Monsters really exist, ghosts too ..They live in us, and sometimes they win. [Cole] [NC-18]

Ama regretta de ne pas avoir de batterie dans son téléphone car elle aurait voulu prendre en photo Cole afin d'immortaliser ce moment. "Divine" lui soufflait-il, faisant sourire la jeune femme par ce compliment. Elle ne répondit rien mais le regard qu'elle lui jeta suffisait à lui seul. Et puis Albert vint l'éloigner du jeune homme pour l'entrainer dans une valse qui lui parut interminable. Car même si elle faisait bonne figure, ce corset emprisonnant sa cage thoracique lui donnait parfois l'impression qu'elle allait s'évanouir à cause de l'asphyxie progressive.

Les femmes devaient certainement apprendre à ne pas respirer pensait la jeune femme qui observa un rictus figé. Elles étaient belles et élégantes toutes ces femmes des siècles derniers mais à quel prix! Elle jeta au loin, un regard à Cole qui fumait dans son coin. Ama manqua de rire...ce genre de repas ne lui ressemblait tellement pas. Ni à elle d'ailleurs! Mais il leur faudrait supporter ça. Un petit effort de rien du tout...qu'était-ce quelques heures sur toute une vie? Ama lui montrerait la marche à suivre, elle était rompue à ce genre d'exercices! Elle devait faire preuve de bonnes manières dans son université, tout comme connaître et suivre des règles de savoir-vivre assez strictes!

Le majordome offrit des flutes de champagne à tout le monde. Alcool qui plus à son palais. Elle était une grande amatrice de ce genre de boisson et ce n'était pas Cole qui dirait l'inverse. Tous deux faisaient suffisamment la fête ensemble pour connaître leurs habitudes de ce côté-là. Néanmoins, pas de beuverie ce soir, ils étaient en charmante compagnie et pas avec une bande de vieux potes avec lesquels ils allaient se biturer la tronche. Ama fut plus qu'heureuse de rejoindre sa chaise et s'y asseoir! La raréfaction de l'air se faisait de plus en plus sentir et bouger devenait de plus en plus dur. La prochaine fois qu'on lui demandera d'enfiler un truc pareil, il faudra lui passer sur le corps!

"Salade de homard
Roastbeef et ses légumes en robe des champs
Et en dessert, petites mignardises"

Annonçait le majordome tandis qu'il servait aux convives les homards. Chacun en avait une moitié...énormes...présentés dans leur propre carapace. Ama regarda le gros oeil noir de la pauvre créature et ressenti un élan de peine. Comme précédemment, la jeune femme se contenta de manger les légumes à côté. Si cela continuait, elle allait devenir aussi fine qu'un fil de fer! Elle ne mangeait presque rien depuis son arrivée et si elle ne le disait pas à Cole, Ama se sentait un peu faible et fatiguée. Le Roastbeef? Même tarif. Elle se contenta encore des légumes. Heureusement qu'il y avait des pommes de terre, elles avaient au moins le mérite de caler la jeune femme! La discussion qu'ils échangeaient était d'une platitude sans nom. Chiants. Ils étaient chiants comme la pluie à se jeter des fleurs sur leur réussite. Ama aurait dû s'y attendre. Ce genre de réception était toujours fait pour se faire mousser. La discussion s'orientait beaucoup sur Cole, suscitant un grand intérêt de leur part. Elle espérait seulement que cela ne l'ennuierait pas! "Pardonnez-moi monsieur." Intervint Brançon en présentant un plateau à Albert. Un grand verre d'eau avec quelques cachets...des médicaments. C'est avec humour que la maître des lieux ajouta goguenard "Ah mes chers enfant, il ne fait pas bon de vieillir!" Puis il avala ses cachets d'une traite. Puis les discussions allèrent bon train...jusqu'à ce qu'Albert lâche " Un fils regrettera toujours amèrement un père ... question de temps." curieuse phrase, qui semblait complètement hors contexte. Ama regarda perplexe Cole lorsqu'un coup de tonnerre déchira de nouveau la pièce. Toute la carcasse du manoir semblait trembler, comme si elle aussi avait eu peur!

C'est alors que Cole afficha une expression de parfaite terreur. "Cole?" murmura Ama avant de tourner elle aussi la tête pour regarder ce qui pouvait bien autant terroriser le jeune homme à ce point. Son expression se figea également et ses grand yeux habituellement malicieux et rieurs s'agrandirent de surprise mêlée à de la peur. C'était de la peur! Son visage blêmi en réalisant que Mr et Mme Clifford n'étaient plus que des marionnettes affichant un sourire ou plutôt une grimace grotesque qui semblait étirer leur peau si fortement qu'elle en arrivait presque au point de rupture. Ils avaient le teint cireux et leurs yeux étaient enfoncés dans leurs orbites...pitoyables silhouettes sans vie!

La mâchoire inférieure d’Ama trembla légèrement et un désagréable frisson d'horreur lui traversa le dos pour remonter jusque dans sa nuque, faisant se dresser ses cheveux sur la tête. La main de Cole alla trouver la sienne et elle la serra très fort, comme si cela pourrait la ramener à la réalité ou bien l'empêcher de complètement perdre la tête. Et puis...un désagréable bruit de sussions attira son attention, lui faisant baisser les yeux. La...la viande semblait se soulever et s'abaisser toute seule, comme si elle respirait. La poitrine d'Ama se levait et s'abaissait de plus en plus rapidement lorsqu'elle se rendit compte que des asticots blanchâtres et dodus, grouillaient dans la chair. Un remugle nauséabond imprégna alors l'air...l'odeur de pourriture! La jeune femme plaqua sa main contre son visage et se leva de sa chaise saisit d'effroi, lâchant un hurlement d'épouvante tandis qu'une violente nausée manqua de lui faire vomir tout son alcool par terre.

"Oh mon Dieu!!!" La panique la gagne complètement. Elle jeta des regards frénétiques autour d'elle pour fuir. Elle voulait juste fuir au plus vite! Et tandis qu'elle cherchait une issue, son regard perçu quelque chose...comme un nuage noir...ou bien une épaisse fumée mue par une volonté propre. Ama était terrorisée! Et puis tout redevint clair..."Mademoiselle?" Demanda le majordome inquiet, jetant un regard interrogateur aux Cliffords qui regardaient les deux jeunes gens avec la même expression...étonnés. "Est-ce que tout va bien?" s'enquit Francesca tout en reposant son verre de vin. "Quoi?? Comment ça est-ce que tout va bien?! Vous étiez...et puis! Le repas! Des vers répugnants grouillaient partout! E vos visages!" Comme le couple ne semblait pas comprendre, elle chercha du soutien auprès de Cole. Elle saisit le bras du jeune homme par la manche et secoua celle-ci, émue presque aux larmes. "Cole! Cole! Toi aussi tu as vu pas vrai??? Hein! Toi aussi tu les as vus n'est-ce pas?? Oh nom du ciel dis-moi que tu as vue comme moi!"

Le coeur d'Ama battait à tout rompre dans sa poitrine, cherchant désespérément l'appuit de son petit ami, presque hystérique. "Peut-être devriez-vous regagner votre chambre mademoiselle? Vous semblez très fatiguée." suggéra Brançon. "Je...je suis désolée veuillez me pardonner." Elle avait tellement honte de s'être donné en spectacle ainsi qu'elle s'éloigna de tout le monde, agrippant de chaque côté son imposante robe pour ensuite courir et remonter les escaliers en trombe, se réfugiant dans la chambre de Cole. Elle détestait se donner en spectacle ainsi...d'autant plus qu'à présent, elle doutait de ce qu'elle avait vu. C'est vrai non? Des gens ne pouvaient pas se changer en marionnettes démoniaques et des asticots ne pouvaient pas apparaître en un claquement de doigt! Elle avait besoin de solitude...pour faire le point. Un feu crépitait dans la cheminée, délicate attention du majordome et, subitement lasse, la jolie princesse d'un soir se laissa choir sur l'immense tapis, juste devant l'âtre qui lui apportait chaleur, lumière...réconfort. Ama avait tellement eu peur...mais à présent, elle se trouvait bien ridicule! Chassant les larmes qui s'obstinaient à couler de ses yeux, la jeune femme pesta contre elle-même.

"Cole? Vous devriez peut-être aller la rejoindre pour voir si Akasha va bien. Ne vous en faites pas pour...tout ça. L'isolement, le mauvais temps, le vent constant peuvent jouer certains tours à ceux qui n'ont pas l'habitude de ce genre d'endroit. Allez mon garçon. Brançon donnez donc un peu de bourbon à notre jeune ami. Cela aidera leurs nerfs."

Quelqu'un entra dans la pièce et Ama ne prit même pas la peine de se retourner. Elle connaissait par soeur le pas de son ami. Flottant dans un océan de soie et de tafta, Ama n'avait pas réussi à retirer son "sinistre costume" et elle s'évertuait à ne pas lui montrer son visage. Elle était bien trop honteuse d'elle-même. Et il ne voulait pas qu'il la voit dans cet état. "Cole..." murmurait-elle dans un souffle...à peine audible. "Tu te rappelle quand je t'ai parlé que ce n'était pas du noir que j'avais peur mais...des choses qui se cachaient dans le noir?" Elle fixait les flammes du feu, comme hypnotisée par leur danse.

codage par Laxy Dunbar.

Ce sourire...condescendant presque narquois, blessa Ama. L'espace d'un instant, elle se senti...trahi! Oui c'était le mot. Elle avait cherché une fraction de seconde de l'appui de la part de son ami, se raccrochant à ses prunelles comme à une bouée de sauvetage. Et puis ce fut l'incompréhension la plus totale. Pourquoi? Pourquoi est-ce qu'il faisait semblant de n'avoir rien vu alors qu'il avait eu l'air effrayé comme elle avait pu l'être il y a quelques minutes encore! Et puis vint la confusion. Cole avait l'air tellement sûr de lui lorsqu'il disait ne pas savoir de quoi est-ce que parlait la pauvre Ama que cette dernière douta d'elle...en un battement de cils. Ou alors peut-être que croire qu'elle avait tout simplement rêvé, était plus salutaire pour sa santé psychique de croire qu'elle avait simplement eu un excès d'imagination.

Quoi qu'il en soit, c'est extrêmement déboussolée qu'elle décida de remonter dans sa chambre enfin...dans celle de Cole, l'endroit où elle se sentait le plus en sécurité. Là, dans la lumière des flammes qui dansait devant ses yeux, elle se sentait protégée. Comme si elle avait cette certitude qu'en restant dans la lumière, elle demeurerait en sécurité. Sans doute que cette sensation venait d'un vestige de souvenirs gravé dans les gênes...le feu éloignait toujours les bêtes féroces n'est-ce pas?

La jolie petite fleur était perdue dans les propres méandres de ses pensées. Est-ce qu'elle devenait folle? Les gens comme elle, sensibles, artistiques avaient tendance à développer certaines psychoses, c'est ce qui faisait d'eux des génies paraîtrait-il. Mais...Ama ne voulait pas devenir folle, si c'était cela le prix à payer, alors que les dieux reprennent le don qu'ils lui avaient fait! Cole était si étrange. Elle ressenti un douloureux pincement au coeur. Elle avait mal. Elle était tombée amoureuse de lui et quand on aimait quelqu'un tout était toujours plus magique...ou toujours plus douloureux. Elle entendit des bruits de pas, c'était lui. La belle reconnaissait le rythme de sa marche. Mais têtue, obstinée petite fille qu'elle était, elle préféra ne pas le regarder, encore perturbée par ce qu'il venait de se produire. S'agenouillant près d'elle, lui murmurant des paroles rassurantes. " Chut .... Regarde-moi, je suis là. Il n'y a rien que ça qui compte. Tu n'as rien à craindre ...tant que tu m'as à tes côtés."

Vraiment? Est-ce qu'elle serait pour toujours en sécurité auprès de lui? C'est ce qu'Ama voulait croire se tout son coeur, de toute son âme. Innocente enfant qui ne voyait pas qu'un piège se refermait peu à peu sur elle, menaçant de l'engloutir tout entière sans lui laisser la moindre chance. Mais elle avait confiance en Cole. Plus qu'en quiconque sur cette terre, elle avait confiance en lui et avait décidé qu'elle lui confierait sa vie les yeux fermés. Pressant son doigt sous son menton Ama fut contrainte de plonger ses deux perles océan, quelque peu rougies par le chagrin. Elle voulait lui dire non, le repousser car elle lui en voulait de ne pas l'avoir soutenu dans ses propos, la faisant passer pour une douce hystérique. Mais les mots moururent dans sa gorge avant d'avoir pu naître. Elle se laissa happer par les lèvres de Cole, réduisant à néant toute sa volonté de résister. Il n'y avait plus rien d'autre qu'un désir profond qui la consumait petit à petit...de nouveau. Le jeune homme l'invita à caresser son torse chaud tandis qu'il lui retirait sa longue robe de princesse, libérant son corps magnifique comprimé depuis trop longtemps telle une chrysalide laissant enfin le papillon s'échapper.

NC-18:

codage par Laxy Dunbar.

Ama accueillit son petit ami entre ses bras lorsque ce dernier vint se réfugier contre elle. Elle était heureuse...si heureuse et amoureuse. Plongeant ses petites mains dans la chevelure dorée de Cole, elle le berça avec douceur tandis qu'il embrassait de nouveau son corps. "Je t'aime aussi Cole...tellement fort...je suis à toi pour toujours." Les sentiments qu'elle ressentait pour le jeune homme étaient tellement puissant qu'Ama en avait du mal à respirer, qu'elle sentait tout son être se consumer à chaque fois qu'il la regardait, lui parlait, l'embrassait. Ainsi c'était cela aimer quelqu'un? C'était tenir à quelqu'un avec une telle force que vous-même vous accepteriez de disparaître, vous effacer complètement pour permettre à l'autre moitié de vous-même de briller, d'exister. Jamais elle n'avait ressenti cela pour un garçon ou un homme auparavant et si on lui avait dit ce que son avenir sentimental lui réservait, elle aurait tout nié en bloc, refusant de s'attacher, de perdre sa liberté si chère à son coeur.

Mais maintenant, tout était différent. C'était bel et bien différent lorsque l'on trouvait la personne qui vous correspondait à 100%. Ses doigts quittèrent la toison éparse de Cole pour ensuite glisser le long de sa nuque et enfin son dos, caressant sa peau, ses muscles pendant de longues minutes. L'épisode du salon n'était plus qu'un lointain souvenir à présent. Peut-être avait-elle été victime d'un petit coup de fatigue? Ils pouvaient entendre le vent faire craquer la gigantesque bâtisse comme s'il s'agissait d'une masure branlante faite de brindilles. Le vent avait parfois cet effet hypnotique lorsqu'il soufflait avec force et constamment. Pour peu qu'il souffle de manière à produire des infrasons, celles-ci avaient la capacité de perturber le fonctionnement du cerveau. "S'il te plait, ne me fait jamais de mal d'accord?" Ama avait saisi son visage entre ses mains pour qu'il la regarde. Elle le fixait avec tendresse tout en embrassant son front. Ama n'avait jamais donné son coeur à qui que ce soit auparavant et elle avait peur de souffrir.

Ils finirent par s'endormir dans les bras l'un de l'autre. "Il est temps mes chers enfants...il est temps maintenant." murmura encore une fois une voix qui observait les deux amants par le trou de la serrure avant de se reculer et de disparaître dans l'ombre du couloir. Plus aucun bruit ne s'élevait dans la maison, comme si la vie venait de quitter celle-ci pour toujours. La nuit avançait tranquillement, toujours secoué par les intempéries qui semblaient ne pas vouloir s'arrêter. C'est alors que quelque chose tira Ama par le pied dans son lit, la tirant un peu plus vers le fond de celui-ci, provoquant son réveil. Elle se redressa alors et regarda autour d'elle, les flammes du feu apportait une faible lueur ne lui permettant pas de correctement distinguer ce qui l'entourait. Ama n'avait pas senti ce qui l'avait poussé à se réveiller et soudainement, elle eut soif. Sur la table de nuit, le majordome Brançon avait déposé un chandelier à trois têtes. Grattant une allumette, la belle alluma les trois bougies qui étaient posées dessus.

Cole dormait à poings fermés, paisible, comme un enfant complètement innocent. Elle se pencha alors pour embrasser son front et souleva très doucement son bras qu'il avait posé sur son ventre pour qu'elle puisse se lever sans le réveiller. Enfilant la belle chemise de nuit que Francesca lui avait prêté, Ama prit le chemin de la cuisine afin d'aller prendre un verre d'eau. Ainsi plongé dans le noir, le manoir n'avait rien de rassurant...sinistre, lugubre. La jolie jeune femme frissonna en se rappelant de la vision d'horreur dont elle avait été victime quelques heures plus tôt en plein repas aussi, elle accéléra le pas. Arrivant enfin dans la cuisine, elle se servit un grand verre d'eau et le vida d'un traite. S'apprêtant à repartir se coucher, elle entendit des sons étranges s'élever. Ama resta dans un premier temps immobile pour être bien certaine d'avoir entendu du bruit. De nouveau les mêmes sons...comme des voix récitants quelque chose en choeur.

Se dirigeant dans le salon la jolie hawaïenne ne vit personne. Et pourtant il y avait bien quelque chose qui raisonnait très loin, comme des voix d'outre-tombe cherchant à se frayer un chemin au travers des rainures du parquet ou des murs. Les murs! Cette idée frappa Ama comme un claquement de mains! Elle s'avança près d'un des murs et plaqua son oreille dessus. Oui! Ça venait de là! De DANS le mur! Soudain un glapissement. Celui d'un chien! Marty!!! Ama posa alors son chandelier et frappa contre la cloison qui sonnait creuse. Et si derrière ce mur il y avait un passage secret? Comme pour celui de la bibliothèque? Sans attendre, Ama laissa ses mains parcourir le mur sur lequel était sculpté des fleurs de lys en relief. Elle appuya, tira, tourna chaque relief et renfoncement jusqu'à ce qu'un mécanisme s'enclenche, faisant s'entre-ouvrir un passage. Son coeur battait la chamade! Elle saisit le chandelier et s'élança à travers celui-ci. Curieusement, il n'y avait aucune toile d'araignée ici, comme s'il était régulièrement utilisé.

Prudemment, Ama avança, faisant le moins de bruit possible. Son coeur battait la chamade mais pas d'excitation cette fois...de peur. C'était de la peur véritable, comme si son instinct lui disait qu'elle ne devrait pas du tout être ici. Mais les voix...il y avait des voix dans les murs! Et plus elle s'approchait et plus elles étaient fortes! Un autre glapissement de Marty la propulsa en avant, mu par la volonté de porter secours, de rassurer. Marty avait mal! Il avait mal Ama le sentait aussi clairement que le vent qui fouettait son visage. Elle arriva enfin vers une autre pièce, beaucoup plus grande cette fois. Elle souffla sur ses bougies pour ne pas être vu et distingua deux silhouettes éclairées par ce qui semblait être un grand feu. Impossible de reconnaître leur visage cependant! Car ils étaient vêtus de longues toges en velours noir à capuche. Les silhouettes étaient postées au centre de la salle, devant un lutrin en pierre sur lequel trônait une sorte de gros livre en cuire. "Avance sac à puce!" ordonna une voix en tirant un labrador noir...Marty! Mais la bête résistait freinant des quatre fers, grognant à l'encontre de l'individu comme s'il savait que quelque chose de terrible l'attendait. "Nous t'offrons cette créature en sacrifice! Puisses-tu gagner en force pour enfin revenir dans notre monde."

Ama s'agrippa au coin du mur, s'approchant encore plus pour observer. C'est alors que l'autre personne brandit un poignard possédant une lame incurvée d'au moins trente centimètres et la planta dans le ventre de la bête, ignorant ses gémissements et ses cris de douleur avant de le jeter dans le grand feu qui brûlait, sous les yeux de la jeune femme qui hurla alors de terreur. Elle hurla tellement fort d'horreur et de douleur que probablement la terre entière l'avait entendu. Les silhouettes se tournèrent vers l'intruse "Attrapez-là!" Ordonna-t-on tandis qu'Ama trouva la force de prendre la fuite à toutes jambes! Elle devait aller retrouver Cole pour qu'ils quittent cet endroit maudis au plus vite! La jeune femme sanglotait pauvre Marty, pauvre Marty! Elle se cogna dans quelques murs, n'ayant plus de repères et plus de lumière pour se guider. Arrivée à un croisement, elle hésita un instant ne se rappelant plus du chemin qu'elle avait pris en arrivant. Tant pis! Elle bifurqua à droite et laissa son poursuivant prendre la direction de gauche.

Se croyant à l'abri de son poursuivant, Ama continua d'avancer mais en marchant plus lentement, voulant faire le moins de bruit possible. Elle erra pendant dix bonnes minutes avant d'enfin trouver l'issue qui la ramenait vers le salon. Elle n'était plus qu'à quelques mètres quand soudain, une main puissante l'agrippa au niveau de l'épaule, le forçant à se retourner. "Vous n'êtes pas encore prête mademoiselle." Ama cru reconnaître la voix de Brançon elle essaya de hurler et d'appeler Cole à l'aide mais son agresseur lui souffla une sorte de poudre au visage. Poudre qu'elle respira malgré elle et elle fut prise d'une quinte de toux. Sadique, l'individu la laissa avancer à son rythme, suivant sa progression tel un chat attendant que le petit oiseau expire son dernier souffle de vie après lui avoir arraché les ailes. "Cole..." murmurait-elle, incapable de crier. Sa vue commença à se brouiller, le décor autour d'elle tanguait dangereusement autour d'elle et elle s'écroula après avoir fait quelques pas dans le salon. "Inutile de résister mademoiselle, ce sont des herbes puissantes."

Brançon retira alors sa toge et alla la cacher avant de revenir près du corps d'Ama, étendu sur le sol. Un sourire mauvais s'étirait sur ses lèvres fines tandis qu'il saisit son petit corps entre ses bras, petite poupée de chiffon dont les bras et la tête ballant dans le vide lui donnait l'impression d'être morte. Elle était pâle, si pâle...Brançon monta alors au pas de course en appelant tout le monde à se réveiller, les Cliffords ainsi que Cole. Albert alla frapper à la porte de la chambre du jeune homme avec énergie, l'air grave. "Cole! Cole au nom du ciel réveillez-vous, c'est Ama, il y a eu un incident!" Brançon qui portait toujours la jeune inconsciente dans les bras, avança précipitamment vers Cole et l'invita à prendre le relais. "Prenez-là et déposez-là dans sa chambre. Je vais aller chercher la trousse de soin." "Brançon que c'est-il passez?" "Je ne sais pas monsieur, j'étais parti prendre un verre d'eau et je l'ai trouvé en bas, étendue par terre." "Cole allongez-là ici...Dieu du ciel pauvre enfant...elle est brûlante de fièvre. Est-ce que vous savez si elle a déjà fait ce genre de malaises?"

Tandis qu'on l'allongeait, Brançon revint avec quelques sels et en fit respirer à Ama. Cela n'eut aucun effet. Il prit son pouls qui battait très lentement, ce qui était en complète contradiction avec son état fiévreux. "Je crains que nous n'ayons d'autre choix que d'attendre...nous ne pouvons malheureusement pas appeler les secours. Attendons demain matin pour savoir ce que nous ferons, en attendant, il faut la surveiller. Pouvez-vous vous en charger Monsieur Blackwell? Prévenez-moi dès que vous voyez le moindre changement. " Tandis que le majordome et Albert laissaient les deux jeunes gens dans cette chambre lugubre, une tache de sang était apparue sur la robe parfaitement blanche de la jeune femme, au niveau de son abdomen. En relevant le tissu, on pouvait voir le mot « Lamb » gravé à même sa chair.

codage par Laxy Dunbar.

Le majordome resta impassible, aussi froid que le marbre d'une stèle mortuaire. Il plongea son regard dans celui de Cole avant d'ajouter le plus calmement possible pour éviter que leur invité ne s'emporte. "Monsieur, essayez de vous calmer. Compte tenu de la situation météorologique, de notre impossibilité à communiquer avec l'extérieur ainsi que la route bloquée, nous n'avons pas d'autre option. Ne vous inquiétez pas, j'ai certaines compétences en médecine s'il y avait quelque chose d'alarmant, je vous l'aurais signalé. Il faut juste la laisser se reposer. Nous aurons bien l'occasion de lui demander ce qu'il s'est passé lorsqu'elle sera réveillée. En attendant, si vous avez besoin de quoi que ce soit monsieur Blackwell, n'hésitez pas." Puis il quitta la pièce, laissant les deux jeunes gens ensemble.

Ama commença à remuer doucement, d'abord les épaules puis la tête et enfin ce sont ses grandes perles océans qu'elle finit par rouvrir. Elle était complètement désorientée et se sentait pâteuse comme après une fête bien trop arrosée. Sa fièvre avait fini par tomber en quelques heures et maintenant, elle regardait autour d'elle, amorphe. "Cole?" murmura-t-elle d'une petite voix tandis que le dénommé posait son front contre le sien. "Est-ce que ça va?? Tu en fais une de ces têtes..." laissa-t-elle échapper, ne se souvenant pas vraiment de ce qu'il venait de se passer. Elle regardait même de façon perplexe Cole qui lui avançait qu'elle avait quitté la chambre pour s'aventurer dans le manoir seule.

"De quoi est-ce que tu parles? J'ai pas bougé d'ici." Mais voir Cole aussi inquiet provoqua en elle un horrible doute. Pourquoi afficherait-il une mine presque décomposée s'il racontait des sornettes? Le regarda de la jeune femme se perdait dans le vague tandis qu'elle essayait de rassembler des fragments de sa mémoire. C'est alors qu'elle se rappela d'être descendu pour boire un peu d'eau et ensuite...plus rien, le blackout total. "Je...je suis descendu pour boire un verre d'eau et...et je me rappel pas ensuite...qu'est-ce qui s’est passé?" Demanda Ama dont la lèvre inférieure tremblait légèrement, en proie à une soudaine anxiété. S'agitant un peu, elle grimaça de douleur en plaquant sa main sur son ventre, là où l'inscription avait été gravée sur sa peau. Elle avala un cachet que Cole lui avait tendu, pour espérer faire passer la douleur.

"Arg!" Baissant les yeux sur la zone douloureuse, elle souleva les tissus pour s’apercevoir qu'elle était recouverte d'une bande qui faisait tout le tour de son abdomen. C'est encore une fois auprès de Cole que la belle chercha des réponses. "Je...je me suis blessée ou quoi?" Question inutile. Lorsque l'on portait un pansement ou un bandage, ce n'était jamais réellement pour le plaisir. L'incompréhension pouvait se lire sur le visage d'ordinaire si souriant et lumineux de la jeune femme. Or là, on pouvait y lire de la détresse. Alors elle se leva d'un bon et tituba quelque peu, encore très faible sur ses jambes et se rhabilla. Il fallait qu'elle redescende, qu'elle recolle les morceaux de sa mémoire. La jeune femme tenait la main de Cole, la serrant avec force comme si elle craignait qu'il ne soit qu'une illusion, comme si ce lien la rattachait au monde réel. Tous deux descendirent jusqu'à la cuisine où Ama commença à retracer son parcours. "J'étais...j'étais là devant la table. J'avais très soif et..." Elle frappa du plat de la main contre la table, agacée de ne pas pouvoir se souvenir...que lui était-il donc arrivé? Elle mima ce qu'elle était en train de faire, passant une main nerveuse dans ses cheveux quand soudain, elle se rappela d'un son. "Je crois que j'ai entendu quelque chose dans mon dos...j'ai tourné la tête j'avais...oui j'avais un chandelier dans la main parce qu'il n'y avait plus aucune lumière et..."

Et soudain, un éclair de lucidité passa dans son regard, lui faisant relever la tête. Ses pas la menèrent vers le salon qui était à présent éclairé par des candélabres que le domestique n'avait pas éteint lorsqu'il avait trouvé Ama. Ils faisaient à présent face à un grand mur blanc. "Je suis venue ici parce que j'entendais un son venant de derrière ce mur. Oui c'est ça! C'était...bordel...c'était...comme des couinements! C'était Marty!!!! Oui c'est ça c'était Marty que j'ai entendu!!! Alors alors j'ai!" Alors qu'elle commença à glisser ses mains frénétiquement sur chaque renfoncement dans le mur, comme si elle était animée par la folie! Son coeur battait la chamade dans sa poitrine. Elle sentait que si elle avait été là c'était parce qu'il y avait eu danger. "Marty avait des ennuis je le sentais! Et j'ai appuyé...ici!" C'est alors que le passage s'ouvrit de nouveau et un appel d'air souleva momentanément la poussière du sol. "Vite! C'est Marty il a des ennuis Cole vite il faut le retrouver!"

La jeune femme s'élança alors sans attendre Cole. Elle voulait retrouver le chien au plus vite, croyant qu'il était encore attaché là-bas. "Cole vite!" Appelait la jeune femme tandis qu'elle avançait à l'aveuglette. Elle ne se souvenait plus du tout dans quelle direction elle devait aller, s'enfonçant toujours un peu plus dans les ténèbres. Ces couloirs n'en finiraient donc jamais??? Jusqu'où allaient-ils? C'est alors que des voix semblaient s'élever de nul par, la stoppant dans sa progression. Un frisson d'angoisse lui parcouru l'échine lorsqu'elle se rendit compte que Cole n'était pas là. "Cole??? Ou es-tu??"Ne l’avait-il donc pas suivit ? Ama sentait sa gorge se nouer sous l’angoisse qui était en train de grignoter son aplomb comme un verre ronge un trognon de pomme. D’où pouvait bien provenir ces voix ? Ama commença à rebrousser chemin pour tenter de retrouver le jeune homme. Elle avait été idiote…tellement idiote de foncer tête baissée !

codage par Laxy Dunbar.

Les murs et les couloirs se ressemblaient tous. Ama avait beau changer de direction, elle semblait toujours revenir au même endroit, comme prise dans une boucle temporelle qui l'empêchait de s'évader d'ici, de retrouver le chemin la menant à Cole. "Cole! Coleeeee!!!" répétait-elle en criant...mais il n'y avait que le silence qui lui répondait. Soudain, elle entendit un bruit dans son dos. Croyant qu'il s'agissait de Cole, la jeune femme se retourna pleine d'espoir. Cependant...elle déchanta rapidement en voyant qu'en réalité, il s'agissait d'Albert, accompagné d'une femme beaucoup plus jeune mais dont les traits rappelaient ceux de Francesca. "Attrape-là Albert!" ordonna la jeune femme. Ce dernier s'exécuta aussitôt, saisissant ses avant-bras avant qu'Ama ne put faire quoi que ce soit pour s'enfuir. Francesca lui lia les poignets ensemble avec une corde. "Arrêtez! Lâchez-moi! Laissez-moi partir! Qu'est-ce que vous faites!?"

Ama essaya de se débattre mais ils étaient bien trop forts pour elle. Et puis, elle se sentait encore affaiblis, sans doute à cause de la poudre qu'on lui avait soufflée en plein visage à son insu. Et que dire de la douleur lié à sa blessure au ventre qui lui coupait parfois la respiration lorsqu'elle faisait des mouvements trop brusques! "Oh non Akasha, vous n'irez nulle part ma chérie. Il y a quelqu'un qui meurt d'impatience de vous rencontrer." Prise dans la confusion, Ama ne comprenait pas du tout ce qui se passait! Elle essaya de s'échapper mais le couple la retenait fermement, l'obligeant à avancer. Une porte s'ouvrit, laissant apparaître Cole. Aussitôt, Ama trouva l'énergie de se débattre. "Cole! Cole au secours! Vite! Ils sont complètement fous! Aide-moi!" hurlait Ama mais il ne bougeait pas! Cole ne venait pas! Au contraire, il embrassa même Francesca avant de prononcer ces mots qui sonnaient comme un tocsin. Ses grands yeux d'ordinaire si pétillant de malice et de vie s'écarquillèrent d'incompréhension. Qu'arrivait-il à Cole? Pourquoi est-ce qu'il n'allait pas l'aider?? Pourquoi le laissait-elle l'embrasser comme ça! "Cole?" La peur pouvait se lire sur son visage portant encore les traces de l'enfance. Elle était terrorisée...

Qu'allaient-ils lui faire? Que voulait-il dire par préparer? Avec l'énergie du désespoir, Ama se débattait avec vigueur tandis que les trois comparses, tout de capes vêtus, trainaient Ama jusqu'à la salle où elle avait vu Marty plus tôt. D'ailleurs...sa pauvre carcasse gisait sur le sol. "Nan!!! NAN!!!!! Lâchez-moi!!!" Son coeur battait la chamade et elle crut s'évanouir en remarquant un grand autel en pierre noire. Ils la dévêtirent pour lui faire enfiler une longue robe noire également. "Ne bougez pas tant mademoiselle, toute tentative de résistance est vaine vous savez...n'ayez pas peur, c'est un grand honneur d'être offerte en sacrifice pour Lui !" "Vous êtes complètement malades!!!! Cole! Cole! Empêche-les de me faire du mal!! Mais...pourquoi tu réagis pas!" Ils transportèrent le corps de la jeune femme et la posèrent sur la pierre.

La voix d'Ama commença à trembler et ses yeux se remplirent de larmes. "Pourquoi vous faites ça?!" Elle était suppliante, espérant attirer leur pitié. "Mon enfant...ma douce enfant. Vous savez, le temps est assassin. Baudelaire dans un de ses poèmes, disait que l'Horloge était un Dieu sinistre, effrayant et impassible. Il vous vole votre jeunesse, votre énergie et ne vous laisse que la décrépitude et la maladie. Mon pauvre Albert est mourant...un cancer. Et moi, je me fane de plus en plus. Nous avons trouvé le moyen de ne plus souffrir des affres du temps." Alfred intervint alors. "Connaissez-vous Goétie ma chère? Non bien sûr que non. C'est un art occulte qui permet de faire appel à des entités démoniaques extrêmement puissantes. Vous avez pu vous rendre compte par vous-même lors de votre petite escapade dans la bibliothèque, ma femme et moi éprouvons un certain intérêt pour les arts occultes. Donc le principe est de conjurer une de ses entités afin de bénéficier de leur bienveillance. En échange d'âmes et d'un corps pour s'incarner, il nous offre à moi et ma chère Francesca, la santé et la jeunesse. Brançon est notre maître de cérémonie, c'est lui qui nous a initié." Le majordome qui était en train de tourner les pages d'un grimoire ancien intervint à son tour. "Mais trouver une enveloppe charnelle pour un être aussi puissant n'est pas chose aisée. Il faut beaucoup d'énergie et un corps suffisamment fort pour résister. Nous avons échoué à de nombreuses reprises...jusqu'à votre arrivé."

Le maître de cérémonie récita quelque chose en latin tout en touillant une sorte de liquide dans un grand calice en cuivre. Puis, il s'approcha du corps d'Ama et traça quelques symboles avec du sang. "Nous nous sommes rendu compte que Monsieur Blackwell était le réceptacle parfait et vous très cher...vous êtes puissante car vous n'êtes pas comme tout le monde. Vous faites partie de ces rares mortels à posséder un don. Savez-vous que l'amour est un des sentiments les plus puissants qui existe au monde? L'amour que vous portez à Cole est si fort et votre âme est si pure...vous êtes le sacrifice idéal. Grâce à vous, nous allons pouvoir Lui permettre de s'incarner définitivement dans notre monde. Grâce à votre énergie." Ama n'en croyait pas ses oreilles. C'était un cauchemar! Elle allait se réveiller. Fermant les yeux, elle se murmurait des injonctions, s'obligeant à se réveiller.

Et puis Cole avança enfin près d'elle. Lorsque ses yeux croisèrent le regard de son amour, elle fondit en larmes. Parce que...l'évidence lui sauta aux yeux. Ce n'était plus Cole qu'elle voyait mais quelque chose d'autre...quelque chose sans âme, vide de toute compassion, de tout sentiment. Ses lèvres tremblaient, Ama avait si peur...si peur...Et poussa un gémissement de douleur lorsque la lame du poignard sacrificiel pénétra sa peau. Son front était trempé de sueur trahissant une douleur vive qui la mena presque aux portes de l'évanouissement. Mais elle tenait bon oui...elle tenait bon. Plus que la douleur physique qu'elle pouvait ressentir, c'était la douleur à l'intérieur qui la "tuait". Cette douleur sourde, c'était celle de son coeur qui se brisait et qui lui donnait littéralement envie de mourir.

Dans un geste désespéré, elle saisit avec une infinie douceur le visage de l'être qu'elle aimait le plus au monde, le forçant à la regarder. Elle espérait que Cole l'entendrait de là où il était car Ama en était persuadée, son âme soeur était toujours là. D'une main tremblante, la belle, le visage baigné de larmes caressa la joue de Cole. "Cole? Cole mon amour, je sais que tu es là. Je sais que tu es quelque part là-dedans, que tu m'écoutes. Ne fait pas ça mon amour, je sais que tu ne voudras jamais me faire du mal...Tu m'as toujours sauvé tu te rappel? Au magasin ce jour-là quand j'étais poursuivi par le vigile...et quand il y a eu ce gros balourd à la fête qui voulait pas me lâcher...là encore tu m'as sortie des ennuis...Tu es toujours là Cole, toujours là. Tu te souviens comme on s’amusait bien tous les deux? Comme on riait comme des enfants quand on a fait cette bataille d'oreillers et...quand tu es venue t'allonger contre moi quand on jouait. On était tellement heureux tu te souviens?"

Sa voix se brisait à cause de l'émotion qui la submergeait. Les choses ne pouvaient pas se finir comme ça! "Je t'aime Cole s'il te plait reviens-moi. Reviens auprès de moi! Il faut que tu te battes mon amour, ne le laisse pas te prendre! Je crois en toi, je sais que tu peux y arriver!" "C'est inutile mademoiselle, Cole est loin maintenant." Annonça froidement le maître de cérémonie tandis qu'il invitait Cole ou tout du moins la créature qui avait élu domicile à l'intérieur de lui, à poursuivre. Francesca s'avança  vers elle pour lui attacher les poignets à l'autel mais Ama ne l'entendit pas de cette oreille, elle attendit que la jeune femme soit suffisamment proche d'elle pour lui attraper les cheveux et avec l'énergie du désespoir, elle lui asséna un coup de poing en plein visage. Saisissant ensuite le calice qui avait été posé à côté d'elle, Ama frappa Cole avec, surprenant tout le monde.

Ama profita de l'agitation générale pour descendre de l'autel et commença à courir dans les couloirs du passage secret. "Mon Seigneur! Il faut la rattraper sinon le rituel ne fonctionnera pas." Ordonna le majordome à Cole. Courant à perdre haleine, Ama sentait ses poumons prendre feu mais elle ne devait pas ralentir. Car si elle ralentissait, cela signifiait la mort pour elle. Malheureusement, ses blessures saignaient beaucoup et de petites perles carmin se rependaient sur le sol, traçant un chemin qui la menait à elle. Plus les minutes passaient et plus elle sentait ses forces l'abandonner. La sortie...trouver la sortie...se répétait-elle encore et encore. Et c'est là qu'elle apparue! Grande ouverte! La porte du passage qui la mènerait vers le salon et puis vers la porte d'entrée du manoir! Pendant un moment, un infime moment, Ama cru qu'elle allait s'en sortir. Mais au moment où elle allait réussir elle sentit un poids la faire basculer en arrière pour l'écraser impitoyablement sur le sol, l'empêchant de poursuivre sa route.

codage par Laxy Dunbar.