Le feux aux poudres (Creed)

Nous étions en train de faire un sacré bordel, plusieurs habitants étaient sortit de chez eux, quelque uns semblaient vouloir intervenir. On lançait des projectiles sur les maisons, on saccageait les jardins. C'était vraiment le gros bordel, du coup au bout d'un moment trois jeunes indiens se lancèrent à la poursuite des trois compères que j'accompagnais et moi je calais au moment de m'enfuir, comme s'il ne me manquait plus que ça, par chance je peux redémarrer de justesse, un gros bras me filait au train et ce malgré la distance que j'avais pu avoir sur ce dernier. Je n'avais pas spécialement envie de me confronter à lui, ça risquerait de piquer.

Au bout de quelques minutes, ma moto décida de s'arrêter, ce qui était la poisse. J'étais encore loin de notre QG, je ne pouvais pas abandonner ma bécane. Il ne me restait plus qu'à espérer que j'allais réussir à bien m'en tirer au vue de la situation, mais là j'étais dans une sale merde. Je me tenais prêt à affronter l'armoire à glace tatoué qui m'avait suivis
   

J'aurais pu m'échapper si ma bécane n'avait pas rendu l'âme, parfois je détestais grandement la technologie et tout ce qui avait un moteur. J'essayais plusieurs fois, en vain, de redémarrer mais rien à faire. Quelques secondes plus tard j'entendais le grondement de son quad se rapprocher. En le voyant descendre de son quad, je mesurais la différence de nos carrures, je risquais d'avoir dû mal à avoir le dessus sur lui et quelque chose me disais que j'allais manger. Il m'ordonnait de ne plus bouger et de garder mes mains visibles, j'arquais un sourcil avant de lui répondre tout en baissant mon bandana.

" T'es sérieux ? A moins que tu sois flic et encore, je ne compte pas obéir comme un gentil toutou. Si tu veux que je me tienne tranquille y a qu'une solution. "

Même si j'étais un flic sous couverture, je devais prendre certaines décisions pour garder mon anonymat, surtout que mon instinct me criais que ce type était certainement mêlé de près ou de loin aux forces de l'ordres, de quoi m'attirer encore plus d'emmerdes. Je tentais le tout pour le tout et lui asséna le premier coup. Je comptais bien lui compliquer les choses si jamais je devais me faire passer les bracelets.
   

Ce mastodonte était du bureau des marshalls, aucuns membres de leur bureau n'était au courant de la couverture, donc il ne fallait pas que je me fasse chopper. Néanmoins en retirant mon bandana, j'avais pris un risque calculer, je savais qu'il pourrait m'identifier et je comptais là dessus. On enchaîne les coups et je dois dire que même si j'encaisse pas mal, il tapait fort et bien comme il faut. J'essayais de ne pas trop retenir mes coups, ceci dit je ne voulais pas non plus trop le maltraiter. Il finit par réussir à me mettre à terre, non sans peine. Je restais quelques secondes sans bouger, histoire de récupérer un peu avant de lui répondre. En temps normal, jamais je n'aurais pensé manquer de respect à un marshall, j'avais beaucoup d'estime pour leurs boulots pas toujours évident.

" Je me fous que tu sois marshall ! Tu peux toujours rêver pour que je reste là.  "

J'affichais une mine enjoué avant de me relever. Je lui donna un coup de pied dans le ventre avant de prendre les clés que j'avais réussis à lui piquer dans sa poche, je me dirigeais vers le quad, je n'avais jamais conduis ce genre d'engins mais je réussis à le démarrer. Visiblement pas assez rapidement car il me fit le coup de ce que j'appelais la branche, le bras tendu en plein dans la poitrine. Je me retrouvais allongé comme un idiot, incapable de broncher. Je levais les mains, contrarié.
   

J'étais à moitié KO, cette dernière chute avait eu raison de moi. Lorsqu'il se met à califourchon sur moi, je serre les dents. Il me donne un sacré gifle qui me sonne encore plus, cette fois il avait le dessus sur moi. Me choppant par le col, il me demande qui sont mes potes, je n'avais plus la force de jouer la carte de l'humour, je ne comptais pas répondre non plus.

Devant mon silence, il finit par retirer mon casque et l'envoyer valdinguer plus loin. Il reprit ses questionnements, cette fois pour connaître mes motivations, enfin nos motivations. Comment lui dire que je ne faisais que de suivre un ordre comme un petit mouton débile et que ça ne me plaisais pas du tout de jouer au petit con, surtout envers des personnes qui ne le méritaient pas. Parfois, comme maintenant, je regrettais d'avoir accepté cette infiltration pour le compte de la DEA. J'allais à l'encontre de tout mes principes. Le marshall finit par reprendre de plus belle ses baffes, il semblait craquer nerveusement. Ce qui n'était pas pour me rendre service. Vu notre position, c'était impossible que je bouge quoi que ce soit pour me protéger, mais je le sentais en train de vriller. Ca sentait vraiment mal pour moi là, dans un ultime espoir, je pousse un cri en espérant qu'il cesse de se passer les nerfs sur moi.

" OOOHHHH !!!! "

Je présentais déjà les courbatures que j'allais avoir demain.