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Priam Ramesh
O Be Careful Little Eyes

Priam Ramesh
• Emploi : Vendeur de vinyles • Âge : 32 ans • Vit à : West Quarter La liste de nos défauts M9yj

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La liste de nos défauts   La liste de nos défauts EmptyLun 19 Aoû - 9:14


« Et voilà, c’est parfait ! »

Debout sur un marchepied, Aleyssa venait de poser la dernière framboise sur la forêt noire qu’ils venaient de faire ensemble. Priam vérifia une dernière fois sur son téléphone qu’ils avaient bien suivi la recette, et prit le gâteau pour le mettre au frais. La petite le suivit des yeux, l’air affamée alors même qu’ils avaient dîné il n’y a pas si longtemps que ça.

« On le mange ? »

« Pas ce soir, c’est l’heure de dodo là. Il sera encore meilleur demain. »

Il faut dire qu’il était un peu tard. On était vendredi et Priam était allé chercher la petite après son travail comme c’était prévu, ça lui avait déjà grignoté quelques heures. Ensuite, ils s’étaient arrêtés au parc, où Aleyssa se fit une copine dont elle eut du mal à se séparer, puis il fallut dîner, et prendre un bain. L’atelier cuisine qu’il avait prévu d’avance commença donc avec pas mal de retard, et fut interrompu en plein milieu par une terrible bataille de crème chantilly. Il faisait donc noir dehors maintenant, et il était plus que temps pour la petite de rejoindre son lit. Priam rassembla tous les ustensiles qu’ils avaient utilisés dans l’évier, et venait d’ouvrir le robinet quand Aleyssa poussa une exclamation avec une voix qui ne lui ressemblait pas.

« Maman ? »

Il se retourna, et resta immobile une seconde en voyant la petite avec son téléphone à la main, en train d’observer le fond d’écran où il avait mis une photo de lui et sa sœur. Son cœur se serra immédiatement, et sur le coup, il ne sut pas quoi dire. Aleyssa n’était cependant pas décidée à s’arrêter là, et tendit le téléphone dans sa direction.

« Appelle maman… »

Priam se passa une main sur le front, il avait chaud et froid en même temps. Il lâcha doucement, sur un ton d’excuse.

« Je peux pas. »

« Appelle maman ! »

La petite commença à pleurer, ce n’était pas un caprice, il sentait bien qu’elle en avait gros sur le cœur depuis longtemps, et que c’était aujourd’hui que tout cédait.

« Maman… Papa et maman sont partis, Aleyssa. »

« Où ? »

« … Au ciel. »

« Non ! »

C’est bon, lui aussi avait les larmes aux yeux, il s’approcha de sa nièce pour la prendre dans ses bras, mais celle-ci poussa un cri et sauta du marchepied avant de partir en courant jusqu’à la cour. Il hésita une seconde, mais il ne pouvait pas la laisser comme ça et partit donc la rejoindre. Elle s’était blottie dans un coin, en larmes.

« Je veux papa et maman. »

« Je sais. »

Il fallut un moment pour que la petite accepte de se laisser approcher. Quand il put enfin la serrer contre lui, Priam lui montra les étoiles, lui disant que ses parents étaient là, quelque part, qu’ils seraient toujours là pour elle et qu’ils l’aimaient plus que tout. Cette fin de soirée fut éprouvante aussi bien pour elle que pour lui. Aleyssa finit par s’endormir dans ses bras, et il partit la déposer dans le petit lit qu’il avait installé dans sa chambre. Il fit un peu de rangement, et partit se coucher lui aussi.

***

Priam rouvrit les yeux, il sentait bien que quelque chose l’avait réveillé, mais sans savoir quoi. Il regarda autour, tendit l’oreille, mais ne perçut rien de particulier. Il avait peut-être juste rêvé. Il se tourna un peu pour se rendormir, et se retrouva nez à nez avec Aleyssa, dont il parvint à percevoir dans la pénombre que ses yeux étaient grands ouverts. Il bailla.

« Tu devrais dormir, ma puce, et dans ton lit. »

« Y’a quelqu’un dehors. »

« Hum… ? »

« Ça a fait bam. »

Priam fronça les sourcils, maintenant qu’elle le disait, il lui semblait aussi avoir entendu un bruit. Il se redressa dans le lit, tendant l’oreille, mais il n’entendit rien. Préférant quand même en avoir le cœur net, il se leva en conseillant à Aleyssa de se rendormir. Vêtu d’un simple short et t-shirt décoloré par le temps, il sortit en fermant la porte de la chambre derrière lui, puis alluma les lumières. Tout semblait calme, pas d’intrus à l’horizon, il avança lentement en regardant par les fenêtres d’un air suspicieux, mais on ne voyait que les lumières de la ville. Rien ne semblait anormal, c’était sans doute juste des jeunes qui avaient fait du bruit en passant dans la rue, mais il décida quand même de jeter un coup d’œil dehors au cas où. Il déverrouilla la porte, et failli alors trébucher sur une masse étalée devant l’entrée. Une masse bien vivante, et qui bougeait. Son cœur manqua un battement.

« Qu’est-ce que… ?! » La lumière du salon éclaira le visage du type vautré devant chez lui. « Creed ? Mais… »

La surprise laissa place à l’inquiétude, quoi qu’il lui soit arrivé, Creed n’allait vraiment pas bien. Priam se baissa pour passer l’un de ses bras autour de ses épaules et l’aider à se lever. Il ne put pas ne pas sentir la forte odeur d’alcool que dégageait son camarade, mais n’en dit rien. En silence, il se dirigea du mieux qu’il pouvait vers le canapé pour le faire s’asseoir.

« Ça va aller, mec. »

Décidément, c’était une drôle de soirée.
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Re: La liste de nos défauts   La liste de nos défauts EmptyJeu 22 Aoû - 5:11


La liste de nos défauts.
Me revoilà à la maison familiale, pour un dîner. Ma surprise a été grande face à l'invitation d'Alma, ma mère. Nous ne nous étions plus spécialement parlés depuis ce fameux clash à mon arrivée, tout juste nous croisions-nous et échangions quelques brèves paroles. La connaissant, quelque chose se cache là-dessous. Elle n'est pas du genre à se remettre en question ou éprouver des regrets, du moins pas à mon égard. Présentement installé en tailleur sur la moquette de la chambre de ma sœur, je la regarde virevolter à travers la pièce, pleine d'énergie et de joie de pouvoir partager quelques heures avec moi ici au lieu des rendez-vous en douce habituelles. Alma n'étant pas favorable à ce que sa fille voit librement son demi frère ... sait-on jamais que je puisse avoir une mauvaise influence sur elle à l'heure actuelle... . Quoi qu'il en soit, peut-être s'est-elle au moins décidée à faire un effort pour Camille.

- Alors ce rendez-vous de la dernière, tu te décides à m'en parler ? Tes petites fesses ont chauffées ? lâche-t-elle en m'adressant un sourire rayonnant. T'as des photos de lui ? me demande-t-elle à propos de Priam.

Un sourire se glisse au coin de mes lèvres au souvenir de cette merveilleuse soirée. J'en éprouve encore des frissons. Je garde toutefois le silence sur la question et Camille me tanne alors en sautillant autour de moi avant de tomber à genoux dans mon dos et m'entourer de ses bras.

- Allez dis-moi ... me souffle-t-elle à l'oreille.

Je passe une main sur l'un des bras qui m'entoure dans un geste affectueux.

- T'es trop curieuse ...

- Mmmhh ... fait-elle pensive. Si ce n'était qu'un plan cul tu aurais lâché l'info. Si tu es si secret c'est qu'il est important, déclare-t-elle alors. Elle se penche pour mieux voir l'expression sur mon visage alors qu'un plus large sourire s'y installe malgré moi. Finalement elle se laisse tomber à moitié à mes côtés, les cheveux étalés sur le sol et tend les bras pour m'attirer plus près et poser ses doigts aux commissures de mes lèvres pour étirer encore un peu plus mon sourire.

- Ça, ça veut tout dire grand frère ! déclare-t-elle l'air super heureuse pour moi.

On chahute un instant puis je descends au rez de chaussée pour aller boire un verre d'eau. C'est au détour d'un couloir que je surprends une conversation entre ma mère et son époux, lesquels se trouvent dans un recoin de la cuisine, hors de vue. Ils n'ont pas du m'entendre descendre les escaliers.

- Je vois que tu fais un effort pour ton fils, déclare Dale son époux.

- Disons que je tolère un peu plus sa présence ici pour le moment, dit-elle d'un ton contrarié et ponctué de ce que j'interprète comme une pointe de dégoût.

Le coup porté par ces paroles me touche malgré moi et je me fige dans le couloir avant de reprendre le dessus sur mes émotions et faire mon entrée dans la cuisine après une ou deux minutes.

- Ah te voilà ... tu diras à Camille que nous dînons dans un petit quart d'heure. Qu'elle enfile une tenue de circonstance ... déclare ma mère en me regardant de haut en bas comme pour juger ma tenue qui fait apparemment tâche alors qu'elle, porte une robe et Dale un pantalon à pinces et une chemise couplée d'un veston.
J'arque un sourcil en regardant mes fringues. Jean, t-shirt c'est pas forcément du goût de la maison. En particulier dirons-nous pour un dîner. Elle secoue la tête et je comprends ce que veut dire ce geste à lui seul qui semble dire que je ne fais décidément jamais d'efforts.
Je laisse ma frustration de côté et vais me servir un verre d'eau. Mais Alma me barre soudain la route en me demandant ce que je veux. Et le lui déclarant, elle appelle alors la gouvernante pour s'occuper de la ô combien délicate tâche de me servir. Je suis dépité devant sa manœuvre et j'y devine une sorte de provocation comme pour bien me montrer qu'elle ne veut que je ne touche à rien dans cette maison. J'ai envie de lui demander si c'est la gouvernante qui me donnera la becquée également pendant le repas. Gouvernante que je connais depuis longtemps puisque déjà adolescent, elle travaillait pour mes parents. Un véritable modèle de douceur qui a parfois apaisé mon cœur tourmenté. Elle m'adresse un sourire rassurant et qui m'invite à me contenir. En effet, me rebeller contre Alma ne fera qu'empirer la situation et gâchera ce début de soirée. Pas que ce soit si important mais je pense surtout à ma sœur dans tout ça et je ne veux pas la décevoir en faisant tomber le dîner à l'eau.

Un dîner qui se passe étonnement bien, bien qu'animé de conversations superficielles. Ce n'est que sur la fin de soirée après le repas que je comprends un peu mieux les motivations de ma mère qui m'invite à nous retrouver en duo sur la terrasse qui court tout le long de la maison. Nous nous retrouvons ainsi tous deux autour d'un verre tandis que Camille se prépare à aller se coucher à l'étage et que Dale plonge le nez dans un bouquin dans le petit salon.
La sentence tombe très vite, pas de conversations futiles cette fois-ci.

- Je ne veux plus que tu vois Camille en dehors de ma présence. Maintenant ce sera ici une ou deux fois par mois sous couvert d'invitations à dîner.

Son ton est ferme, son regard lointain comme si désormais elle rechignait à le poser sur moi. Mes poings se crispent et je m'appuie légèrement en avant, les avant-bras posés sur les cuisses.

- C'est ma sœur. Cesse de me voir comme la racaille que j'étais autrefois.

- Oh non ... ce n'est pas ta sœur. Ne t'avise pas de la considérer comme telle.

- Pardon ?

- Camille est mon petit ange, rien à voir avec toi. Je fais ces efforts pour elle. Sûrement pas pour toi.

Je vais littéralement exploser. Exploser au point de vouloir agripper ma mère par le col et la secouer comme une poupée de chiffon pour tout le mal qu'elle me fait et par sa façon de me réduire à un moins que rien. Si encore j'avais commis des choses innommables, si j'avais été un criminel ou que je sois un drogué ou un alcoolique fini ...  j'aurais pu comprendre. Rien n'aurait pu être pire que ce dégoût que je lui inspire et qui remonte à ma plus prime enfance. Je suis le rejeton d'une ordure de première après tout, c'est à cela que ça tient ? Une honte pour elle qui n'a jamais réussi à éprouver le moindre semblant d'affection pour moi et qui m'a sans doute haït pour ça.
Sentant que je vais perdre le contrôle, je me redresse et quitte les lieux sans un mot. Bon sang, ça ne me ressemble pas de garder ma répartie et mes réactions pour moi mais il y a Camille. Cette demi-soeur que je considère à part entière comme ma sœur et à laquelle je me suis définitivement attaché. Je ne peux décidément pas laisser Alma se mettre en travers ou lui offrir la possibilité de la retourner contre moi.


Comme je le songeais plus tôt, quitte à jouer les fils à qui on aurait quelconque comportement addictif à reprocher, je décide d'aller me murger la gueule dans un bar. Je canonne si sévèrement au fil des heures que finalement, le gérant du bar qui me connait bien propose de me ramener chez moi après la fermeture de son établissement. Et plutôt que l'adresse de l'appart, je lui communique celle de Priam.
Je descends du véhicule une fois garés devant. Le véhicule s'éloigne après que le chauffeur ait vérifié que je rentrais bien. Il ne sait pas que ce n'est pas chez moi. Je traverse le hall d'entrée de l'immeuble à tâtons, incapable de trouver la lumière et manque de me péter la gueule en rentrant en collision avec un objet non identifié en plein sur le passage. Un vélo semble-t-il. Je sème un bordel sans nom vu le boucan produit par la chute du vélo et mon acharnement à tenter de le remettre d’aplomb contre le mur. La porte d'un appartement du rez de chaussée s'ouvre pour voir ce qui se passe et un semblant de lumière s'invite dans le couloir. Je ne saurais même pas dire ce que le type me dit mais il a l'air en pétard en arguant l'heure qu'il est. Je n'ai pas compris grand chose au final, le regardant avec un air hagard avant qu'il ne claque alors la porte pour retourner se coucher.

Je trouve enfin l'interrupteur du hall et gravi avec peine les escaliers en m'épaulant au mur. Mais la minuterie automatique reliée à l'éclairage s'éteint soudain et je m'emmêle les pieds dans les escaliers me rétamant sévère sur les deux dernières marches. L'autre moitié de mon corps étalée sur une partie du perron devant ta porte, je décide finalement que je suis bien comme ça et que je piquerais bien un roupillon. Trop dur de se relever ... .

« Qu’est-ce que…  Creed ? Mais… »

- Hey ... lançais-je d'une voix trainante, relevant à peine le visage et trouvant juste la force de lever la main en l'air dans une esquisse hasardeuse de salut. Tu me redresses alors puis passse un bras autour de mes épaules.
Me guidant jusqu'au canapé, je profite du trajet pour te coller un baiser sur la joue.

- T'es un As, Pram... !

« Ça va aller, mec. »

- OuAaiisss ... confirmais-je la voix marquée par l'ébriété. Merci belle gueule, déclarais-je en versant dans le canapé de la position assise à dangereusement penchée. On dirait la foutue Pise ... tour ! Tour de Pizzze !

Je lâche un rire con. Si j'étais moins éméché, putain qu'est-ce que j'aurais honte ... .

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Priam Ramesh
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Re: La liste de nos défauts   La liste de nos défauts EmptyVen 23 Aoû - 9:41


Creed lui paraissait un peu plus bourré à chaque seconde qui passe, mais au moins il n’avait pas l’air blessé ou malade, c’était déjà ça. Une fois assis sur le canapé, il se mit à pencher dangereusement en riant tout seul. Priam se frotta un peu les yeux pour se réveiller.

« Eh ben, eh ben… »

Il se laissa à son tour tomber sur le canapé et retint la tête de Creed dans le creux de son bras. Après l’avoir observé une seconde, il déposa une bise contre sa tempe et une autre dans ses cheveux, avant de le laisser terminer sa chute. Creed se retrouva la tête calée contre sa cuisse, et tout en continuant de le regarder, Priam caressa sa joue, suivant du bout des doigts les motifs de sa barbe.

« Hum, je me trompe ou t’as passé une mauvaise journée ? »

Tout en parlant, il cherchait lui-même les raisons qui auraient pu conduire son ami à se saouler comme ça. Mais il réalisa vite qu’il en savait beaucoup trop peu sur lui pour tirer la moindre conclusion. Peut-être n’y avait-il même pas de raison, on était vendredi soir, enfin, plutôt samedi matin, il ne devait pas être le seul en plein black-out. Est-ce que c’était son genre ? S’ils étaient encore ados, Priam aurait pu parier que oui, mais aujourd’hui il ne pouvait en être sûr. Sans vraiment y penser, il glissa ses doigts dans ses cheveux, et il ne fallut pas longtemps pour que son élastique lui reste dans la main. Il le tritura un moment avant de le faire involontairement sauter en l’air. Le geste qu’il tenta de faire pour le rattraper fut bloqué par Creed et, après avoir rebondi sur la table, il disparut quelque part sous le meuble télé.

« Je crois que je viens de te faire perdre un deuxième élastique. »

Priam parlait plus pour lui-même, songeant juste au fait que l’autre soir, l’élastique avait dû rester sur le trottoir. Enfin, ce n’était pas bien grave, quand il se pencha à nouveau sur Creed, il constata que quelques-unes de ses mèches maintenant libérées étaient venues se perdre sur son visage, et il les replaça derrière son oreille avec douceur. Quoi qu’il se soit passé, Priam ne pouvait pas ne pas remarquer que, de toutes les maisons où il aurait pu aller s’échouer, c’était chez lui qu’il avait décidé de venir. L’autre soir, ils n’avaient pas vraiment pris le temps de poser les choses entre eux, ils s’étaient juste laissé aller au désir qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre, au besoin impérieux de s’embrasser, de se caresser. Rien que d’y penser, Priam en avait encore le souffle court. Mais aujourd’hui, Creed avait plutôt besoin de quelqu’un pour veiller sur lui, et il l’avait choisi pour cette tâche. C’était indéniablement touchant.

« Comment t’es arrivé jusqu’ici ? T’as pas eu d’ennuis sur le chemin, au moins ? »

L’une de ses mains continuait à se mêler à ses cheveux, tandis que l’autre se posa sur son bras pour y suivre le tracé de ses muscles, allant jusqu’à remonter la manche de son t-shirt pour effleurer son épaule. Il n’avait pas envie de le noyer sous les questions, mais il voulait que Creed se sente le mieux possible, et pour ça il avait quand même besoin d’informations.

« Tu veux peut-être boire quelque chose ? Sans alcool, évidemment. » Un mince sourire s’étira sur ses lèvres. Priam le regarda encore quelques instants tandis que l’idée faisait son chemin. Il finit par déposer une bise sur le haut du bras de Creed, et une autre sur sa joue, avant de se décaler pour se lever. « Je vais te chercher un bon verre d’eau, ça te fera pas de mal. »

C’est sur ces mots qu’il se leva pour partir à la cuisine. Tandis qu’il remplissait un verre, il constata qu’il restait un fond de café dans la cafetière. Ça c’était pour lui. Le temps de passer le café au micro-ondes et de revenir, Creed s’était encore plus affaissé sur le canapé. Priam s’assit par terre, entre le canapé et la table basse, son visage tout près de lui. Il lui fit un sourire avant de siroter sa tasse.

« T’as vraiment une sale gueule ce soir, Creed. » Il eut un petit rire, avant de porter à nouveau le café à ses lèvres. « Mais je t’aime quand même. »

Il fallut une seconde à Priam pour tilter qu’il venait quand même légèrement de lui faire une déclaration d’amour, là, et il se demanda une seconde s’il ne devait pas rajouter quelque chose. Il finit par se dire que ce n’était pas la peine, il pensait ce qu’il avait dit, alors à quoi bon. Ses joues chauffèrent quand même un peu, et il se mit à regarder ailleurs, du côté de la télé, comme si ça pouvait le cacher à la vue de Creed. Il se sentit un peu bête d’agir comme s’il avait quinze ans, surtout que dans son état, son camarade ne devait pas enregistrer grand-chose.
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Re: La liste de nos défauts   La liste de nos défauts EmptyLun 26 Aoû - 4:59


La liste de nos défauts.
Commençant à pencher dangereusement sur le côté, tu t'installes auprès de moi, retenant ma tête dans le creux de ton bras. Je ferme les yeux alors que je me sens instantanément plus apaisé en ta présence, oubliant mes démons pour un instant ainsi que ma triste condition. La sensation de tes lèvres qui se posent délicatement contre ma tempe fendent mon visage d'un sourire. J'adore sentir la caresse de tes doigts mais je n'en dis rien, profitant simplement.

« Hum, je me trompe ou t’as passé une mauvaise journée ? »

J'acquiesce par un lourd soupir et un "ouais" quelque peu évasif. Je ne suis pas encore tout-à-fait prêt à parler, je suis présentement trop bien à profiter de tes doigts fourrageant avec douceur dans mes cheveux.

« Je crois que je viens de te faire perdre un deuxième élastique. »

- Tu vas finir par me coûter cher ... relevais-je avec une pointe d'amusement.

Tu prends soin de replacer quelques mèches égarées en travers de mon visage, derrière mon oreille. Bon sang, je ne crois pas avoir jamais eu de tels frissons pour ce genre de petites attentions. Ça fait un bien fou de se sentir ainsi, le centre de l'attention et de l'intérêt de quelqu'un à qui l'on tient et qui tient à nous en retour. Si je n'avais pas l'air d'une larve, je t'aurais sans doute bondis dessus en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Mais pour l'heure je me sens juste vidé. Mes yeux demeurent clos alors que l'une de mes mains s'égare sur ta cuisse.

« Comment t’es arrivé jusqu’ici ? T’as pas eu d’ennuis sur le chemin, au moins ? »

- Taxi perso ... déclarais-je, sans aller jusqu'à dire que j'étais en si triste état que le patron a proposé de me ramener. Bon en même temps, c'est con car tu es toi-même témoin de ma condition actuelle et je ne peux pas plus me coller la honte que ça au final.

« Tu veux peut-être boire quelque chose ? Sans alcool, évidemment. »

J'acquiesce en hochant la tête légèrement.

« Je vais te chercher un bon verre d’eau, ça te fera pas de mal. »

- C'est pas ce qui m'aidera à décuver, t'as pas un truc à bouffer pour éponger ou du café .. je sais pas ... .

Rendu à moi-même, je finis de m'écrouler dans le canapé, ma tête venant se caler contre l'accoudoir. Tu reviens bientôt et t'installe près de moi à même le sol. Je rouvre les yeux sur toi et t'observe un moment en silence après avoir glissé un remerciement.

« T’as vraiment une sale gueule ce soir, Creed. » dis-tu entre deux gorgées de café. « Mais je t’aime quand même. »

Mon cœur loupe un battement et j'ai comme l'impression de perdre le souffle rien qu'à te voir ainsi le regard vaguement détourné ailleurs, ce qui en dit long sur la véracité de tes propos. Putain t'es craquant quand t'as l'air à demi gêné.
Je tends le bras et pose ma main sur ta joue, un sourire aux lèvres, pour t'inciter à me regarder droit dans les yeux.

- T'as intérêt ouais ... Sanam.

J'accompagne mes propos d'un baiser déposé sur le dos de ta main alors que je garde ensuite cette dernière dans la mienne, entrelaçant nos doigts. C'est sorti tout seul, comme un rappel de ces quelques mots dont j'ai cherché la traduction en Hindi. Sanam signifie amour/mon amour. Et je l'ai tout simplement trouvé magnifique. Sa sonorité m'enchante à tel point qu'il m'est depuis, longuement resté en tête et qu'il est sorti en cet instant, comme ça, sans rien contrôler. Je ne comprends pas comment j'ai pu être à ce point charmé par ta personne. Je ne me rappelle pas avoir jusque là jamais éprouvé ce genre de sentiments pour un mec. De l'attirance, de la passion, de l'euphorie oui, mais question de sentiments, ça n'a jamais été bien loin. Ce n'était que des brèves esquisses. Des béguins. Rien de plus. Mais les tourments que tu causes à mon cœur et à mon esprit en te rappelant sans cesse à eux depuis notre toute récente rencontre, sont une véritable envolée des sens et de l'âme. Il n'y a qu'à voir ma réaction et les sensations qu'ont provoqué la simple curiosité de ma sœur à ton propos plus tôt dans la soirée. Priam ... la simple prononciation de ton nom me fait chavirer à elle seule. Comment se fait-ce que tout aille si vite ? C'est tellement exceptionnel entre nous ... tu es tellement exceptionnel. On avait rarement capté mon attention à ce point jusqu'à l'autre soir. Peut-être que ça tient du fait que je me sens véritablement apprécié ... et véritablement aimé. Tout ce qui m'a manqué jusqu'alors même si je n'ai pas eu une vie totalement dénuée d'amour.

Les minutes s'égrainent, incapable de m'arracher à ta contemplation. Je t'attire un instant contre mes lèvres pour échanger un baiser doux et chaste. Plein de tendresse. La lueur présente dans mon regard est loin de se tarir et je finis par en venir aux confidences après un court instant.

- Je rentre d'un dîner chez ma mère..., arguais-je comme si ces propos signifiaient tout à eux seuls. Je marque une légère pause, me pince l'arrête du nez après m'être frotté les yeux du bout des pouces. Et disons que la tournure de fin de soirée m'a joliment achevé psychologiquement.

J'ai bien du mal à en dire plus. Je ne me suis jamais trop épanché sur mes états d'âme en dehors d'Amy, j'ai une certaine fierté. En pensant d'ailleurs à elle, je songe qu'elle nous voit peut-être de là-haut et qu'elle doit être comblée pour moi. Comblée de voir que je me laisse enfin aller aux sentiments, peu importe que ce soit si rapide et si soudain parce qu'ils sont vrai et qu'on ne peut le nier. C'est intense, véritable et brut. Faut-il vraiment se poser plus de questions que ça ?

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Re: La liste de nos défauts   La liste de nos défauts EmptyLun 26 Aoû - 13:22


On ne le dirait pas forcément comme ça, mais Priam était du genre à beaucoup réfléchir. Enfin, « réfléchir » n’était peut-être pas tout à fait le bon mot, disons plutôt qu’il était pris dans un tourbillon de pensées et d’associations d’idées qui pouvaient le mener très loin, très vite. Là, par exemple, son « je t’aime » lâché presque par erreur avait fais grimper son stress à des niveaux records en un instant. Ce n’était pas des mots qu’il avait prononcés très souvent, même au sein de sa famille. Il était plus de ceux qui démontrent leur amour par leurs agissements, en plus d’être pudique sur le sujet. La crainte d’être mal jugé était d’autant plus forte que Creed était important pour lui. C’était sûrement trop tôt pour dire des choses pareilles, ça allait lui faire peur. Plus il y pensait, et plus il était convaincu que son camarade allait prendre la tangente dès qu’il en aurait l’occasion. Lorsque Creed posa sa main sur sa joue pour qu’il arrête de fuir son regard, Priam avait déjà établi un plan. Il était prêt à lui piquer ses chaussures et à les balancer sur la mezzanine pour l’empêcher de filer. Impossible qu’il puisse grimper l’escalier en colimaçon dans son état, il allait être obligé de rester ici et de discuter.

- T’as intérêt ouais… Sanam.

« … » Priam ouvrit la bouche comme pour dire quelque chose, mais pour une fois son cerveau faisait silence. Il se sentait un peu déstabilisé, comme s’il venait de rater une marche. Après avoir regardé leurs mains entremêlées une seconde, il soupira. « Tu as fait tes recherches, on dirait. C’est moi qui devrais t’appeler comme ça, mon amour. »

Sa voix était un peu faible, comme s’il manquait d’air, de toute façon il entendait plus les battements de son cœur qu’autre chose. Il revoyait encore Creed prononcer ces mots, avec ce sourire, ce regard, cet accent, il l’imaginait fouinant sur internet en pensant à lui. C’était clair, ce mec allait le rendre fou. Les deux hommes restèrent un moment silencieux, à se regarder avec cette étincelle qu’ils avaient allumé l’autre jour et qui ne semblait par prête de s’éteindre. Priam savourait même ces silences, parce qu’ils n’étaient pas creux ou gênés, bien au contraire, ils étaient pleins de tout ce qu’ils ressentaient l’un pour l’autre. Comme si c’était tellement intense qu’ils avaient parfois besoin de faire une pause pour juste apprécier pleinement cette proximité. Lorsque Creed l’attira à lui pour l’embrasser, il ne se fit pas prier, ses yeux se fermèrent d’eux-mêmes alors qu’une de ses mains se glissait dans sa nuque, et il soupira d’aise lorsqu’ils se séparèrent quelques instants plus tard. Priam était toujours très proche de lui quand il se mit à parler du dîner avec sa famille. Ses sourcils se froncèrent un peu alors qu’il l’écoutait, son camarade n’avait pas lâché beaucoup d’informations, mais il suffisait de voir son état pour deviner que ce qu’il venait de vivre l’avait éprouvé.

« Je sais pas grand-chose sur ta famille, mais j’avais cru comprendre que c’était pas la joie. Elle t’a envoyé dans une ferme quand t’étais plus jeune, c’est ça ? C’est rude, quand même. »

Priam avait envie d’en savoir un peu plus sans trop oser le demander. Il ne voulait pas que Creed ressasse de mauvais souvenirs, mais en même temps, cela faisait aussi partie de ce qu’il était aujourd’hui, et il brûlait de mieux le connaître. Cependant, alors qu’il s’apprêtait à reprendre la parole, un bruit mat lui fit tourner la tête. Il soupira.

« C’est pas possible, faut que je surveille tout ce soir. » Il déposa une bise sur le coin des lèvres de Creed avant de se lever. « Une seconde, je reviens. »

S’éloignant à grandes enjambées pour rejoindre sa chambre, il ouvrit la porte à la volée. Son regard tomba alors sur une masse au sol, mais pas vivante du tout cette fois, c’était une pile d’oreillers entassés devant la porte. Il haussa le ton en scrutant la pièce obscure, aucun doute qu’on allait l’entendre jusqu’au canapé.

« Qu’est-ce que tu fiches, crapule ? Tu es censé dormir ! »

« Pram ! »

Il alluma la lumière, et trouva sa nièce étalée sur le tapis, son long pyjama rose tout retourné et la couche apparente. Il eut peur un instant qu’elle se soit fait mal, mais elle leva vers lui un visage tout sourire, l’air ravie de le revoir. En observant la scène, Priam comprit qu’elle avait tenté d’atteindre la poignée de la porte en empilant des coussins, mais ça n’avait visiblement pas suffi. Elle avait alors essayé de tirer l’une des tables de chevet, sans doute pour grimper dessus, avant de se prendre les pieds dans la descente de lit. De toute évidence, la petite avait la forme ce soir.

« À qui tu parles ? »

Priam soupira en secouant la tête devant tout ce bazar.

« À Creed, tu te souviens, l’autre jour qu… »

« Reed ? Super ! » En l’espace d’un instant, la petite s’était levée et lui filait entre les jambes pour courir vers le salon en lançant sur tout son trajet un joyeux et très long « Reeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeed ! »

Retournant sur ses pas, Priam trouva la petite en train de déposer un bisou sans doute bien baveux sur la joue de Creed. Cette image lui arracha un sourire, bien qu’il fasse son possible pour se donner un air sévère.

« Tu vas être épuisée demain, Aleyssa. Il faut aller au lit. » Il la regarda un instant alors qu’elle essayait de grimper sur le canapé, et fini par s’accroupir et glisser une main sous sa couche pour la soulever et qu’elle se retrouve sur Creed. Elle avait l’air ravie, il secoua la tête. « Mais qu’est-ce que je vais faire de vous deux, hein ? »

Priam avait beau dire, le sourire qui refusait de le quitter montrait à quel point il était heureux de les avoir, autant l’un que l’autre. Une fois la petite calée et un peu plus calme, il s’intéressa à nouveau à Creed.

« Je connais pas le problème avec ta mère, mais si ça peut te remonter le moral, je pense que le clan Ramesh t’as déjà adopté. »

Il déposa sur ses lèvres ce qui était censé n’être qu’une bise au départ, mais qui devint bien plus quand sa langue vint chercher la sienne sans qu’il ne puisse s’en empêcher. Si ses baisers pouvaient réconforter Creed, il n’allait pas se montrer avare en la matière. Il ne s’arrêta que lorsqu’une petite main se posa sur sa joue et celle de Creed.

« C’est un gros bisou, ça ! »

Priam tira la langue à Aleyssa en ajoutant d’un air tout fier.

« Ouais, et y’a que moi qui peux lui en faire, des comme ça. »
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Re: La liste de nos défauts   La liste de nos défauts EmptyVen 30 Aoû - 6:10


La liste de nos défauts.
- T’as intérêt ouais… Sanam. répliquais-je lorsque tu glisses que tu ne m'aimeras pas moins malgré mon état actuel. Ton expression de surprise à mes mots, en particulier le "Sanam", me tire un sourire puis ce sont tes propos suivants qui finissent de m'achever. Ces derniers mots, ta façon de le dire, bordel ... je m'en mords une seconde le côté du poing comme si j'essayais de contenir tout élan inconsidéré. Inconsidéré dans ma situation actuelle s'entend sinon je t'aurais déjà bondis dessus.

Savourant un instant de silence entre nous tandis que mon regard se perd une minute dans ta contemplation, je n’en reviens toujours pas de ressentir les choses aussi intensément avec un mec pour la première fois depuis longtemps ... voir jamais. Je suis complètement à fleur de peau avec toi, au moindre regard, à la moindre caresse et à tes moindres propos ... jusqu'au simple son de ta voix. Merde ça ne m'était jamais arrivé jusqu'alors mais je savoure l'intensité de la chose peu importe que tout aille à une vitesse vertigineuse, c'est juste putain de bon !
Tellement que je sais que je ne devrais pas m'encombrer de non dit ou de retenue avec toi. Moi qui n'est pas très expansif sur certains sujets, je me décide alors à te confier ce qui a causé mes tourments. Tu n'es pas n'importe qui après tout, autant que tu saches derechef dans quelle atmosphère familiale je baigne depuis toujours. Laquelle me semble nettement avoir empirée depuis que ma mère a décidé de se montrer franche avec moi sur son absence d'amour maternel à mon égard. Si ça se devinait aisément autrefois, il y avait toutefois un doute sur la possibilité qu'on ne sache toutefois que s'y prendre de la mauvaise manière l'un avec l'autre depuis tout ce temps, et de fait qu'on interprète mal nos comportement respectifs ou quelque échange verbal que ce soit ... parfois ça ne tient qu'à ça, une mauvaise façon de s'y prendre qui mène à de malheureux quiproquos. Mais désormais il est clair que ça n'a rien à voir, et si je me vantais de m'en foutre royalement jusqu'à il y a peu, aujourd'hui je me rends compte que tout au fond, j'éprouvais malgré tout un attachement pour elle. Un sentiment qui demeurait enfoui à cause de notre mésentente.

Qu'en est-il aujourd'hui que je sais qu'elle n'éprouve réellement que du dégoût ?
Évoquant alors enfin ce qui m'a mis dans un tel état, j'esquisse le dîner chez ma mère dont la tournure de fin de soirée m'a joliment achevé sur le plan psychologique.

« Je sais pas grand-chose sur ta famille, mais j’avais cru comprendre que c’était pas la joie. Elle t’a envoyé dans une ferme quand t’étais plus jeune, c’est ça ? C’est rude, quand même. »

- Il n'y a jamais eu de ferme, ni de famille pour m’accueillir ... ou me faire redresser la barre. Alma a inventé ça pour éviter les cancans ou du moins les contrôler histoire de s'épargner les on dit à propos d'une nouvelle frasque de son satané rejeton. La réalité étant que je me suis tiré du jour au lendemain.

Je te narre rapidement le contexte avec ma mère depuis tout môme, cette absence d'affection entre nous comme si nous en étions l'un et l'autre incapables. Ou peut-être déjà tout bébé sentais-je les réticences de ma mère à mon égard, sans doute parce que j'étais l'enfant d'un homme qu'elle détestait déjà. Mais sur ce point là, je ne dis pas mot. L'info est trop grosse à digérer pour l'heure et je ne crois pas qu'il y ait à se vanter d'être le fils de cet homme dont la réputation est loin d'être fameuse. Ce même père que je partage avec Tyler Lennox et son frangin, ce qui fait d'eux mes demi frères. Un fait qu'ils ne savent pas encore ... . Et un père disparu.
Le secret ayant demeuré visiblement auprès de tous jusqu'au jour de mon arrivée, lorsque ma toute première visite à ma mère depuis des lustres a tourné au vinaigre dès lors où elle m'a ouvert la porte d'un air aussi dépité qu’agacé.
Un instant de silence refait sa place entre nous, bientôt perturbé par un bruit plus loin.

« C’est pas possible, faut que je surveille tout ce soir. » déclares-tu en déposant un baiser au coin de mes lèvres. « Une seconde, je reviens. »

Je m'étonne de savoir qui est derrière ce bruit. Peut-être ton chat ? Puis je tilte soudain en t'entendant parler plus loin. Bon sang, c'était ce week-end que tu devais récupérer la petite. Et merde, quel con ! Bientôt c'est l'écho de petits pas précipités qui parviennent à mes oreilles puis une petite boule d'énergie se précipite alors sur moi au détour d'un angle. Ce petit ouistiti me bondit alors dessus et me colle un bisou sur la joue digne de retrouvailles avec un être cher. Je fonds ... . L'enthousiasme des enfants a parfois en soi de quoi revigorer les âmes blessées et en un instant, toute mélancolie me quitte.

- Coucou petit bout, ouh tu m'as manqué toi !

- Ti aussi !! déclare-t-elle en tentant de m'entourer de ses petits bras en cherchant à grimper sur le canapé tandis que tu nous rejoins avec ce sourire ravageur aux lèvres, tentant bientôt d'inciter la petite à retourner se coucher.

« Tu vas être épuisée demain, Aleyssa. Il faut aller au lit. »

- Tente toujours, relevais-je comme pour jauger que tu pars déjà défaitiste face à la situation.

Finalement tu la soulèves en t'accroupissant tout près afin de la placer sur moi.

« Mais qu’est-ce que je vais faire de vous deux, hein ? »

- Ça te va bien le rôle de papa poule, esquissais-je avant de glisser une excuse sur le fait que j'avais zappé que t'étais censé passer le week-end avec Aleyssa et que je n'aurais pas du débarquer comme ça.
La scène toute mignonne avec la petite juchée sur moi t'inspire une réplique qui me fait sourire alors que tu mentionnes que si côté famille ce n'est pas tout-à-fait ça, je peux dores et déjà compter sur ton clan qui semble m'avoir déjà adopté rien qu'au travers de la petite et n'oublions pas ... Mokka !
Tes lèvres se pressent sur les miennes et ce qui était chaste au départ, se transforme en un véritable baiser. Et c'est à nouveau une véritable décharge électrique qui me parcoure. Comme chacun de tes baisers habités de cette sensation que tu me procures au travers de chacun de nos contacts. Nos langues se mêlent, se caressent jusqu'à perdre haleine l'espace de longues secondes.

« C’est un gros bisou, ça ! » nous tire soudain Aleyssa de cette zone où nous nous sommes perdus sans plus tilter sur sa présence.
Tu as le don de tout occulter autour de nous que ce soit lors d'un baiser, d'un regard ou d'une caresse. Tu me fais décidément perdre toute raison et tout sens de la réalité.

« Ouais, et y’a que moi qui peux lui en faire, des comme ça. » déclares-tu en lui adressant un petit bout de langue mutine. Je place un instant la main sur mes yeux pour m'éviter toute récidive rien qu'à cette vue qui ne fait que rappeler notre contact si bref.
Je me penche un instant à ton oreille et murmure : "tu m'autorises à pieuter ici ?"
Sur ce, nous ne tardons pas à nous bouger. Pendant que tu t'occupes d'aller recoucher la petite à qui je fais un petit câlin, c'est direction la salle de bain pour moi, histoire de me rafraichir sous une douche froide. Ça m'aide un peu à sortir de cet état comateux même si ça n'arrange pas tout. Pas décidé à squatter le canapé, je cherche ta piaule que je devine non loin de celle de la môme, ouvrant quelques portes en chemin. Puis je vais m'étendre sur le couvre lit, épuisé par cette soirée décidément haute en couleurs. Tant et si bien que je m'endors quasiment sur le champ malgré toute ma bonne volonté à t'attendre.

Mes yeux ne se rouvrent que lorsque la lumière du soleil s'invite par les interstices des volets. En ce moment, les nuits sont fraiches et comme moi, tu aères en général toute la nuit. Aussi, je me rends compte par la sensation de brise fraiche sur ma peau que je suis torse nu. Le reste je n'ai pas regardé, un drap fait rempart à hauteur de ma taille. Je me lève juste pour aller pisser et me rafraichir la tronche au lavabo puis reviens discrètement prendre place dans le lit. Il doit être encore tôt. Dehors il fait peu à peu jour. Ton parfum emplit la pièce et me conforte à lui seul. M'allongeant sur un flanc, je te regarde quelques secondes puis me penche sur toi pour presser mes lèvres contre les tiennes. Tu es putain d'irrésistible ainsi étalé en travers des draps. J'en ai des frissons rien qu'à te regarder. Tu me fais franchement un effet d'enfer, si bien que mes lèvres glissent bientôt plus bas, s'attardant sur ta gorge puis tes épaules avant de descendre le long de ton torse nu jusqu'à ton nombril, donnant quelques coups de langue par ci par là.

- Ouvre les  yeux Sanam ... j'ai furieusement envie de toi ...

Mais un soupir m'échappe et je pose un instant mon front au niveau du plexus solaire, me rappelant la présence de la petite dans une piaule plus loin. Aheum ... qui sait si elle ne va pas débarquer d'un coup sans prévenir. Les mômes se réveillent tôt la plupart du temps pour se poster devant les dessins animés de bon matin. De vraies piles. Et verrouiller la porte ne servirait qu'à l'entendre tambouriner derrière. Un certain sentiment de frustration s'invite en moi. Ça et le mal de crâne qui semble s'intensifier petit à petit. La douce torpeur du matin ne m'aura pas tenu longtemps. Mais pour l'instant je suis au moins décidé à me repaitre de ce corps en le parcourant de coups de langues et de baisers, même si mon être tout entier s'embrase pour toi. Toute bonne chose vient à qui sait attendre, c'est ce que l'on dit ? Une chose est certaine, je vais véritablement m'enflammer lorsque nous aurons un instant rien que tous les deux.

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Priam Ramesh
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Priam Ramesh
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Re: La liste de nos défauts   La liste de nos défauts EmptyVen 30 Aoû - 15:30


Quand Creed lui donna quelques informations sur sa famille, Priam sentit comme une main glacée lui enserrer le cœur. Une mère distante, un père absent, pas encore de sœur, qu’est-ce qu’il lui restait, au final ? Le comportement que le marshall avait pu avoir plus jeune semblait soudain beaucoup plus clair. En silence, il continua à entrelacer ses doigts avec les siens, jusqu’à l’intervention d’Aleyssa qui, telle une bonne fée, leur redonna le sourire à tous les deux. Alors que la petite s’installait confortablement sur le torse de Creed, celui-ci s’excusa d’être venu alors qu’il devait passer du temps avec sa nièce. Priam balaya ces excuses d’un geste de la main, arguant qu’il était au contraire très content qu’il soit venu le voir après ce qu’il s’est passé.

« Je veux être là pour toi, quel que soit le jour, quelle que soit l’heure. »

Pas étonnant que l’instant d’après, il embrassait Creed avec un peu de cette passion dévorante qui brûlait en lui. Il aurait aimé pouvoir aspirer toute la peine qu’il avait pu ressentir pendant toutes ses années, mais c’était impossible. Pourtant, il avait l’impression de porter un peu de son fardeau à présent. Creed n’était plus seul, il ne le serait plus jamais, et il comptait bien le lui prouver. Pour l’instant, cela dit, Priam avait une petite fille et un mec bourré à mettre au lit. Quand le second lui demanda s’il pouvait dormir là, il ne put s’empêcher de lâcher en riant « Non, bien sûr que non. Quelle idée ! ». Après une dernière bise sur ses lèvres, il le laissa prendre sa douche en allant coucher sa petite nièce, ce qui prit un peu de temps parce qu’elle était très excitée. Une fois sa tâche accomplie, il se rendit dans sa chambre, et trouva Creed endormit sur le lit tout habillé. Son cœur accéléra à cette simple image, il paraissait beaucoup plus apaisé d’un coup, et il voulut croire que c’était un peu grâce à lui.

Bon par contre, je vous raconte pas la galère pour lui enlever sa tenue de ville et le faire rentrer dans le plumard. Autant pour lui enlever les chaussures et le pantalon, ça allait, mais pour le t-shirt il batailla pendant de longues minutes. Surtout parce que sa tête ne voulait pas suivre le mouvement et que ses bras se barraient dans toutes les directions, sauf la bonne. Dans son sommeil, Creed faillit même lui coller une baffe. Après un bon moment, il put quand même se mettre lui aussi en boxer et s’allonger à ses côtés. Priam se leva plusieurs fois dans la nuit, pas pour des problèmes de vessie, de ce côté-là ça va. C’était plutôt des idées vaguement inquiétantes qui le réveillaient, il regardait alors si Creed allait bien, si la petite était toujours dans son lit, ou si la cuisinière était bien éteinte, avant de repartir au lit. C’est plus tard qu’une sensation très agréable au niveau de ses lèvres le tira de son sommeil. Il savait très bien ce qu’il se tramait, il connaissait ces lèvres. Les yeux toujours clos, il bougea un peu la tête, et senti le piquant d’une barbe sur sa bouche. Son corps fut pris d’un frisson, qui ne fut rien comparé à ceux qui suivirent lorsque des baisers se déposèrent dans son cou, puis son torse, descendant avec une lenteur calculée.

« Nghlr… »

C’était de la torture, c’était une tentative de meurtre, c’était… heureusement qu’il n’avait pas le cœur sensible. Priam se cambra instinctivement, comme si ça pouvait l’aider à sentir un peu plus la langue de Creed contre sa peau. Il avait chaud, malgré l’air frais qui s’insinuait par la fenêtre entrouverte.

- Ouvre les yeux Sanam… j’ai furieusement envie de toi…

« Hmmglr… »

Oui, c’était tout ce qu’il avait à répondre. Cette voix, ces mots, cet accent, bordel. C’était trop. Priam se mordilla la lèvre inférieure en relevant la tête, il sembla attendre le dernier moment pour ouvrir les yeux. Quelque part, il savait ce qu’il allait voir, et pourtant, quand son regard se posa sur un Creed torse nu, la tête posée sur son torse, une décharge remonta de son bas-ventre et incendia ses tripes et ses poumons. Il prit une inspiration comme s’il sortait la tête de l’eau, et ses mains agrippèrent son visage, caressant ses joues si délicieusement râpeuses, puis ses cheveux et ses épaules.

« Ça devrait pas être permis de dire des trucs pareils et d’être aussi sexy en même temps. J’vais appeler les flics, putain ! »

Attrapant à nouveau le visage de Creed, il s’enfonça un peu dans le lit pour se mettre à son niveau et l’embrasser longuement, passionnément. Il sentait l’air lui manquer, mais lorsqu’il détachait sa bouche de la sienne, la sensation d’asphyxie était pire encore. Son cœur battait la chamade, et son corps tout entier brûlait littéralement. C’est un peu brusquement qu’il prit sans prévenir le dessus sur son camarade, avec en tête l’idée très claire de le dévorer tout entier, là, tout de suite. Ce mouvement eut malheureusement pour effet de lui faire voir l’heure indiquée sur son radio-réveil. Une seconde, Priam ferma les yeux et posa son front contre celui de Creed en reprenant son souffle. Il lâcha alors d’un ton douloureux.

« On doit avoir vingt minutes devant nous, grand maximum. C’est pas assez pour te faire tout ce à quoi je pense en ce moment. »

Lentement, il se redressa, et une fois à cheval sur Creed, il frotta ostensiblement son derrière contre son service trois pièces. Ses mains attrapèrent les siennes, et après avoir joué quelques instants à entrelacer leurs doigts, il les posa sur son ventre, les dirigeant pour leur faire suivre le dessin de ses muscles en une caresse imposée qui était loin de le laisser indifférent au vu des soupirs qui lui échappaient. Après le torse, il guida les mains de Creed sur ses côtés, les faisant descendre doucement jusqu’à glisser sous le tissu de son boxer pour caresser ses fesses. Son regard troublé plongea dans celui de son camarade, il le dévorait des yeux, avide de voir s’il était aussi désireux d’aller plus loin que lui. Et ce qu’il voyait devait vraiment lui plaire puisqu’il fondit sur lui pour dévorer ses lèvres à nouveau. Même sa langue lui parut brûlante alors qu’elle entrait en contact avec la sienne. Ses mains se posèrent sur son ventre et dessinèrent des arabesques sur sa peau en remonta avec des gestes tiraillés entre désir et attente. Quand elles arrivèrent sur sa poitrine, il abandonna son baiser pour venir mordiller et embrasser ses tétons, avant de remonter pour dévorer son cou si attirant.

Ses mains repartirent en exploration, rien ne semblait pouvoir arrêter leur avidité. Elles se perdaient dans les cheveux de Creed, taquinaient sa nuque, dessinaient le contour de ses bras, remontaient dans son dos pour descendre le long de son ventre. Plusieurs fois, elles effleurèrent le tissu de son boxer, faisant soupirer Priam avec un peu plus de convoitise à chaque fois. Il avait l’impression de se consumer littéralement, et il adorait ça. En d’autres circonstances, il se serait sûrement dit qu’il n’avait jamais autant désiré un homme de toute sa vie, mais là ça ne lui traversait même pas l’esprit, parce qu’en ce moment Creed était son univers entier et qu’il était bien incapable de penser à quoi que ce soit d’autre. Il revint l’embrasser, et mordilla quelque peu sa lèvre lorsqu’il se décida à lui aussi caresser ses fesses sous le tissu du sous-vêtement. Lentement, la tête de Priam se cala dans son cou, il avait fermé les yeux à nouveau, et se contentait de souffler un air brûlant contre sa gorge en parcourant cette zone intime. Il était dans un état second, mais se sentait terriblement bien. Il aurait voulu que le temps s’arrête, se sentant parfaitement capable de parcourir ainsi la peau de Creed pour toute l’éternité. Parfois, les caresses de Creed lui arrachait un gémissement ou un soupir, parfois il se mordait la lèvre pour se contenir, parfois il avait l’impression qu’il allait fondre en larmes tellement ce qu’il ressentait à l’instant était puissant. La seule chose qu’il contrôlait encore à peu près était ses mains. C’est avec douceur que l’une d’elle vint attraper Creed par la taille, tandis que l’autre glissait dans son boxer pour caresser son sexe. Après un instant trop bref, cependant, Priam se redressa d’un coup, l’air de tendre l’oreille. Il regarda l’heure, avant de jeter à son homme un regard un poil gêné.

« Je me suis trompé, en fait on avait que dix minutes. »

« Pram ? »

Après une seconde, Priam se rassit sur Creed, les deux mains posées sur son visage, il était gêné, désolé et ultra frustré en même temps. Il finit par poser à nouveau ses mains sur le ventre de Creed pour le caresser doucement, et eut un léger rire.

« Je suis désolé, tellement désolé mon ange. » Finalement, il se tourna vers la porte et haussa un peu le ton. « J’arrive, Aleyssa ! »

Avec douceur, il déposa une dernière bise sur les lèvres de Creed, une dernière dans son cou, une dernière sur son poitrail. Il descendit ainsi, sortant du lit à reculons, avant de déposer un ultime baiser sur son sexe, à travers le tissu. Il jeta un bout de draps sur son camarade et enfila un peignoir avant d’ouvrir la porte. Aleyssa leur fit un sourire immense.

« Bonjour, crapule. »

« ’Jour ! » La petite se tourna vers le marshall. « Reed ! Y’a du gâteau ! »

Priam eut un rire franc, il comprit de suite que c’était une combine pour qu’il serve la forêt noire dès le petit déjeuner. Il décida de jouer un peu avant ça.

« Ah ? Tu veux donner tout le gâteau à Creed, ça c’est gentil. »

La petite fit une bouille adorable de bébé qui vient de réaliser que sa stratégie n’a pas tournée comme il le voulait. Elle tenta de rattraper le coup.

« Mais il est gros ! »

« Et alors ? Il est grand, Creed, il lui faut au moins ça. » La petite ne trouva rien à répondre mais, consciemment ou pas, elle se mit à secouer la tête d’un signe négatif. Priam ria un peu plus et commença à la pousser vers la cuisine. « Allez, on va servir le déjeuner. » Toute contente, la petite partit en courant, il se tourna vers Creed une seconde. « Prends ton temps, je nous fais du café. »

Un peu plus tard, la petite était installée sur un coussin, avec son biberon et une part de gâteau posée sur la table basse. Elle regardait un dessin animé. Priam en avait profité pour enfiler un short bleu-vert et un t-shirt noir sans manches et, appuyé contre la cuisinière, il sirotait son café. Il posa cependant sa tasse quand Creed passa à portée pour l’attraper par la taille et l’amener jusqu’à lui. Ses bras s’enroulèrent autour de son cou, et après avoir laissé son regard parcourir ses traits, il lui fit une bise sur la joue. Il avait l’air de vouloir parler sans que les mots ne viennent. Après un court silence, il commença.

« Dis… » Silence à nouveau. « …Tu… trouves pas que ce qu’il y a entre nous est un peu… dingue ? » Son regard se plissa légèrement, il semblait guetter une réaction. Il continua. « Je… » Ou pas. « Je t’aime. » Il détourna les yeux une seconde, à croire qu’il n’arrivait pas à dire ses mots normalement. « C’est pire que ça, en fait, j’ai l’impression que toutes les fois où j’ai cru que j’étais amoureux, en fait je me plantais. Parce que ça avait rien à voir, c’était rien comparé à… toi. » Il prit une inspiration, l’air un peu plus paniqué à chaque mot qu’il prononçait. « Alors… Alors si tu ressens pas la même chose. Si c’est pas aussi sérieux, je t’en veux pas parce que c’est vraiment dingue, mais j’aimerais autant le savoir tout de suite. J’ai peur. »

Les deux derniers mots étaient sortis tous seuls et lui coupèrent le souffle. Il n’avait pas voulu se dévoiler autant, et pour le coup, l’expression « dévoilé » était bien trouvée vu que Priam se sentait véritablement à nu, là tout de suite. Il avait la tête d’un mec qui s’attend à se prendre un coup de poing dans la gueule et ne sait juste pas de quel côté ça va arriver. Mais alors que tout ce qu’il avait à faire était d’attendre une réponse, il se défila avant que Creed ait pu ouvrir la bouche.

« Oh, ton élastique, il doit pas être loin. » Et c’est ainsi qu’il fila du côté de la télé et se mit à farfouiller dans les bibelots et les vieux dvds qui était rangé dans le meuble. Il semblait décidé à ne pas en détourner les yeux, mais le fameux élastique avait sans doute disparu dans le trou noir caché derrière la plainte, et après un petit moment, il proposa « Au pire, je peux te passer l’un de ceux d’Aleyssa. Tu préfères Charlotte aux fraises ou Hello Kitty ? »
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Re: La liste de nos défauts   La liste de nos défauts EmptyJeu 5 Sep - 6:26



La liste de nos défauts.
J'aime les faibles grondements qui t'échappent et la façon dont tu te cambres bientôt sous la caresse de mes lèvres me rend doucement euphorique, le tout accentué par la pression de ma langue sur ta peau qui s'embrase pour moi seul. L'air frais qui s'invite dans la pièce de bon matin semble lui-même se raréfier alors que je t'invite à ouvrir les yeux. J'ai des frissons rien qu'à te sentir légèrement remuer sous moi ... rien qu'à t'entendre râler à ta façon tant tu sembles avoir du mal à t'extirper des brumes de ce sommeil qui t'accapare encore bien trop pour moi et me rend d'autant plus furieusement impatient. Mais c'est encore plus dur de contenir le feu ardent qui m'enflamme avec plus d'intensité encore à te voir ainsi te mordiller la lèvre, le regard encore ensommeillé alors que tu ouvres enfin les yeux sur moi. Le front bientôt appuyé à mi torse tandis que je songe qu'on risque d'être tôt ou tard dérangés dans ma manœuvre. Tu te saisis bientôt de mon visage pour m'inciter à redresser la tête et bordel, c'est une décharge plus vive encore qui me traverse de part en part.

« Ça devrait pas être permis de dire des trucs pareils et d’être aussi sexy en même temps. J’vais appeler les flics, putain ! »

Je laisse échapper un soupir amusé, agrémenté d'un sourire encore plus à damner que le tien à l'instant présent. Nous échangeons un long baiser qui me rend plus à vif que jamais. J'ai tellement envie de toi que j'ai l'impression de devenir fou. Incapable de nous arracher au contact de nos lèvres pendant de longues secondes si ce n'est des minutes, mes mains courent partout sur toi, animées par cette frénésie qui me brûle les entrailles. Mon cœur s'est rarement emballé de la sorte. Tu prends soudain le dessus sur moi dans une manœuvre habile et je crois que sur l'instant, si la gosse venait cogner à la porte, je serais foutu de lui dire de dégager.
Tu marques un temps d'arrêt en voyant l'heure et je m'emploie à laisser glisser mes mains sur ton dos pour aller s'échouer sur tes fesses par-dessous le tissus. Une façon de détourner ton attention et te faire oublier un instant l'heure sur laquelle tu tiltes avant que tu n'annonces que nous n'avons qu'un petit laps de temps.

« On doit avoir vingt minutes devant nous, grand maximum. C’est pas assez pour te faire tout ce à quoi je pense en ce moment. »

- Tu ne crois pas si bien dire ...

Je stoppe un instant ton mouvement alors que tu te redresses pour te ramener à moi et me saisir de tes lèvres dans un baiser plus intense encore que celui partagé plus tôt. Je te relâche en te mordillant la lèvre et crois devenir fou sous la position que tu adoptes et que mes mains viennent renforcer en accentuant le contact.

- T'es une vraie crevure mais j'adore ça ... t'accusais-je ainsi de me tenter.

Tu te fais plus joueur et me retires tout contrôle en te saisissant bientôt de mes mains. Nouveau frisson. Putain le moindre contact me rend littéralement dingue. Je plie légèrement les jambes pour me mettre dans une certaine posture, le bassin légèrement relevé pour mieux te sentir encore tandis que je te dévore du regard et laisse échapper de faibles gémissements à la fois remplie de cette pointe de frustration qui témoigne que j'en veux plus encore même si j'adore ces instants de langueur. La paume de mes mains embrasse chaque parcelle de peau alors que tu les guides sur toi avec un regard aussi fiévreux que le mien. Je te veux là maintenant tout de suite. Et ce désir qui m'habite semble passer en un éclair dans mon regard tandis que nous ne nous lâchons plus un seul instant des yeux. Nos langues s'entremêlent dans une manœuvre soudaine et je renforce la pression de mes mains sur ta peau comme si je pouvais aspirer jusqu'à ton essence même.
Tes mains se posent sur mon ventre et y dessinent des arabesques qui font encore naitre une véritable nuée de papillons. J’ai une furieuse envie de te mordre d'ainsi pousser le jeu jusqu'à la torture. Tu enflammes à ce point mes sens que je m'y perds totalement, moi aussi étrangement partagé entre le plaisir que nous procure cette langueur et l'envie pressante.

Tes lèvres quittent bientôt les miennes pour tracer une ligne de feu sur mon torse avant d'échouer plus haut encore, s'attardant sur chaque tétons que tu mordilles en m'arrachant un râle que je m'efforce d'étouffer contre le dos d'une de mes mains que je viens presser tout contre ma bouche. Je ferme les yeux un instant et me cambre sous ces délicieux assauts. Mon corps frémit tout entier et s'accrochent de nouveau à tes flancs avant de se perdre dans tes cheveux pendant que ta langue échoue le long de ma gorge et que mes jambes s'enroulent autour de toi pour à nouveau renforcer le contact de nos bassins. Je crève d'envie de me saisir de ta virilité tendue mais je sais qu'à partir de là je n'aurais plus aucun contrôle. J'ai l'air raisonnable sur l'instant mais c'est parce que je suis justement porté à perdre toute raison une fois passés un certain stade. Tout autre prétexte que la môme ne m'aurait pas retenu, mais là c'est délicat. Une fois l'ouragan Fitz lancé, il est dur de me retenir, c'est déjà bien assez frustrant sur l'instant malgré tout le plaisir que j'en retire. Je ne sais même pas comment j'arrive à me tempérer de la sorte. Plus encore alors que c'est toi qui te montre le plus joueur des deux alors que tu égares tes mains sur mes fesses. Le râle qui m'échappe est rauque, éraillé et lourd de tout le désir dont je redouble alors pour toi.

Je suis tellement tendu que c'en est douloureux. Ma main libre s'égare quant à elle sur l'une de tes hanches, l'autre griffant légèrement ton dos en remontant jusqu'à ta nuque, sous le mouvement de mon corps qui se soulève de temps à autre pour mieux profiter encore de tes caresses, puis mes doigts glissent le long de la frontière marquée par l'élastique de ton caleçon, une limite que je franchis en glissant plus bas sous le tissu, peu à peu, incapable de retenir l'envie d'aller plus loin. Je veux te sentir tout entier, complètement nu, nos virilités pressées l'une contre l'autre.
C'est tellement puissant que j'ai le sentiment de devenir dingue, j'ai envie de t'aboyer dessus pour te dire de cesser ce manège et nous laisser aller dans la seconde sans plus nous préoccuper de rien. Ou bien d'interpeller un voisin pour venir s'occuper d'Aleyssa pendant que je m'emploierais à posséder chaque parcelle de toi et de ton corps si foutrement désirable.

Ton bras vient envelopper ma taille avec douceur alors que je garde ces mots pour moi. Ta main libre quant à elle se saisit de ma virilité en franchissant le pas. Nouveau râle étouffé alors que je me mordille la lèvre. Sentir tes doigts et ta paume se refermer autour m'anime d'un mouvement qui habite mon corps tout entier. Et alors que mon corps se soulève sous cette pression, mon autre main s’agrippe avec force à quelques-unes de tes mèches. Et lorsque tu te redresses soudain en alerte, semblant percevoir un bruit, je me laisse retomber et te renvoi un regard presque furieux.

« Je me suis trompé, en fait on avait que dix minutes. »

- Crevure ...

J'esquisse malgré tout un demi sourire, tentant de réguler ma respiration saccadée.

« Pram ? »

Facepalm accompagné d'un soupir. Je suis littéralement en feu. Putain pas maintenant !

« Je suis désolé, tellement désolé mon ange... J’arrive, Aleyssa ! »

- Ça se paiera plus tard mais je te préviens, tu ne m'arrêteras plus une fois lancé.

Tes lèvres se pressent avec un reste d'envie sur les miennes et je les retiens quelques secondes en appuyant notre baiser. Tu me tortures encore quelques infimes secondes, glissant jusqu'à hauteur de mon torse tandis que je te regarde peu à peu t'éloigner. Ma main par réflexe se pose plus bas sur ma virilité où tu as pressé tes lèvres une dernière fois dans une ultime torture. Rejetant le drap sur moi avant de t'éloigner vers la porte au cas où Aleyssa déboulerait dans la chambre, je laisse mon regard te parcourir de haut en bas avant que tu n'enfiles un peignoir puis me laisse retomber, un bras en travers des yeux et la main toujours campée fermement sur ma virilité par-dessous le drap comme si ça pouvait aider à me calmer.
Tu ouvres bientôt la porte et je croise alors les mains derrière la nuque en me calant un peu plus confortablement contre la tête de lit. Aleyssa apparait derrière le panneau et nous adresse un sourire immense.

« Bonjour, crapule. »

« ’Jour ! » puis elle se tourne dans ma direction. « Reed ! Y’a du gâteau ! »

- Bonjour ptite bouille, ah si tu me prends direct par les sentiments, j'arrive !

« Ah ? Tu veux donner tout le gâteau à Creed, ça c’est gentil. »

Je laisse échapper un doux rire en voyant la bouille de la petite qui réalise qu'elle s'est à demi fait avoir à son propre piège.

« Mais il est gros ! »

« Et alors ? Il est grand, Creed, il lui faut au moins ça. »

- J'approuve, je peux avaler deux gâteaux tout entier à moi seul, taquinais-je la môme pour la faire flipper. Puis vous vous éloignez sans tarder et je file illico à la douche. A mon retour auprès de vous, je passe une main dans les cheveux d'Aleyssa au passage, laquelle est plongée dans son dessin animé. Mes yeux s'écarquillent en arrivant toutefois dans la cuisine et en voyant le dit gâteau.

- Une forêt noire, rien que ça ? Du fait maison ? dis-je en passant près de toi pour aller me servir un café, le regard gourmand. Tu me saisis par la taille au passage et je ne peux retenir ce frémissement qui me parcoure sur l'instant. Je fronce légèrement les sourcils alors que tu déposes un baiser sur ma joue. Et je me demande un instant si c'est pour éviter de trop nous afficher en présence de la gosse ou autre chose, mais je me rappelle que la veille tu n'as pas hésité. Ma main se place sur ta hanche tandis que je me saisis de la cafetière pour remplir ma tasse, de l'autre.

« Dis… »

Regard interrogateur à ton adresse alors que je suspends un instant mon geste face à ton hésitation.

« …Tu… trouves pas que ce qu’il y a entre nous est un peu… dingue ? »

Je commence à peine à remuer la tête avant de m’apprêter à te dire ce que j’en pense mais tu sembles hésitant une seconde et je te laisse alors prononcer ce qui semble marquer un temps avant de franchir la barrière de tes lèvres. C'est drôle, un instant je me mets à flipper et reposer le récipient sans toutefois montrer mon léger stress.

« Je… »

Nouveau froncement de sourcils cette fois-ci un brin inquiet de ma part.

« Je t’aime. »

Une décharge me vrille le corps tout entier. Mon coeur a loupé un battement. Si j'avais le récipient encore en main je l'aurais sans doute lâché sous l'onde qui me parcoure. Ma main libre remonte alors dans ta nuque et mon regard cherche à capter de nouveau le tien qui fuit l'espace d'un instant. Je craque. Je craque complètement. Ça aurait été un autre mec ou même une gonzesse, je me serais carapaté en tournant ta réplique en dérision ou en la ponctuant avec humour. Mais je connais ce sentiment puisque tu m'inspires un chamboulement tout aussi intense. Tu me vrilles littéralement les tripes, du jamais vu.

« C’est pire que ça, en fait, j’ai l’impression que toutes les fois où j’ai cru que j’étais amoureux, en fait je me plantais. Parce que ça avait rien à voir, c’était rien comparé à… toi. »

Je suis tellement sous le charme de tes propos que je ne me rends pas compter que tu dois baliser face à mon silence, même si un sourire orne présentement mes lèvres et que la lueur dans mon regard elle, ne trompe pas.

« Alors… Alors si tu ressens pas la même chose. Si c’est pas aussi sérieux, je t’en veux pas parce que c’est vraiment dingue, mais j’aimerais autant le savoir tout de suite. J’ai peur. »

- Inutile, eu-je tout juste alors le temps d'esquisser alors que tu dégaines déjà un tout autre prétexte pour t'éloigner. Un soupir amusé m'échappe. Je me plante un instant face au plan de travail, les mains en appui sur le bord. Je termine de me verser une tasse et en bois une gorgée avant de venir te rejoindre pendant que tu farfouilles après le fameux élastique.

« Au pire, je peux te passer l’un de ceux d’Aleyssa. Tu préfères Charlotte aux fraises ou Hello Kitty ? »

Je me glisse dans ton dos, remarquant que la gosse file dans le couloir pour se rendre aux toilettes selon ses dires. Enfin au pot quoi. Ce qui me laisse un instant tranquille avec toi.

- Je n'ai pas employé "Sanam" au hasard ou encore parce que j'étais saoul ... me fis-je comprendre en soufflant ces mots à ton oreille. Ces propos en disent longs à eux seuls. Je réserve toutefois ma propre déclaration pour plus tard, au moment où nous aurons tout le temps pour nous y attarder.
Ayant vu en partie sur le couloir, je vérifie que Aleyssa ne déboule pas. De toute façon, elle ne pourra pas nous voir là où nous sommes placés, elle ne verrait qu'une partie de mon dos tout au plus, et puis nous entendrons la porte bien avant. Je glisse ainsi une main entre ton short et ton caleçon d'une main caressante puis me saisis bientôt de ta virilité tendue une fois fait mon petit effet en glissant cette fois-ci par dessous le tissu. Le contact doux et chaud dans le creux de ma paume provoque la même chose en moi et je me presse un peu plus contre tes fesses.

- Ça c'est pour m'avoir rendu raide dingue tout-à-l'heure ...

Mon souffle court dans ta nuque et j'y dépose un baiser avant qu'on entende la porte à l'autre bout et quelques pas se diriger dans la salle de bain en face. J'ai le temps de retirer ma main et t'embrasser avec une langueur contenue pendant que la gosse se lave les mains et retraverse le couloir.

- Je n'ai aucune envie de stopper les choses entre nous, ni maintenant ni plus tard. T'es le premier qui me donne envie de rester. Tu es plus encore ... .

Ces mots là m'échappent alors que j’interromps le baiser. Mes doigts se glissent entre les tiens.

- Quel foutu poison tu as mis l'autre soir dans la bouffe... déclarais-je pour laisser entendre que ça ne me ressemble pas de songer à partager quelque chose de plus qu'une ou deux brèves nuits. Bon certes, nous n'avons pas encore passés le pas, mais justement, si je n'en avais eu qu'après ton cul, je me le serais déjà tapé sans attendre.
En t'attirant de nouveau dans la cuisine, je prends une part de gâteau et mords dedans avec gourmandise avant de t'y laisser mordre à ton tour. Mon regard pétille d'étincelles rien qu'à te regarder croquer dedans.

- C'est un putain de délice. Je t'épouse quand tu veux !

Pendant qu'Aleyssa a le dos tourné, de retour dans le salon alors qu'elle s'est étendue à plat ventre, le visage complètement tourné à l’opposé pour consacrer toute son attention au dessin animé, je glisse mes doigts un à un dans ta bouche en commençant par le pouce pour que tu y récupères les dernières traces de gâteau.

- Je vais te bouffer tout cru dès qu'on aura un moment toi et moi, t'es prévenu.

Je plaque une main sur tes fesses et t'appuie contre moi.

- Mmhhh putain délicieux ... c'est affolant d'être bon à ce point.

Je ne tarde pas trop même si j'adorerais rester. Je te quitte à regrets toi et la petite pour aller m'occuper de quelques formalités en ville. J’ai l'après-midi libre mais pour l'heure, virée oblige pour des questions administratives. Les au-revoir même si ce n'est que pour une courte durée, se déroulent à l'écart derrière la porte d'entrée une fois hors de vue sur le palier de ton appart.
Chaque baiser s’éternise comme si c'était le dernier et à chaque fois que je fais mine de m'éloigner, l'un ou l'autre nous retenons par un bras pour s'en accorder un tout dernier. Ce petit jeu dure un instant. Puis je me décide enfin à dévaler les marches mains dans les poches, pour m'assurer de ne pas revenir sur mes pas une énième fois. Je t'adresse toutefois un regard à mi descente pour t'adresser un "à plus tard" même si je crève d'envie de te dire tout ce que ça me fait de devoir partir et tout ce que ça me fait de ressentir les choses avec une telle putain d'intensité.
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Priam Ramesh
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Re: La liste de nos défauts   La liste de nos défauts EmptyVen 6 Sep - 13:23


On peut dire que ça faisait longtemps que Priam n’avait pas eu droit à un réveil aussi agréable. Quitter les bras de Morphée pour se retrouver dans ceux d’un très bel homme qui vous embrasse, vous léchouille et brûle pour vous d’un désir non dissimulé, c’est sûr qu’on a déjà vu pire. Et s’il prit assez rapidement le dessus pour se laisser pleinement aller à ses propres désirs, il était loin de tout contrôler. Les soupirs de Creed, ses caresses, le moindre de ses frémissements, tout le rendait dingue. Il n’avait pas assez de ses deux bras et de ses lèvres pour le dévorer tout entier, et il manquait de temps aussi, mais même quand il le fit remarquer, ça ne les stoppa pas. Après un baiser encore plus intense que les autres, son camarade lâcha quand même une réplique qui le stoppa une seconde.

- T’es une vraie crevure mais j’adore ça…

Haussant un sourcil, il lui tapota la joue avec un sourire en coin.

« Hé, surveille ton langage, sale gosse. »

Priam lui captura ensuite ses mains pour le punir. Fini les caresses insensées… pour un temps, non mais. Bizarrement, c’était aussi ça qui lui plaisait chez lui. Il était un peu rustre, ou en tout cas, il ne s’embarrassait pas toujours de subtilités. C’était viril, et ça le rendait dingue. Ça et ses grandes mains fermes, ses muscles, ses tatouages, sa barbe, son regard, ses lèvres, ses cheveux, le moindre centimètre carré de sa peau et même les endroits où il n’avait pas encore pu poser les yeux. Tout l’attirait à tel point que c’en était douloureux, et que leurs dix minutes de jeux filèrent beaucoup trop vite.

Même une fois rhabillé, même en préparant le café ou en allumant la télé, il se sentait fébrile, le cœur battant et le souffle court. Priam était certain de n’avoir jamais vécu ça auparavant. Ce désir, cette attente presque insupportable, mais qui faisait un peu partie du jeu. Ce n’était pas dans ces habitudes de laisser la place au temps, mais cette fois, il sentait que c’était pour le mieux. Il ne voulait pas céder à la passion, se laisser dévorer par l’incendie jusqu’à ce qu’il s’étouffe de lui-même. Il voulait que ça dure, il voulait d’autres réveils comme celui-là, il voulait réveiller Creed en le prenant en bouche, voir son sourire, son regard brûlant, encore et encore.

- Une forêt noire, rien que ça ? Du fait maison ?

« Ouais, c’est pas très compliqué à faire, en fait. »

Il avait attrapé Creed par la taille, et l’odeur de son propre gel douche embaumait sa peau. Ce n’était pas quelque chose qui pouvait le laisser indifférent, mais le fait même de se sentir si bien soudainement faisait naître en lui une certaine crainte. Certes, Creed lui avait dit qu’il n’était pas qu’un plan cul. Certes, il l’avait appelé « Sanam » et c’était loin d’être anodin. Ça ne l’empêchait pourtant pas de craindre le pire. Il avait besoin d’assurances, de savoir qu’ils ressentaient la même chose. De l’amour, pas juste du désir, ou juste de la passion. Les mots qu’il voulait dire venaient difficilement, Priam n’avait vraiment pas l’habitude, et pendant un moment, Creed ne sembla pas comprendre où il voulait en venir.

- Inutile.

Creed avait été silencieux tout le long, il souriait, il le regardait avec cette petite étincelle dans les yeux, mais Priam avait pris la fuite. Il était toujours occupé à fouiller dans le meuble-télé quand il vint se glisser dans son dos, et les mots qu’il lui susurra à l’oreille le firent frémir. Cet accent, bordel ! Le cœur battant, Priam ne fit pas tellement attention à ce que son compagnon faisait de ses mains, trop occupé qu’il était à savourer ce « Sanam », aussi bien par sa sonorité que son sens profond. Sa surprise n’en fut que plus forte quand une main se posa sur son sexe, le caressant avec douceur. Un gémissement pas franchement noble lui échappa, et Priam posa aussitôt sa main sur la bouche, tout en poussant un peu sur ses jambes pour se presser plus fort contre Creed, se soulevant légèrement du sol afin qu’il puisse le prendre entièrement en main.

- Ça c’est pour m’avoir rendu raide dingue tout à l’heure…

« Et après c’est moi qu’on traite de crevure. »

Priam se tourna un peu vers lui, et bientôt ils échangeaient un nouveau baiser passionné. Après ce moment qui le rendit à nouveau fébrile, Creed se fit un peu plus explicite sur ce qu’il ressentait, et ça lui coupa le souffle. Il avait envie de rester, pour lui et aucun autre. Priam devait rougir un peu, mais il avait la chance d’être un mat, du coup ça ne devait pas tellement se voir. Il aurait voulu dire quelque chose de beau et d’inspiré comme dans les films, mais rien ne lui vint. Tout ce qu’il parvint à faire fut de le dévorer des yeux.

- Quel foutu poison tu as mis l’autre soir dans la bouffe…

Un sourire se dessina sur son visage.

« De l’amour, et un peu de cumin. »

C’est sans résistance qu’il suivit Creed dans la cuisine, à ce stade, il ne doutait plus de la gourmandise de son camarade, mais voir ses yeux pétiller en goûtant le gâteau faisait plaisir à voir. Quand il lui présenta la part, Priam mordit dedans sans le quitter des yeux. Je t’épouse quand tu veux, qu’il venait de dire. Il devrait se méfier, Priam se sentait pousser des ailes maintenant qu’il était plus rassuré, il pourrait le prendre au mot. En attendant les noces, Creed semblait décidé à jouer et lui présenta ses doigts couverts de chantilly et de morceaux de chocolat. Il attrapa son poignet d’un air malicieux avant de lécher goulûment son pouce. Prit à son propre jeu, il prit son index et majeur en bouche et marqua plusieurs mouvements de va-et-vient, avant de terminer son « nettoyage » et d’attraper ses doigts pour lui faire un baisemain. C’était décidément un jeu qui s’était lancé entre eux, chacun attisant un peu plus la flamme à sa manière. Quand les bêtes seront lâchées, ça allait faire des étincelles. Mais trêve de provocations, Creed devait partir, et ils se retrouvèrent devant l’appartement, bouche contre bouche. C’était difficile de le laisser, ils passèrent un moment à se rattraper l’un l’autre pour un dernier baiser, qui était en fait un avant-dernier, puis un avant avant dernier. Quand il finit par disparaître au bas des escaliers, Priam resta planté là un moment, l’épaule et la tête appuyés contre le mur. Un soupir lui échappa alors qu’il se remémorait les instants précieux qu’ils venaient de vivre, et lorsqu’il retourna chez lui, le sourire aux lèvres, il se sentait léger comme s’il marchait sur la lune.

Mine de rien, lui aussi avait des choses à faire. Hors de question de laisser Aleyssa regarder des dessins animés toute la journée. Il avait deux-trois bricoles à acheter, dont des fraises rotatives pour son stylo Dremel avec lequel il faisait de la gravure, et il avait prévu de profiter du beau temps pour faire un pique-nique en forêt. Malgré son jeune âge, sa nièce adorait marcher, et surtout découvrir les plantes et les animaux. Pour lui qui aimait la nature, c’était un plaisir de la guider dans ces apprentissages. C’est armé d’un livre adapté emprunté à la bibliothèque qu’ils firent leur balade, à petite vitesse, et en s’arrêtant souvent pour tenter d’identifier ce qu’ils voyaient. Ils eurent la chance de tomber sur des empreintes de cerfs, et quelques écureuils, mais ce qui fascinait particulièrement la petite, c’était les insectes, peut-être pour leurs couleurs, ou parce qu’ils remarquaient moins leur présence, et étaient donc plus faciles à observer et approcher. Toute fière, elle pointa une touffe d’herbe du doigt.

« Une sauterelle ! »

« Ah oui ! Bien joué, ça fait quoi, les sauterelles ? »

« Ça fait boing boing ! »

C’est dans la bonne humeur que se passa la balade et le pique-nique, mais en début d’après-midi Aleyssa commença à montrer des signes de fatigue. Voilà ce qui arrive quand on câline de grands barbus à des heures déraisonnables. Priam décida donc de rentrer pour la laisser faire une sieste au calme, c’était le mieux s’il voulait qu’elle soit en forme le reste de la journée. Le retour se fit dans sans encombres, la petite sommeillait déjà à moitié quand il la sortit de la voiture.

« Je dors dans ton lit. »

« Il est pas assez grand, le tiens ? »

« Non. »

Il eut un sourire, mais ne put s’empêcher de soupirer. Aleyssa était toute petite, mais elle avait déjà une personnalité bien arrêtée et savait se montrer têtue. Qu’est-ce que ça allait être à l’adolescence ?  En entrant chez lui, cependant, Priam comprit tout de suite qu’il avait plus urgent à régler que les futures montées d’hormones de sa nièce. Le yucca était par terre, encore, mais pas que, il y avait de vieux dvds étalés sur le sol, des bouquins, et pour une raison obscure, le moulin à poivre traînait au milieu du salon.

«  » Priam posa sa nièce au sol, et prit une inspiration. « MOKKA ! »

Un léger miaulement se fit entendre un peu plus loin, assez remonté, il enjamba le bordel, talonné par Aleyssa, et trouva Mokka en train de tourner en rond devant la porte entrouverte de sa chambre. Le chat n’avait pas le droit d’entrer dans cette pièce, petit, il avait tendance à faire pipi partout, et après s’être couché deux-trois fois dans des draps trempés d’urine puante, Priam lui en avait interdit l’accès. Cela dit, son comportement était étrange, et le jeune homme poussa donc la porte pour voir ce qui perturbait autant le félin.

« Ooooh ! »

À peine entré dans la chambre, un genre d’éclair bondit du lit jusque dans l’armoire. Aleyssa, qui était pourtant crevée la seconde précédente, devint immédiatement curieuse et surexcitée. Alors que Priam s’approchait du placard pour y jeter un œil, elle se mit à sautiller sur place.

« C’est un lapin ? »

« Non, je pense pas. »

« C’est un cochon de… un cochon de… »

« D’inde, et je sais p… » Priam sortit subitement la tête du placard pour jeter à Aleyssa un regard suspicieux. « Attends… tu connais pas l’Inde ? »

« Si je connais ! Il vient de chez grand-mamie, le cochon ? »

« Non, il vient d’Amérique du Sud. Les occidentaux sont nuls en géographie. »

« Surtout les Anglais ! »

« Les Anglais ? »

« Ils ont coupé le Pendjab, les encu… » Priam haussa un sourcil très haut, mais Aleyssa s’était rendu compte toute seule de son erreur et plaqua une main sur sa bouche une seconde. « C’est papy qui dit. »

« Bon, c’est l’heure de dormir. »

Le clan Ramesh venaient de la partie indienne du Pendjab, au moins Aleyssa semblait l’avoir compris, mais pour l’instant, elle devait dormir, et lui devait découvrir quelle bestiole bizarre venait de s’introduire chez lui. Une fois la petite dans sa chambre, et armé de son téléphone. Ouais, il a pas d’autres armes. Priam s’enferma dans la chambre et éclaira l’intérieur du placard, il finit par trouver du mouvement dans son bac à chaussettes, et quand il y toucha, un genre de furet, la gueule pleine des dites chaussettes, bondit sur le sol et fila sous le lit. C’était de sa faute, il laissait toujours un endroit ouvert pour que Mokka aille se balader, et du coup d’autres bestioles parvenaient parfois à entrer elles aussi, le plus souvent c’était d’autres chats, ou des oiseaux. Après un moment à tourner dans tous les sens et jouer à cache-cache sans grands résultats, Priam se dit qu’il trouverait peut-être de l’aide sur internet. Dans son placard, il y avait aussi quelques jouets pour chat, il avait l’habitude de faire un roulement dans les jouets pour renouveler l’intérêt du félin en faisant des changements tous les dix ou quinze jours, et ça marchait plutôt bien. Après avoir posé une peluche sur le lit, il se mit à faire quelques petits sifflements, puis à filmer et, étrangement, ça fonctionna. La bestiole, qui ressemblait plutôt à une fouine maintenant qu’il y pensait, sortie de sous les couvertures pour chopper la peluche et repartir se cacher. Voilà, elle était maintenant sur instagram.



Dommage qu’il ait très peu d’abonnés et que les seuls qui réagirent furent sa cousine Sae et, je vous le donne en mille, Creed. Autant dire qu’il n’était pas beaucoup plus avancé. Tout en bavardant sur son tel, Priam eut l’idée d’aller chercher la boite de transport de Mokka pour tenter d’y enfermer la bête, mais il semblait évident qu’elle n’allait pas y entrer de bon cœur. Heureusement, après quelques minutes, Creed proposa de revenir pour l’aider se foutre de sa gueule, peut-être qu’à deux les choses seront plus simples. En l’attendant, Priam tenta de capturer la bestiole à plusieurs reprises, et quand la sonnette retentit finalement, il avait déjà l’impression d’avoir fait trois triathlons d’affilés. Il ouvrit la porte et regarda son camarade d’un air très sérieux malgré son visage brillant de sueur et son souffle saccadé.

« Rigole. Ose rigoler et je te jure que je te mords. »

Il l’observa un instant, prêt à mordre, avant de le laisser entrer. Le salon était toujours autant en désordre.

« Désolé du bordel, je crois que Mokka et la fouine bondissante ont eu un léger différend avant que j’arrive. T’as pu trouver des vieux gants ? »

Si déjà Priam avait de quoi se protéger les mains, il aurait moins de réticences à attraper la bestiole. Ça lui faciliterait clairement la tâche.
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Re: La liste de nos défauts   La liste de nos défauts EmptyLun 16 Sep - 6:31


La liste de nos défauts.
Le début d'après-midi se profile. A plusieurs reprises, on s'attarde sur ce sourire qui orne mes lèvres au hasard des personnes que je croise et qui s'arrêtent un instant pour causer. On s'interroge sur sa cause, comme si c'était on ne peut plus inhabituel de ma part. Certes il n'est pas rare de me voir le sourire aux lèvres mais jamais autant rayonnant qu'il l'est en cette heure. Je ne souffle toutefois pas mot quant à son origine.
Dire que je t'ai quitté il y a tout juste quelques heures et qu'il me tarde déjà de te retrouver. Sans doute le goût d'inachevé que ça m'a laissé et cette envie de te témoigner tout ce que tu me fais ressentir, éprouver, et plus encore. Je t'ai fait comprendre mes sentiments mais ne les ai pas encore exprimé clairement, ça viendra, au bon moment, celui où tu ne t'y attendras pas. Je veux que mes mots résonnent en toi, qu'ils te fassent frémir comme si leur écho s'invitait tel un courant électrique en toi. Jusqu'à enflammer ton être tout entier sans épargner la moindre zone, jusqu'à faire s'emporter les battements de ton cœur ... ce cœur que je veux sentir battre pour moi, juste pour moi. Je veux être cet insidieux poison, cette obsession qui s'insinue chaque seconde dans ton esprit jusqu'à ne plus te quitter. Je veux tout te donner, sans retenue, comme je ne l'ai encore fait pour personne à ce jour.

J'en suis là de mes pensées tandis que je déambule dans la rue, ondulant légèrement sur la musique diffusée à mes oreilles et traversant la rue à demi dans la lune sans prendre garde, ce qui me vaut un coup de klaxonne d'une bagnole que je n'ai pas vu débouler du coin de la rue. Tout va bien, j'esquisse un vague geste d'excuse dans l'air tandis que le chauffeur m'adresse quelque jurons qui tiennent plus de la peur que je lui ai fait en traversant soudain, et qui glissent sur moi.

Plus tard, je reçois une notification sur mon téléphone. Tu rencontres visiblement une mésaventure et la vidéo que tu as jointe me fais marrer tout seul comme un con.
Lien vers la fameuse video en question, clic clic
De commentaires en commentaires, je finis par te proposer mon aide, motivé par une certaine malice. Je passe récupérer de vieux gants de cycliste qui trainent chez moi suite à ta requête et me ramène chez toi en deux deux pour être certain de ne pas en louper une miette.
Lorsque tu m'ouvres, je plaque automatiquement le dos de ma main contre ma bouche pour dissimuler le sourire amusé qui s'y dessine. T'as l'air au bout de ta vie.

« Rigole. Ose rigoler et je te jure que je te mords. »

- C'est censé être une menace ? Je te la sors tout de suite ou bien ? plaisantais-je en posant une main au niveau de mon service trois pièces.

Le salon semble plus encore en désordre qu'au matin, on dirait que tu as carapaté dans toute la baraque après la bestiole ou alors as-tu placé certains éléments tel un stratège pour la piéger ou la freiner, comme je t'en fais alors la réflexion.

« Désolé du bordel, je crois que Mokka et la fouine bondissante ont eu un léger différend avant que j’arrive. T’as pu trouver des vieux gants ? »

Je te les tends, déclarant que ce sont de vieux gants de cycliste qui t'offriront un minimum de protection. C'était ça ou de vieux gants de moto qui auraient été moins pratiques.

- Bon allez, maintenant que t'es paré, montre-moi ce que t'as dans le ventre ... m'amusais-je en te suivant un instant, armé de mon téléphone, prêt à filmer. Je t'aide à dénicher la bête, tentant déjà de faire le tour des pièces pour voir où elle a pu se planquer entre temps. Nous faisons preuve de calme pour percevoir le moindre bruit. Puis bientôt, quelque chose attire notre attention et alors qu'on s'avance vers l'endroit d'où provient le bruit, je bondis bientôt sur place en voyant débouler un machin non identifié qui nous file entre les pattes et manque moi-même de me faire dégringoler. Je tourne un instant sur place cherchant à voir dans quelle direction elle se carapate, dirigeant l'objectif du téléphone en tout sens pour arriver à capter une image correcte du truc qui va en tout sens.

- Il est chargé sur le 100 000 volts ton bidule ! déclarais-je. Mets-y un peu plus d'énergie ! t'encourageais-je à chopper l'animal qui fait des allers-retours frénétiques comme s'il se retrouvait dans un piège. Je me poste sur le meuble séparant la cuisine du salon et filme alors depuis cette zone qui me parait idéal.

- J'en peux plus de vous deux ! Vous vous verriez ! Du pur Benny Hill ! me marrais-je alors que désormais on a non seulement une bestiole qui court en tout sens mais aussi une grande asperge chevelue qui file d'un côté et de l'autre, manquant de plonger plus d'une fois sur sa proie en manquant de se rétamer la gueule par terre. Pis moi qui me fends la poire à te voir ainsi courser ou ruser l'animal par divers moyens.

- Tu devrais essayer en roller, plaisantais-je. Putain ça serait fendard n'empêche !

Je filme tout du long, du moins en partie, m'offrant quelques pauses quand l'hilarité me secoue à tel point qu'il devient impossible de filmer. D'ailleurs, je suis tellement plié, qu'un instant je me renverse en arrière dans l'intention de m'étaler sur le dos en travers de la séparation sur laquelle je suis juché, sans doute poussé par le besoin de laisser libre cours à la crise de rire qui me possède. Sauf que ainsi à moitié en travers, ma tête ne rencontre que le vide et je manque de basculer dans le vide, emporté un instant par le déséquilibre soudain. Je me transforme en volatile, battant frénétiquement des bras pour réussir à me redresser et lâchant un lamentable "HELP !!" à ton adresse d’une voix rendue aigüe par la panique et l'hilarité mêlées. Ça m'apprendra à me foutre ouvertement de ta gueule.
L'accident passé, tu t'acharnes encore un instant après la bestiole qui détale au moment où tu semblais presque sur le point de la chopper.

- T'as besoin d'encouragements ? lançais-je en te faisant signe d'approcher. Je t'attire contre moi une fois à proximité, oubliant un instant l'animal. L'une de mes mains agrippe ta nuque avant que nos lèvres ne se jouxtent, animées par un besoin dissimulé sous couvert d'encouragement. Des cartons ... suggérais-je tout contre tes lèvres alors qu'une idée me vient. Tu la pousses dans le coin opposé pendant que je place des cartons pour lui faire obstacle dans le sens opposé histoire de la retrancher dans la cuisine.

L'idée étant de la piéger dans l'autre sens lorsqu'elle s’élancera alors. Ouais sauf qu'en bon gardien, je me place alors derrière les cartons aplatis mis debout dans le sens le plus haut qui m'arrive alors à hauteur des épaules. La muraille de carton est constituée de trois grandes plaques qui est calée pour les côtés par le mur et un fauteuil, et de l'autre par un tabouret haut et le meuble de séparation. Quant à celui du centre, c'est moi qui le maintient en place en me tenant derrière. De fait la bête est désormais retranchée dans la cuisine, bloquée par ce rempart de fortune. Elle fait des allers retours meuble de cuisine et fenêtre tandis que je filme. Je suis à nouveau hilare de te voir tenter de l'attraper dans cet espace un peu plus réduit. Mais je rigole moins lorsque la bestiole décide soudain de s'élancer dans l'autre sens, visiblement revigorée de courage en se sentant sûrement capable finalement de franchir la barrière de cartons.
Ouais ... et comme je m'y attends pas vraiment, du moins qu'elle puisse arriver à passer malgré l'élan et l'agilité qu'elle a démontré jusque là, je me retrouve soudain en face à face avec le furet qui a réussi à grimper et qui se trouve ainsi nez à nez avec moi. Sa vivacité à passer et la surprise me font tomber à la renverse alors qu'elle se sert de mon épaule pour toute passerelle. Je sens un truc me glisser dans le dos, et des griffes. Puis ensuite le sol alors que je chute. Je me prends les cartons sur la tronche, ensevelie par mon propre piège.

- Furet 1 Creed 0 ... dis-je en remuant lamentablement sous la muraille de cartons pour m'en extraire.

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