Footing tardif en pleine nuit (Creed Fitzsimmons)

Je ne traînais pas souvent à la maison, je voulais chercher un appartement mais c'était compliqué. D'un côté je voulais encore vivre sur la réserve parce que j'adorais cet endroit, c'était chez moi. Même après quatorze ans loin de ses terres, j'appréciais la vie ici. En même temps vivre sur Longford, en ville, ça a ses avantages aussi. Dans l'équation il y avait aussi mon père, bien que notre relation soit électrique, il restait mon père. Ce que je ne disais et dirais à personnes, c'est que ce silence radio entre nous ne m'avais pas laissé autant indifférente que ce que je disais.

J'avais fais quelques courses, mon père ayant des travaux avec un de ses amis à faire, j'avais voulu faire le repas, bien que je ne sois pas spécialement douée pour la cuisine. Je ne garantissais pas un plat gastronomique. Entre temps j'avais reçu un appel de mon ancien équipier qui avait voulu prendre de mes nouvelles. Ma démission, bien qu'elle est été accepté, n'avait pas fait une bonne nouvelle pour l'équipe dans laquelle je travaillais. Quand je vivais encore à New York, j'avais souvent de leurs visites. Durant le repas, l'ami de mon père était là, ce qui nous avait permis de ne pas s'engueuler, de parler comme des adultes. J'avais grandement apprécié ce moment et les retrouvailles. Cet homme est comme un frère pour mon père, il m'avait vu naître et grandir, il avait été présent au décès de ma mère. Il était un peu comme mon oncle. On avait beaucoup parlé.

Plus tard dans la soirée, je m'étais réveillée en sursaut. Mon père m'avait annoncé que Creed, un ancien petit ami qui s'était bien joué de moi et que je n'avais jamais apprécié, était venu lui poser des questions, leur discussion avait un caractère professionnel, il m'avait juste annoncé que maintenant il travaillait au bureau des marshalls. Je comptais bien demander à mon ancienne équipe si ils pouvaient creuser pour trouver des infos. J'étais hors de moi que cette ordure soit venu chez nous. J'avais rêvée, si on peut dire ça, de ma mère, de mon expérience à la CIA.

J'avais pris une douche rapide avant d'enfiler mes habits de sport, un legging noir tacheté de blanc, un débardeur blanc, et mon pull favoris, mon pull de pikachu. J'adore ce sweat qui m'avait été offert comme cadeau d'intégration au FBI, ce n'était un secret pour personne que je suis une fan de pokémon et particulièrement de Pikachu. J'avais besoin de courir, je terminais de me préparer et sortis discrètement, je ne voulais pas en plus réveiller mon père.

Je me mise à courir, ça me vidais la tête, ce dont j'avais besoin ce soir. Mais rapidement, je fus ralentis en voyant ma mère, son visage, ça me troublais de voir ses apparitions. Je savais qu'elle était morte, alors pourquoi je la voyais. C'est là que j'entendis le son de sa voix, l'espace d'une seconde j'eu l'étrange sensation qu'elle était bien présente, qu'elle était encore vivante. Ca me stoppais net, je ne comprenais pas ce qui se passait et je décidais de tenter le tout pour le tout. Je demandais qui était là, pourquoi prendre l'apparence de ma mère, bref toutes les questions que je me posais à l'intérieur, je les disais à voix haute.

   

Je pensais être seule à cette heure si avancé de la nuit. Je perdais totalement la notion du temps lorsque je partais courir, ma blessure à la jambe me tirais un peu ces derniers jours. J'avais bien hâte que ça soit du passé. Quoi qu'il en soit, alors que je tentais, en vain, de savoir pourquoi je pouvais voir et entendre ma mère, j'entendis une voiture derrière moi. Par instinct lorsqu'elle passait à mon niveau, je tournais la tête, voyant à l'intérieur un homme bien en muscle. Je n'aurais pas su dire qui c'était avec cette pénombre, j'espérais juste que ce type passerait sa route. Je n'étais pas vraiment d'humeur à parler. Manque de chance. Il fit demi-tour et revint vers moi pour rouler au pas, à mon rythme, quand il prononçait les premières paroles, je reconnu tout de suite Creed. Déjà quand il était venu chez moi, si il n'y aurait pas eu mon père, je pense que je l'aurais viré à coup de coups de pieds au derrière.

Je soupirais en l'écoutant, déjà qu'en temps normal c'était sans doute la dernière personne à qui je voulais parler et être en sa présence. Mais son approche m'énervais davantage, je n'étais pas au mieux de ma forme. Je m'arrêtais et constatant qu'il avait ouvert entièrement la fenêtre, je me penchais légèrement avant de lui répondre d'un ton froid, avec un regard tout aussi froid.

" Je pourrais te retourner la même question. Et tu sais quoi Creed, j'ai un truc à te proposer, si tu redémarrais pour aller loin de moi. "

Je ne pouvais vraiment pas voir ce mec, d'aussi loin que je me souvienne, on ne s'est jamais entendu. Je crois que c'était pire depuis qu'il s'était fait passé pour quelqu'un qui n'était pas, jouant de mes sentiments. Je m'en étais voulu d'être tombé aussi facilement dans son piège. En même temps je ne m'étais pas gênée pour me venger à l'époque. Depuis on s'était toujours éviter, surtout que c'était arrivé quelques jours à peine avant le décès de ma mère, ce qui avait aussi contribué à la rancœur que je nourrissais à son sujet.

Je ne comptais pas répondre à ses questions, je savais pourtant qu'il était du bureau des marshall, mais hors de questions que je coopère. Surtout que je ne faisais rien de mal. Accepter de monter dans sa voiture, reviendrait à pactiser avec le diable, je me remise à courir, maudissant mon oubli d'avoir laissé mon casque sur le bureau avant de partir. Malheureusement pour moi, il ne semblait pas décider à partir et me laisser courir tranquillement à en déduire sa présence et son allure de vitesse.

" J'ai pas besoin de ton aide. "
   

Il était donc en patrouille, ce qui expliquait sa présence ainsi que ses questions. Je comprenais beaucoup mieux. Il n'avait pas tord, j'étais à l'ouest mais pas pour les raisons qu'il pensait. Je me mise à sourire quand il m'affirmait penser que j'étais sous l'effet de l'alcool ou de substances pas très légales.

" Si t'es certain que j'ai pris un truc, fais-moi passer un test. Mais je te préviens d'avance, tu va perdre ton temps. "

Je n'avais aucunes envies de lui parler des manifestations de ma mère. Ca ne le concernait pas, ni lui, ni personnes d'ailleurs. La pluie commençait à s'intensifier, il ne manquait plus que ça. En temps normal, courir sous la pluie, ça ne me dérangeais pas, au contraire, j'adorais. Mais avec ma blessure qui était encore ouverte, ce n'était pas ce que je pouvais faire de mieux. Et puis ça me faisais chié, que ça soit Creed qui me propose son aide. J'écarquillais les yeux en entendant qu'il était au courant pour mon ancien job, à la CIA. Je savais que c'était une petite ville mais de là à ce que mon appartenance à la CIA soit connus de tout les habitants, je ne m'y étais pas vraiment préparé. Pour le coup j'étais un peu déstabilisé.

" Hé minute! Comment t'es courant ? ... Laisse tomber. Pour ta gouverne, je n'ai jamais eu peur de toi, ce n'est pas aujourd'hui que ça va commencer. "

Je me demandais si mon père était au courant, si il l'était ça pourrait aussi expliquer pourquoi il semblait si inquiet pour moi. Je commençais à me dire que de monter dans la voiture de Creed, pourrait devenir une bonne idée. Si lui et moi avions un autre passif, je pense que son petit surnom me ferais sourire, mais vu notre relation, ça passait mal. Ceci dit, il semblait avoir changé, en tout cas dans sa façon de parler. Pour ce qui était du reste, je n'arrivais pas encore à savoir. Je soupirais et tout en lui répondant, je me décidais enfin de monter dans sa voiture.

" C'est bon t'as gagné, je monte. J'ai toujours pas oublié, ni passé l'éponge sur ce qui sait passé, le petit con que tu étais à l'époque. T'avise pas non plus de croire des choses parce que j'ai accepté de monter. "

Je m'attachais tout en tirant un peu la tronche. J'aurais nettement préféré que ce soit un autre marshall qui me soit tomber dessus plutôt que lui. Mais bon, parfois on a pas toujours de la chance. Et puis qui sait, c'était peut être l'occasion de mettre les choses à plat entre nous.
   

La discussion n'était pas ce qu'on pouvait dire des plus agréables, pour ma part j'étais froide et je n'avais pas franchement envie de coopérer ou tout du moins, tant que je le pouvais. Je n'avais pas prévu non plus de me retrouver en garde à vue parce que j'avais fais ma tête de mule. Le concernant, il restait professionnel et plutôt, à ma grande surprise, Creed se montrait avenant en insistant pour que je monde avec lui. J'avais encore en esprit le meurtre de son amie, Amy, je me souvenais qu'ils étaient amis les deux. Je ne la connaissais que de vue, apprendre un meurtre si horrible, c'était horrible. Même si Longford n'aurait pas été dans ma juridiction, si j'aurais été dans à la CIA, je pense que j'aurais prêter main forte pour l'enquête.

" Oui j'en entendue parlé. Je suis désolée, je sais que vous étiez amis. J'aurais jamais cru te dire ça un jour. Je ne suis plus de la CIA, mais si jamais je peux te filer un coup de main, ni vu ni connu, pour coincer le type qui l'a tué. T'as qu'à demander.  "

Qui l'aurait cru qu'un jour j'aurais proposer son aide à Creed ? Même moi je n'y aurais jamais pensé, mais là on parlait d'un horrible crime qui s'était produit dans notre ville natale. Je pouvais donc bien faire l'effort de lui suggérer mon aide. Je m'étais installé à ses côtés, je l'écoutais. Au moins il admettait sans rancoeur s'être conduit comme un vrai con quand nous étions plus jeunes. J'appréciais ses paroles, bien qu'il ne s'excusait pas, il se montrait clair. Finalement il avait peut-être bien changé, il s'était peut être rangé.

" On dit bien jeunes et cons, donc on a qu'à dire qu'en effet c'est du passé. On est plus des gamins. Je dis pas non plus que je vais t'apprécier, mais finit les coups bas. "

Revenir vivre ici n'avait rien de facile, mais je faisais des efforts. En premier pour mon père et ensuite pour moi, alors pourquoi pas laisser une chance à Creed de me prouver qu'il était différent de l'ado que je me souvenais.