Ce que l'on sème

Creed caressait ses bras comme pour le rassurer, et ça marchait plutôt pas mal, mais ce sont surtout ses mots qui le soulagèrent.

- Je n’ai pas envie que tu sois juste un plan cul.

Priam poussa un soupir de soulagement qu’il était impossible de ne pas remarquer, et attrapa la main qui avait relevé son visage pour la caresser, soulagé qu’il ait répondu à sa question muette.

« Merci, j’avais besoin de l’entendre. »

Doucement, il posa son front contre celui de Creed, respirant son air quelques instants avant de lui déposer une nouvelle bise sur les lèvres, puis une autre, et encore une autre. Il picora sa bouche un moment, avant de dériver sur sa joue, puis son cou à nouveau. Se faisant, il laissa l’une de ses mains glisser sous le tissu de sa chemise et remonter lentement en faisant sauter les boutons au passage. Maintenant que son inquiétude était dissipée, Priam se laissait aller à savourer non seulement le contact de sa peau sous ses doigts et ses lèvres, mais aussi, peut-être même surtout, les réactions de Creed. Celui-ci semblait en effet très à fleur de peau, et la moindre caresse déclenchait chez lui des frémissements et des soupirs incontrôlables qui l’avait agréablement surpris dès le départ. Alors qu’il était revenu plonger son regard dans ses yeux enfiévrés il souffla doucement.

« Tu m’as l’air hyper sensible comme mec, c’est tellement sexy. »

Priam avait l’impression de le voir encore se cambrer sous lui pour le sentir un peu plus alors qu’ils étaient sur le trottoir. Il n’y avait pas besoin de mots pour comprendre à quel point Creed le désirait, et pourtant il semblait prêt à lui laisser le temps. Avait-il déjà rencontré quelqu’un capable de faire ça pour lui ? C’était bizarre, depuis qu’il avait posé ses lèvres sur les siennes, toutes les brèves relations qu’il avait pu avoir lui paraissaient si caduques et si fades qu’elles auraient tout aussi bien pu ne jamais avoir existé. Sa vie sentimentale lui semblait commencer seulement aujourd’hui. Est-ce que c’était cet effet-là qu’on ressentait quand on croisait la bonne personne ? Une petite partie de lui était bien consciente que c’était trop tôt pour le dire, qu’ils se connaissaient à peine, mais c’était ça le plus fou. Il se sentait bien dans ses bras, il se sentait à sa place, et il avait hâte d’en découvrir plus sur lui.

Les deux hommes restèrent longtemps l’un contre l’autre, à simplement profiter du moment comme s’il n’y aurait pas de lendemain. C’est quand la fatigue se fit beaucoup trop sentir que Priam se décida à se lever, en kidnappant la main de Creed à nouveau. Il commença par faire un bref petit tour par la salle de bain, proposant une brosse à dents neuve à son ami s’il en voulait une, et n’oubliant de l’agripper pour lui faire plein de bisous une fois sa bouche bien dégoulinante de dentifrice. L’ambiance était bonne enfant, et c’est avec le sourire qu’il laissa Creed rejoindre la chambre le premier, avant de profiter d’être seul pour ouvrir un tiroir bourré de médicaments et de s’avaler deux comprimés. Un jour, il lui en parlera. Pour l’instant, il rentra dans la chambre et jeta nonchalamment son t-shirt et son pantalon dans un coin, avant de venir se serrer contre la peau tatouée de Creed. Les baisers et les caresses continuèrent même une fois la lumière éteinte, jusqu’à ce que le sommeil les emporte tous les deux.