha de lui pour le contempler à nouveau, essoufflé et fébrile. Ses mains reprirent leurs caresses quelques instants, avant qu’il ne fonde sur lui pour un baiser encore plus langoureux que le précédent. Il n’avait plus besoin de rien, mais au bout d’un moment, la réalité commença quand même à essayer de les récupérer. Posant un coude sur le sol, et la tête dans sa main, il regarda Creed avec un petit sourire.

« Mec, on est sur le trottoir. »

Pour un premier baiser, on avait vu plus chic, il était peut-être temps de rentrer. C’est un peu à regret que Priam se releva, et tendit le bras à Creed pour qu’il fasse de même. Il ne lâcha pas sa main alors qu’ils remontaient la rue, et c’est ainsi que, quelques minutes plus tard, la maison de Priam se dessina devant eux. Une fois rentré, il vira ses chaussures, et regarda Creed longuement. Et maintenant ? C’était la question qu’il se posait, il était pris entre le désir de le dévorer tout entier et celui de se donner le temps. Il était aussi incertain sur ce que désirait vraiment son camarade, il avait parlé de drague pour les filles et de sexe pour les hommes. Certains bi étaient comme ça. Est-ce que ça voulait dire que, quoiqu’il se passe, il se réveillera seul demain matin ? En attendant demain, il attira Creed jusqu’au canapé et le poussa pour qu’il s’installe, avant de venir se poser à califourchon sur ses genoux, les bras de chaque côté de sa tête. Il fit mine de vouloir l’embrasser encore, mais déposa juste une bise au coin de ses lèvres.

« Alors, ils sont chauds ou pas, les Indiens ? »

Il eut un léger rire, et se mit à triturer la cravate de Creed. Il ne savait plus quoi dire, mais avait conscience que ses hésitations devenaient de plus en plus flagrantes à mesure que les secondes passaient. C’est un peu plus calme qu’il revint l’embrasser, avant de simplement caler sa tête dans le creux de son cou, un doigt caressant paresseusement son tatouage. C’est bien aussi, les câlins.
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Re: Ce que l'on sème   Ce que l'on sème EmptyLun 19 Aoû - 6:00




Ce que l'on sème.

Alors que tu narres le genre de délires dans lesquels tu tombes lorsque tu es beurré, je rétorque que moi-même ai une tendance à la grimpette mais que je ne me suis encore jamais retrouvé coincé dans un arbre. A se demander si ce n'était pas un fait exprès, comme je le déclare alors avec humour, pour dire que c'était en fait, histoire d'attirer les pompiers pour peu que tu sois de ceux qui adhèrent à ce vieux fantasme. Nous parlons chacun de nos passe-temps et passions, et tu m'en apprends beaucoup sur toi au travers de quelques points que nous avons décidément en commun. Je percute d'autant plus sur tes talents de bricoleur et ta formation en menuiserie au vu de ce que tu projettes.

- Super intéressant, y'a de l'idée, relevais-je. Tu me montreras tes œuvres. Et si t'as besoin d'un coup de main, ça sera avec plaisir, avançais-je alors que le projet m'éclaterait carrément.
Parlant musique, j'acquiesce à l'invitation à la boutique.

« Sinon, ce que j’adore vraiment moi, c’est la danse. La danse indienne et le break dance en particulier, j’en ai fait beaucoup, et j’aime ce côté très énergique. Ça défoule, ça vide la tête, ’fin ça fait du bien, quoi. Je sais pas si y’a un club dans le coin, j’ai vu que y’avait moyen de faire de la zumba, et c’est fun aussi, mais y’a moins ce côté technique qui me plaît beaucoup. La capoeira, ça m’a toujours intrigué, mais j’ai jamais testé, faudrait que je le fasse un jour. »

- Alors là j'adorerais te voir à l’œuvre en matière de danse indienne et de break, me montrais-je enthousiaste en relevant d'ailleurs avec amusement la vidéo que tu as posté récemment sur instagram où tu faisais le con avec Aleyssa et qui date déjà visiblement de quelques temps.
La soirée se poursuit et nous atterrissons bientôt dehors pour profiter d'un bol d'air frais. Nous échouons dans un parc et alors qu'on évoque vaguement nos flirts passés, tu soulignes que tu n'a jamais allumé de filles. Les choses se précisent alors peu à peu sur ta sexualité comme je commençais à m'en douter. Toutefois tu aurais pu être tout-à-fait attiré par les deux sexes, comme moi. Juché debout sur la balançoire, je t'observe un instant alors que tu creuses un peu plus la question.

« Le truc que j’ai pas compris avec les filles, c’est que, plusieurs fois, j’en ai eu qui sont venues me voir pour me faire comprendre plus ou moins subtilement que je leur plaisais. Et ensuite, elles s’asseyaient sur leurs culs, et elles attendaient que je les drague. La légende raconte qu’elles attendent encore. »

- Voilà, c'est tout-à-fait ça, il faut leur faire la cours jusqu'à plus soif selon leur bon vouloir jusqu'à ce qu'elles estiment que. C'est parfois épuisant pour au final pas grand chose, pour peu qu'elles changent d'idée entre temps et se détournent de toi.

Mes propos me paraissent un brin misogyne sur l'instant mais après tout, je n'ai pas complètement faux et pour ma défense, j'ai quelques verres dans le nez. La conversation se poursuivant alors que nous quittons notre perchoir, nous rencontrons en chemin un groupe de quatre types qui ne tardent pas à nous chercher des noises en te reconnaissant. Sauf que le petit con en place qui semble en être à la tête, se mange ton poing dans la gueule avant que les hostilités n'aient vraiment le temps de démarrer. Sur ce coup-là, tu m'impressionnes et je ne manque pas de te le faire savoir tandis que nous nous carapatons en riant aux éclats en les laissant sur place comme des cons. Ceux-ci agglutinés un instant autour de leur leader à la noix, ce qui leur fait perdre un temps considérable avant qu'ils ne se mettent à notre poursuite avec quelques bonnes dizaines de mètres en moins sur nous. Je m'amuse à les narguer et leur adresse un bras d'honneur en marchant un instant à reculons, me prenant dans le mouvement le bord d'un trottoir inattendu. L'enfoiré !

Ainsi, dans ma chute, je t'entraine avec moi sans le vouloir, une de mes mains t’agrippant par réflexe. Les autres eux, semblent avoir rebroussé chemin, lâchant l'affaire sans doute en voyant la distance qui nous sépare et se contentant sans doute de notre chute pour toute leçon ou représailles qu'ils souhaitaient semble-t-il chercher à nous inculquer. Un prétexte pour les froussards qu'ils se révèlent être, au final.
Un instant de silence s'installe entre nous alors que je me redresse avec peine sur un bras. Tu te mets à rire à gorge déployée tandis que je souligne l'instant suivant que tu n'attendais que ça, cette proximité entre nous deux comme celle qui présentement nous sépare d'à peine quelques centimètres. A te regarder de si près, mon cœur s'emballe un peu sur le coup pendant que mon regard descend sur tes lèvres si délicieusement proches. Et tandis que je semble faire un arrêt image comme lorsqu'on met une vidéo sur pause, tu poses un doigt en travers de mes lèvres. Ce qui me trouble d'autant plus. J'ai envie de le mordiller et de fondre sur tes lèvres.

« Alors, heu, premièrement, c’est toi qui m’as entraîné là-dedans, moi je tiens sur mes pattes, hein. Et ensuite… »

Je réponds par un haussement de sourcils interrogateur alors que tu prends une expression emprunte de réflexion et quelque peu troublée elle aussi.

« Tu m’as demandé de ne pas oublier de me rappeler de te rappeler de ne jamais… »

J'esquisse un sourire, retenant ma langue de passer la barrière de mes lèvres que tu clos par ton index, pour venir taquiner ce doigt tentateur.

« Ô. Grand. Jamais… » dis-tu en tapotant mes lèvres pour ponctuer chacun de tes mots. Puis tu observes un instant le ciel en détournant ton regard. « Je sais plus… Oh et puis merde. »

Surpris de me retrouver sur le dos sous ta manœuvre soudaine, une onde électrisante me parcoure et je réprime un vif frisson alors que ta main se glisse dans l’ouverture de ma chemise. Je me mordille la lèvre et te renvois un regard habité par le désir que ce simple contact anime en moi. Ton contact et ton souffle sur ma peau ... . Tu effleures ma clavicule et je ferme un instant les yeux à la sensation de cette douce caresse avant de les rouvrir tandis que tes mains remontent le long de mon cou comme pour mieux prendre possession de ce corps que tu fait vibrer tout entier par ces caresses.

Je bascule la tête légèrement en arrière, ivre de sentir plus que tes mains sur mon cou, imaginant tes lèvres s'y poser. Mais tu remontes plus haut encore alors que je te dévore du regard et que mes mains glissent toujours plus bas le long de ton dos, passant bientôt sous le tissu pour sentir ta chaleur sous mes paumes. Tu dénoues l'attache qui retient mes cheveux et je sens quelques mèches glisser sur mon visage. La vision de toi penché au-dessus de moi me fait complètement perdre la tête. Je ne sais plus où je suis.
Plus rien n'existe d'autre que tes lèvres qui fondent enfin sur ma gorge, alors qu'un gémissement rauque m'échappe, lourd de désir et de cette sensation enivrante qui me parcoure à chaque contact de ta bouche et de ces douces morsures que tu m'infliges, lesquelles me poussent plus encore à me cambrer et appuyer nos bassins par l'entremise d'un bras posé en travers de tes reins, juste là dans cette zone tout en bas du dos qui forme un creux et qui me nourrit de l'envie furieuse d'y laisser courir ma langue.

Je n'ai pas de mots pour décrire tout l'effet que tu me fais en cet instant. C'est un véritable ras de marée que j'apprécie avec langueur tandis que tu prends tout ton temps.
Ça devient une véritable torture de sentir ta bouche s'égarer sur les contours de ma mâchoire, tellement désireux de sentir sa caresse sur la mienne. Puis tu te redresses et alors que je ne suis pas décidé à en arrêter là avec ce dernier baiser sur ma joue, tu me prends encore par surprise en capturant mon regard l'espace de quelques secondes avant de céder à ce que je m'apprêtais à venir chercher moi-même. C'est un baiser aussi doux que furieux que nous partageons, mués tous deux par un besoin impérieux. Je crois littéralement devenir fou alors que nos langues se mêlent, et mes mains qui fourragent dans tes cheveux et empoignent quelques mèches en sont le plus sûr témoin.

La sensation est grisante et mon cœur s'emballe d'autant plus. Je cherche encore le contact de tes lèvres alors que nous rompons doucement le baiser. J'en perds complètement mon souffle, comme si tout mon corps était à l'agonie. On ne m'avait plus fait autant d'effet depuis longtemps. Nous partageons un nouveau baiser, ponctué de caresses chacune plus grisantes tandis que je m'aventure sur tes fesses rebondies par-dessous le tissu de ton pantalon.
Tu ne tardes toutefois pas à me rappeler à la réalité après un instant.

« Mec, on est sur le trottoir. »

J'esquisse un sourire en coin.

- Comme deux tapineuses ... ponctuais-je avec amusement.

Et en effet, étendu à même le trottoir dans ce coin qui parait désert, je laisse échapper un soupir et glisse les mains dans mes cheveux pour y remettre un peu d'ordre et me redresser à demi en appui sur les coudes. Nouveau frisson que je ne réprime pas cette fois-ci, rien qu'à te regarder. Tu me tends un bras auquel je m’agrippe avec force, pour m'aider à me relever.
Nos doigts s'entremêlent alors que nous remontons la rue. Je maudis mon cœur de ne me laisser un seul instant de répit à chacun de tes sourires et à chaque pression de ta main. De retour chez toi, cette douce sensation d'euphorie n'est toujours pas décidée à me lâcher. J'ai le sentiment qu'il me faut prendre sur moi et savourer la douceur avec laquelle les choses ont vite fait de tourner entre nous deux. Ne pas se presser, profiter de chaque chose même si j'ai une furieuse envie de te désaper tout de suite maintenant et te plaquer à même le sol. La crainte de commettre un impaire est bien présente elle aussi, je n'ai pas envie de me planter avec toi. Tu n'es pas juste un mec rencontré comme ça.
Finissant de virer mes pompes, je sens ton regard sur moi. Tu m'attires bientôt sur le canapé et m'y pousses, t'installant à califourchon sur mes genoux, un bras posté de chaque côté de mon visage. Je te dévore littéralement du regard en laissant glisser mes mains sur ta poitrine et ce maudit tissu dont je préfèrerais te délester sur le champ. Tu te penches doucement, accusant encore mon cœur des pires mots tant il tambourine avec force. Puis tes lèvres se posent au coin de ma bouche.

« Alors, ils sont chauds ou pas, les Indiens ? »

- Tais-toi... dis-je en te choppant par la nuque pour t'embrasser avec une fougue caractéristique qui répond à elle seule à ton interrogation.

Tu tritures bientôt le nœud de ma cravate, tes gestes paraissent fébriles, presque hésitant et ça ne fait que me gorger de plus de désir encore à ton encontre. Mes mains courent alors le long de tes bras comme pour apaiser tes tremblements. Je finis plus tard par m'en défaire et laisse tomber la pièce de tissu sur le sol. Tu m'embrasses à nouveau avant de nicher ton visage dans le creux de mon cou. Je profite un instant de ces délicieuses secondes qui font naitre un large sourire sur mes ourlées puis redresse ton visage un instant face au mien pour consacrer mon regard tout à ta contemplation.

- Je n'ai pas envie que tu sois juste un plan cul, confessais-je, yeux dans les yeux, plus sûr de moi que je l'ai rarement été jusqu'ici.

Inutile de te dire qu'on peut prendre tout notre temps et que rien ne nous oblige à nous sauter aussitôt dessus même si le braiser qui m'habite dit tout le contraire. Inutile non plus de te dire combien ton simple contact m'embrase à lui seul comme un tapis de charbons ardents. Tu provoques en moi des sensations vaguement ressenties jusqu'alors avec d'anciennes fréquentations. Peut-être parce que je n'étais axé que sur leur cul et non tout le reste. Peut-être parce que pour la première fois, je m'intéresse réellement à quelqu'un et que j'ai envie d'en découvrir chaque facette et chaque parcelle comme l'est la caresse de ta peau sur la mienne.

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